De la laïcité à la modernité, une voie lumineuse : L’Islam.

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« Assurément, Dieu accomplira sa lumière, n’en déplaise aux négateurs » Coran

1ière-partie–quand-l’intégrisme-d’une-république-s’attaque-à-la-laïcité-d’une-religion

Des procès tendancieux et inquisiteurs sont faits à la religion islamique à tout bout de champs. De l’interdiction du port du foulard, du voile, du niqab à celui de la burqua, en passant par le débat sur l’identité nationale orchestré par Eric Besson, histoire d’attiser la suspicion sur la citoyenneté française des musulmans, le régime à la sauce sarkozyste s’applique avec une détermination exemplaire à stigmatiser la deuxième religion de France. Pour atténuer les effets les multiples déconvenues sur le front de la gouvernance économique de la France et les déboires inhérents aux nombreuses affaires ayant émaillé le quinquennat, Nicolas Sarkozy chevauche les thèses du Front National pour se sortir de sa mauvaise posture dans les sondages. Le temps presse et l’on connait le zèle des nouveaux convertis ! Sarkozy met les bouchées doubles pour projeter ses tares sur le bouc émissaire qu’est devenue pour lui la communauté musulmane. Cela relève de la concurrence politique déloyale à Marine Le Pen !

Le fameux débat sur l’islam, hypocritement rebaptisé débat sur la laïcité, a nourri une longue controverse qui a étouffé dans l’œuf l’autre débat à droite sur la pertinence d’un deuxième mandat du candidat naturel de l’UMP qu’est le président sortant. Son impopularité a atteint les profondeurs abyssales, laissant peu de doutes sur l’issue du scrutin de 2012. Les records des prédictions défavorables se succèdent à des vitesses vertigineuses. Le Nouvel obs, ne s’est-il pas interrogé sur l’inéluctabilité de la déconfiture du président qui avait Pschitt déjà au bout de la première année de son mandat ! Il titrait sur sa une du 31 mars A-t-il déjà perdu ?

La polémique autour de l’Islam est recherchée pour elle-même ; il est impératif de déconcentrer les esprits sur la défaite annoncée pour 2012. Le paradoxe qui consiste à rendre compte de la journée UMP sur la question en mettant sous les feux de la rampe le grand Rabbin de France ne s’explique que par la volonté de faire un écran de fumée pour atténuer l’absence criarde des français musulmans qu’ils soient d’origine , de souche, de la Réunion ou de Navarre.

Le vrai faux lapsus de Claude Guéant sur la croisade conduite avec zèle et détermination par son teigneux chef correspond à l’ouverture d’une chasse à courre du musulman qui commettrait l’outrecuidance d’afficher son Islam. Cette fois, le détournement des voix du Front National prend les proportions d’un hold-up. Sarkozy sort le grand jeu, la grande vènerie pour espérer un retour en odeur de sainteté auprès des français! Il s’agit de débusquer les musulmans de leur impériale sérénité républicaine, les faire sortir de leurs gonds ; les pousser à la faute. La quiétude des musulmans français a même fini par émouvoir la si laïque Rachida Dati.

Il est vrai qu’elle suscite beaucoup de soucis dans les champs de Sarkozy. Obnubilée par l’idée de ternir l’image de l’Islam, L’UMP semble irrémédiablement désertés par une vraie pensée politique, sociologique et philosophique, une pensée qui serait bien française, en somme. Jean-Louis Borloo, après Dominique de Villepin en sont sortis pour prendre de l’air de peur de périr asphyxiés. Bernard Henri Levy et Eric Zemmour sont élevé à la dignité de grands gourous de la république ; ils sont chargés pour inscrire dans le marbre l’Alpha et l’Oméga de la doctrine de ce qu’il faille penser sur les arabes, les noirs et de l’Islam pour être républicain. C’est bien sûr une pensée monolithique qui ne tolère pas la contradiction. Les maîtres de cérémonie des grandes messes médiatiques et autres gardiens des temples y veille scrupuleusement.

