Mourad Boukhelifa ; La politique est un jeu pervers et la naïveté comme l’inexpérience n’ont pas de place !

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Mourad Boukhelifa

Il faut se rendre à l’évidence que seuls ceux qui disposaient d’une structure et de relais anciens au niveau des wilayas ont pu passer le cap des signatures. C’est vrai que l’audience était là, car les problèmes des citoyens sont nombreux, profonds et complexes mais les soutiens n’avaient pas l’expérience ni les relais nécessaires au niveau des APC pour passer facilement le cap des légalisations.

On sait en Management que ce qui fait la différence c’est les stratégies, les systèmes, les structures et les ressources humaines et on a cru naïvement que les idées pouvaient être le facteur essentiel de la réussite et que la démarche a elle seule pouvait aboutir à changer l’ordre des choses. Les structures sont un facteur dominant et les ressources humaines sont un facteur déterminant.

Surtout quand le terrain est dominé par ceux qui disposent du pouvoir et qui gèrent l’édifice dans sa totalité. Nekkaz a cru, comme moi d’ailleurs, que le réseau social pouvait s’impliquer dans le processus mais ce qui parait évident c’est que la virtualité des choses ajoute plus à la solitude qu’a l’engagement militant.

Le nombre de personnes qui disent aimer une page ne signifie pas que dans la réalité leur interactivité sera sûre et qu’elle sera active. Dans le réseau social, les contemplateurs sont plus nombreux et comme la variété des thèmes est importante la dispersion est encore plus facile. Sur le terrain l’ardeur des sympathisants a été mise à mal par une stratégie insidieuse de l’administration, qui a organisé la désorganisation de façon à ce que la légalisation devienne un parcours du combattant.

Ajouter à cela le travail de certains médias qui, soient prisonniers du renouvellement de leurs licences soient intéressés par des prestations payantes de certains candidats, ont mis à profit cet instant crucial pour le pays pour amuser la galerie avec des émissions grotesques. La politique est un jeu pervers et la naïveté comme l’inexpérience n’ont pas de place.

Nekkaz a seulement fait les frais en pensant qu’il suffisait de dire que la démocratie existe en Algérie pour qu’elle le soit. Il a seulement oublié qu’il a dit qu’il allait « changer tous les hommes actuels par d’autres et a tous les échelons ». Il a oublié que parmi ces hommes il y avait ceux qu’il a oublié, c’est à dire ceux qui ont su comment l’éliminer. C’est de bonne guerre. Ils font partie de la structure qui sait créer le doute et laisser les gens dans l’interprétation et dans l’écriture d’une partie de l’histoire.. d’une élection pas comme les autres.

Mourad Boukhelifa

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