Boualam Sansal polémiste et provocateur habile

Aziz Cheboub

« Acta est fabula/ La pièce est jouée. » Auguste, Empereur Romain.

Rien de nouveau sous le soleil, Sansal, comme à son accoutumé, s’est autorisé un rapprochement dans son article « Gare au terrorisme à bas coût ! » édité par le quotidien Français Le Monde le 18 Juillet dernier, Il a comparé les procédés de la tuerie de Nice qui coûtée la vie à 84 personnes dont figurent 5 victimes de nationalité Algérienne, aux tactiques de la bataille d’Alger.

Certes que l’allusion est assez bancale et partiale, néanmoins, il est des vérités qui semblent être des plats froids. A-t-on oublié les combattants de l’Algérie Algérienne qui s’en prenaient même aux Algériens comme ces terroristes écervelés qui assassinent leurs ‘’frères’’ et ‘’sœurs ‘’? L’un des plus meurtriers massacre serait celui du village de Melouza, perpétré le 31 Mai 1957 par le FLN sous prétexte que les villageois défendaient un parti rival, le MNA Mouvement National Algérien. Tout un village, petits et grands, hommes ou femmes, aucune personne n’a été épargnée. Sans pour autant s’étaler sur les conspirations, les meurtres et les combats fratricides entre les partis politiques de l’avant et de l’après-guerre, une lutte qui a fait coulait plus de sang que d’encre.

La théorie de remplacement gagnait du terrain, elle est le leitmotiv de le bréviaire Un Samouraï d’Occident écrite par Dominique Venner qui s’est donné la mort dans Notre Dame de Paris 21-05-2013, viendra ensuite la publication de Soumission de Michel Houellebecq, un roman d’anticipation intrinsèquement lié à la théorie susdite. L’auteur de Soumission a confié, le 29 Août dernier (2015), dans un talk-show, une émission de télé animée par Laurent Ruquier qui s’intitule On n’est pas couché, qu’il était entrain de lire le roman de Boualam Sansal (2084), qu’il trouve plus brutal que le sien. Même Alain Finkielkraut et Eric Zemmour n’hésitent pas à arguer leurs positions à l’encontre de l’Islam et des musulmans en citant 2084.

André Gide disait : « On ne fait pas de littérature avec de bons sentiments » mais cela n’empêche de voir le mauvais office rendu à la communauté musulmane vivant en occident qui n’a pas cesser de pâtir des actes terroristes commis au nom de leur religion.

Dans une interview accordée à Tamurt, un site web d’information généraliste francophone, où il expliquait pour quoi il défend pleinement l’idée de l’indépendance de la Kabylie promue par le GPK Gouvernement Provisoire de la Kabylie, tout en donnant les procédés libertaires au détriment de L’Etatisme. Favorable à une liberté sans lois, Car ses dernières protègent les intérêts de quelques uns.

“La réalité dépasse la fiction, car la fiction doit contenir la vraisemblance, mais non pas de la réalité.” Mark Twain.

On ignore si Sansal est très jeune pour connaître Israël ou bien trop vieux pour s’en souvenir. Invité d’honneur du salon du livre de Jérusalem en 2012, Sansal a uniquement parlé de son roman intitulé Le village de l’Allemand publié chez Gallimard en 2008, racontant l’histoire d’un ancien nazis qui a fini par rejoindre les camps du FLN en faisant le parallèle entre islamisme et nazisme.

Cependant, il ne s’est jamais prononcé sur les publications de Zeev Sternhell, un historien Israélien, qui s’est toujours indigné quant à la politique menée par l’Etat sioniste sur le territoire Palestinien. L’autre historien Israélien opposant à n’est autre que l’auteur de Comment la terre d’Israël fut inventée ? Qui disait qu’il y avait de l’Apartheid et de la ségrégation sur les territoires occupés, une zone où notre cher écrivain n’a pas mis un seul pied. L’auteur de Comment j’ai cessé d’être juif ? Considère la proposition d’un Etat binationale comme étant un procédé infantile.

Sans omettre les positions antisionistes de Noam Chomsky, un intellectuel digne de son nom, ne manque pas de dénoncer non seulement la politique sioniste, mais également les allies d’Israël. Il est plus que nécessaire de rappeler les paroles saisissantes de Stéphane Hessel sur le plateau de Ce soir ou jamais, émission enregistré en Janvier 2009 dont le sujet principal était Gaza. L’écrivain a réitéré maintes fois : «Israël ne veut pas la paix car s’il voulait la paix, il négocierait avec le Hamas facilement. »

Somme toute, le plus important ce n’est pas ce qu’il dit, qui peut être (dés) approuver, mais qu’il ait le droit de dire ce qu’il pense, il est plus question de liberté d’expression que d’éthique. Reste à savoir s’il risque d’être déchu de la nationalité Algérienne ?