Avec la plus complaisante des mansuétudes, le moindre des griefs, dont on ne peut pas absoudre cette idéologie, est le fait, qu’indubitablement, elle vole au ras des pâquerettes. Pour un Eric Zemmour, intronisé par Jean-François Copé comme nouvelle star de l’UMP, c’est déjà une prouesse remarquable. Le fatras de clichés inlassablement martelés vise à entretenir un état d’agression permanente contre l’Islam dans ses composantes sociologiques et religieuses. Le déploiement médiatique quasi concerté relève d’une propagande aussi orientée que sournoise. Il reste indigne d’une France qui a bien d’autres arguments pour affirmer sa grandeur. Sarkozy, avec l’appoint du déferlement verbeux de philosophes de pacotille tels les Alain Finkielkraut, BHL, André Glucksmann et autres acolytes, impose à la France de mauvais combats dans la fange.

On fait jouer à Marianne le rôle de la vierge effarouchée par ces musulmans par qui tous les maux arrivent. Quelle inanité de faire accroire que l’ancienne puissance coloniale qui avait côtoyé l’Islam si longtemps et sur plus d’un continent, découvre subitement l’Islam à quelques encablures de l’échéance présidentielle. Jusqu’où faudra-t-il brimer les citoyens musulmans français ou fait français par la constitution pour qu’ils satisfassent au carcan dans lequel on cherche à les maintenir ? On peut suggérer à la France de Claude Guéant, d’atténuer le problème en excluant de son giron les territoires et départements où l’Islam est chez lui ! Manifestement le rôle que l’UMP du tandem Sarkozy-Copé inflige à la France est petitement conçu.

Le double je de Sarkozy

Sarkozy déploie deux tactiques concomitantes. Parallèlement à la mise en accusation de l’Islam en France, il affiche une commisération ostentatoire envers le christianisme. Ce qui déplait aux français eux-mêmes car le comportement heurte l’idée que qu’ils se font de la fonction d’un président garant de la laïcité. La propension surjouée de Sarkozy de flatter l’égo de la fille de l’église ne trompe même plus la dame Christine Boutin, Chef de fil des chrétiens démocrates ; elle a clairement dénoncé la dissonance entre les actes et les paroles chez Sarkozy. « Paroles et paroles et paroles », semble-t-elle lui rétorquer.

Si les lapsus ont souvent un côté révélateur, vous savez comme moi où mène une croisade : à Jérusalem. Je crois que les non-dits sont déterminants dans ce débat sur la laïcité caricaturale sur l’Islam. La stratégie de la petite phrase mise en parole par Guéant, Hortefeux, Copé et consorts, promue à un brillant statut sous Sarkozy, ne devient cohérente que lorsqu’en y complète le puzzle avec celle de son lieutenant de campagne Christian Estrosi «  Sarkozy est le candidat naturel d’Israël » avait-il péroré en 2007.. Les phrases même petites peuvent être densément chargées ; elles ont alors autant de chance que les grands discours d’être retenues par l’histoire. La jubilation de Georges Frêche, parti fêter sur le lac de Tibériade l’élection d’un président juif pour la Vième république avec ses amis israéliens donne davantage de cohérence à l’anti-islamisme primitif plus que primaire du régime instauré par Sarkozy

En filigrane de ce combat faussement républicain contre l’Islam, on peut sans lunettes y déceler donc le prolongement, sur un plan idéologique, celui qui s’est noué au proche orient depuis des lustres avec l’émergence d’Israël sur une terre …promise. Par qui, M. Sarkozy ? Mais c’est déjà une autre histoire ! Si Sarkozy cherche donc hargneusement à dévoiler la pudeur des musulmanes, c’est bien pour mieux voiler ses intentions politiquement et philosophiquement impudiques et insoutenables.

Certaines vérités quand elles ne blessent pas, dérangent. Les dires fait attirer des foudres de guerres sur soi. Tariq Ramadhan n’en a-t-il payé les frais en relevant le caractère communautariste du discours de certains intellectuels qui squattent à l’année les plateaux du petit écran. Finkielkraut lui en a tellement voulu que l’envie de « le carboniser » lui est venu. Le stoïcisme des français musulmans détonne. Ils paraissent avoir adopté cette sagesse avec laquelle les arabes ont inventé, avant l’heure, la théorie de l’offre et la demande : Jeter la pierre à chaque chien qui aboie renchérirait tellement la caillasse que le moindre caillou se mettrait à valoir son pesant d’or ! Et d’ailleurs n’est-ce pas bien français de penser que le meilleur remède des injures et autres offenses est de les mépriser

Un peu d’histoire, que diantre !

