Quand une personne se convertit à une autre religion ou dans un courant spirituel autre que celui dans lequel il a été éduqué, c’est toujours une question de quête de sens. C’est un fait. Dans le dernier cahier de l’Institut Religioscope, une recherche signée par Abdelhafidh Ghersallah apporte une information documentée sur la naissance d’une nouvelle communauté religieuse en Algérie : la communauté chiite.
Abdelhafidh Ghersallah est professeur de sociologie de l’Islam à l’Université d’Oran et chercheur associé au Centre de Recherches en Anthropologie Sociale et Culturelle (CRASC). Il s’intéresse principalement aux différentes formes de religiosité dans la société algérienne d’un point de vue d’anthropologie comparée. Bien que plus discrète et élitiste, la progression des conversions au chiisme, phénomène relativement nouveau, est réelle.
L’auteur souligne que « l’ambassade iranienne est centrale dans la vie croyante des chiites algériens. Pour les uns, c’est l’occasion d’approfondir leur connaissance du modèle politique et théologique iranien. Pour les autres, c’est la distribution de livres qui importe. Pour d’autres encore, les bourses de voyage de formation à Qom et Téhéran sont à l’origine du déplacement. Les relations sont souvent très denses entre les chargés d’affaires de l’ambassade et les nouveaux convertis. D’ailleurs, tous les interviewés ont affirmé avec constance leur loyauté absolue au guide actuel de la révolution en Iran, Ali Khamenei et aux séminaires religieux iraniens dépendant des autorités politiques de la République islamique. »
Pour consulter l’étude :
Abdelhafidh Ghersallah,
Le chiisme en Algérie – de la conversion politique à la naissance d’une communauté religieuse
Mouloud Belabdi