La question religieuse a occupé une place fondamentale dans la révolution française. L’insurrection était dirigé autant contre le trône de la royauté que contre l’autel de l’église. La laïcité a émergé dans la culture française comme un modus vivendi entre l’église et l’Etat. Il faut se représenter le tsunami que la révolution française fut pour l’église avec un anticléricalisme exécrable et impitoyable qui a ébranlé les fondements de l’église en France. Pour conjurer l’effondrement de l’institution religieuse, le clergé n’avait d’autre choix que de composer avec la révolution. L’imminence du désastre était telle que les ecclésiastiques ne se référaient plus au Vatican ni n’attendaient la bénédiction papale pour obtempérer aux injonctions de la révolution. La loi de 1905 est venue donc apaiser les relations entre l’Etat et l’église en les réglementant, une sorte de pacte de non-agression, une planche de salut pour l’église. Ce rappel est fait pour rafraichir la mémoire sélective de certains intellectuels qui se gargarisent de ce concept. La notion de laïcité a largement évolué pour se distinguer progressivement de l’anticléricalisme primaire qui incitait les insurgés à saccager les paroisses et autres édifices appartenant au clergé.

Encore aujourd’hui, des réminiscences de cet anticléricalisme justifient qu’un Michel Houellebecq, quand il n’est pas occupé à offenser les musulmans devant les cameras de la télévision israélienne, se déchainent à fustiger des artistes jugés trop anticléricaux. De toute façon ce ″laïc″ n’est pas à un paradoxe près ; ni à une ânerie près. Il assume «son engagement en faveur d’Israël » en trouvant des vertus morales aux «assassinats ciblés» de l’agresseur israélien tandis que « les attentats aveugles » de la victime palestinienne en seraient dépourvus. C’est sa manière de se positionner « du coté du bien contre le mal » ; Ineptie honteuse et indigne de l’esprit et de la pensée française qui blesse l’entendement et le discernement humain. Ceux qui le connaissent savent qu’il n’a pas assez de mot pour dire du bien alors, on l’excuserait presque à user du peu d’onomatopée qui lui restent dans la bouche pour faire du mal.

Le Goncourt 2010 est bien emblématique de l’hypocrisie et de l’indigence d’une bande d’heureux veinards, comprenant Finkielkraut, BHL, Glucksmann et j’en passe, ils ânonnent un discours éculé sur une laïcité déclinée différemment selon qu’ils s’agissent de flatter l’égo judéo-chrétien ou de s’adonner à de viles provocations sur l’Islam. Ils sont loin d’être représentatifs de l’opinion française pour qui la quintessence de la laïcité républicaine offre une protection pour une liberté de conscience contre tout prosélytisme forcené et garantit à chaque citoyen de vivre librement sa foi et de pratiquer le culte de sa religion sans entraves.

De la perversion de la pensée

L’Islam n’a jamais menacé la laïcité nulle part. Dans les départements les départements français ou la population est d’origine et ou l’Islam est majoritaire personne n’a rapporté que la république y vacille ! J’ignore la religion que professe Jean-François Copé mais la laïcité n’a jamais consisté à édicté la doctrine d’une religion au point de s’immiscer de la formation de ses imams ni de vouloir lui imposer une langue liturgique pour mieux contrôler son discours. Si l’usage de l’arabe, langue du Coran, « pose [aussi] problème », comme il le sous-entend, pourquoi l’hébreu ou le latin n’en poseraient-ils pas ?

La vision ou plus exactement la fetwa républicaniste dépèce l’entité d’une personne – une et indivisible- en tranches et en sphères. Il lui est fait injonction, de se conformer aux préceptes de sa religion en privée mais dans le domaine public, il convient pour les filles de sortir les fesses aux quatre vents. Nous l’avons vu avec la mise à l’index de la robe longue qui évoquerait pour certains un vêtement religieux. Ce qui suffit, à leurs yeux, pour la prohiber. Au credo des filles qui disent « mon voile, ma liberté à moi », les mollahs de la république répondent en chœur : Exhibez-nous vos seins afin que nous puissions vérifier votre liberté de conscience ! Autrement dit, la république laïque édicterait pour les filles d’évoluer les cheveux au vent, les seins en l’air pour se conformer au cliché ou plutôt au tableau d’Eugène Delacroix. Je leur suggérerais volontiers de faire raccourcir la robe de la liberté guidant le peuple ; Sacrilège ? Non, juste une sorte de progrès vers plus de modernité !.

Une telle idée saugrenue n’est pertinente que du point de vue d’une pensée républicaine et humaniste altérée par le virus de l’extrémisme religieux. Contraindre tous les citoyens de s’adapter au moule d’une pensée unique est une hérésie. A moins que le ver était déjà dans le fruit. Dans quel cas, la perversion est une sorte de résurgence du crédo chrétien qui ne peut concevoir le Dieu Unique, Puissant, et Vérité Absolue que crucifié. C’est presque une lapalissade pour Nietzche de constater, dans ces conditions, que Dieu est mort ! Certains se précipitent à le faire remplacer par la république, leur vision de la république.

Or, pour un musulman, Dieu est bel et bien vivant. Il n’existe nulle divinité que l’on puisse Lui associer en obtempérant à ses injonctions, fusse-t-elle la république ! On ne se conforme pas aux prescriptions de Dieu par intermittences. Dieu stipule qu’il n’a point mis dans la poitrine d’un être deux cœurs ; On ne peut donc se départager entre Dieu et la république d’autant que l’observance des préceptes de la religion n’entre pas en conflit avec les règles édictées par la loi qui régit la vie citoyenne. La pression exécrable à laquelle est soumise la communauté musulmane en France est généré par les provocations incessantes et autres dénis de droits sous prétexte de défense de la laïcité.

Tout cela à l’aune de la politique du deux poids deux mesures, les exemples sont légion. Un peu à la manière de Philipe Val pour qui blesser les musulmans en outrageant leur prophète est une liberté d’expression mais parodier Sarkozy ou Besson vaut licenciement pour Stéphane Guillon. Et pour rester dans l’actualité récente nous pouvons citer l’affaire de la programmation nocturne des examens des grandes écoles pour les étudiants juifs qui observeraient avec rigueur la pâque juive. Plus que les faits eux-mêmes, c’est le cafouillage autour des explications qui ont accompagné les révélations de Médiapart qui laisse dubitatif tout républicain sincère.

De la clarté de l’islam

La pensée dominante aujourd’hui en France s’ingénie à doter l’état républicain d’une religion, la laïcité. Le dogmatisme dont elle fait preuve est plus rigide envers les uns qu’envers les autres. Les préceptes édictés par les tenants de ce républicanisme convergent tous à restreindre les libertés de culte spécialement pour les musulmans. Les mesures prises et les pressions médiatiques ont en commun le caractère vexatoire. Ainsi on s’acharne à dépouiller les uns et à effeuiller les unes de tout attribut qui suggérerait l’appartenance à la religion musulmane. Existe-t-il un uniforme républicain fixé par la loi auquel on pourrait contraindre les citoyens de s’y conformer ? Auquel cas le tohu-bohu autour de l’habillement islamique des jeunes filles se justifierait. Les frontières mises par les uns à leur pudeur pourraient êtres reculées par ceux qui travaillent à donner à la république l’impudicité pour norme.

Une loi authentiquement républicaine fait de la liberté de penser, de professer une religion et de la pratiquer un droit inaliénable. En écho, à Paul Eluard, nous dirons que c’est à chacun d’en abuser à sa guise tant qu’il n’empiète pas sur celle d’autrui. Aux antipodes de l’ambiance délétère du microcosme mediatico-politique parisien, exacerbée en France par des préoccupations électoralistes, l’islam a fait sa religion sur le vivre ensemble, qui bien compris se confond avec la notion de laïcité, dès son avènement de manière irréfutable par l’autorité intangible du Coran. Je ne blasphème ni ne crois être irrévérencieux à l’encontre de ceux dont l’insolente suffisance se nourrit d’un ramassis de préjugés sur l’Islam.

L’Islam est la religion du Dieu d’Abraham, de Moïse, de Jésus accompli par le dernier prophète Mohamed. Sa doctrine sur ce qui correspond aujourd’hui à la laïcité républicaine en France s’articule autour de deux versets qui me paraissent fondamentaux en la matière. Le premier de la sourate 109 stipule, on ne peut plus magistralement, qu’à chacun sa religion. Le deuxième (S 2/V 256) prohibe toute violence coercitive pour imposer un culte à quiconque «  point de contrainte en religion ». Est-ce donc l’occident arrogant qui a énoncé le libre arbitre ou l’Islam ?

Que vaudrait la soumission à Dieu, si elle n’était librement consentie ; Bien peu de choses et ce n’est pas Saint Augustin, l’Algérien, qui trouverait à redire. Les historiens espagnoles ne reconnaissent-ils pas que si des bédouins ont réussi à conquérir la péninsule ibérique «  avec l’ennemi en face d’eux et la mer dans leur dos » c’est avant tout parce qu’ils furent accueillis en libérateurs. Il est vain d’espérer faire admettre aux teigneux et autres belliqueux détracteurs de la l’Islam qu’il brandi son sabre que pour imposer la liberté sur les territoires conquis. En revanche, cette liberté n’est pas antinomique du droit de témoigner de l’unicité de Dieu et de la vérité Coranique révélée. Accepter l’expression de la foi de l’autre n’est certainement encore une compromission. Cette idée est aussi vielle qu’Aristote pour qui  » C’est la marque d’un esprit cultivé qu’être capable de nourrir une pensée sans la cautionner pour autant « .

Vivement un dialogue salutaire et vivifiant !

Il est indubitablement tendancieux de montrer du doigt les musulmans à la moindre velléité de leur part de ce conformer aux préceptes de leur religion au grand jour. Et afin de corroborer l’accusation de prosélytisme que l’on s’empresse de leur coller, tout affichage de signe à consonance musulmane est décrété ostentatoire. Les signes des autres religions ne le sont jamais et nulle part ! Évidemment, il y a plus de tissu dans une robe longue que dans une mini jupe ! Est-il nécessaire de souligner que cet arsenal sémantique sert à alimenter la guéguerre juridico-médiatique dégoulinant la mauvaise foi et menée en toute bonne conscience républicaine.

Dans le but de se prévaloir d’un souci de paix, la nébuleuse politico-médiatique ponctue le développement de cette stratégie par des appels péremptoires tantôt au dialogue tantôt au débat, ce sont autant d’appels à jouer avec des dés pipés. Il est toujours de bon ton pour celui qui se sait arrogant de faire preuve d’humilité en incitant sa victime à accepter sans sourciller le rôle qu’il lui est attribué pour que l’Histoire se déroule sans accrocs ni vaines agitations.

« Dis leur O ! Gens du livre venons en à un pacte entre nous, celui de croire en un Dieu Unique sans lui associer qui que ce soit ».

L’Islam a généré une civilisation fondée sur le dialogue. Confondre la grande Histoire avec la petite, celle des dictatures et des autoritarismes postcoloniaux c’est, au mieux, se fourvoyer sciemment dans un malheureux égarement. Il y a ceux qui préfèrent la fuite en avant pour s’éloigner de leur angoisses existentielles et il ya ceux qui privilégient de s’ébattre sur la litière de leurs certitudes bien commodes. Se faisant, ils se prémunissent contre l’inconfort de chercheurs de vérité. Le dialogue sous-tendu par l’Islam est conséquent. Il est susceptible, s’il ne sauve les partenaires, de déboucher sur l’enrichissement de chacun.

Nonobstant le fait que l’appel coranique s’adresse à l’intelligence des seuls protagonistes qui vaillent d’être réunis pour construire un avenir universel paisible, les religions monothéistes révélées, désignés sous l’appellation des gens du livre. La crédibilité de l’invitation, qui a pour corollaire la tolérance, tient dans ce qu’elle fixe, balle arrêtée, une base consensuelle minimale, le monothéisme. Autrement, elle tomberait dans le travers d’un occident infatué qui s’emploie à enliser les opinions publiques dans une présomptueuse autosatisfaction.

La parabole de l’eau pour conclusion

Avec une doctrine sur le vivre ensemble claire et une volonté de construire une paix universelle sur des fondements dûment énoncés ; la quasi-totalité des musulmans est attachée aux indications du Coran de la bonne mesure et du juste milieu pour nouer un dialogue serein impliquant tact et strict respect de l’autre. « Nous vous avons fait peuples et tribus afin que vous vous rapprochiez (ou appreniez à vous connaître)  » précise encore Dieu dans son ultime message, le coran à l’Humanité. C’est mû par le sentiment légitime de responsabilité qui les anime qu’ils entendent porter le message de Coranique pour faire partager leur crédo, leur foi et leur vérité à leurs contemporains sans distinction de races et de cultures. La méthode du dialogue expressément prescrite consiste à choisir la plus des manières, la plus élégante et forcément celle qui consiste à confronter nos intelligences ou à la manière indiquée par Montaigne, celle de « …frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui ».

La Voie est illuminée par des principes dont la clarté et l’universalité sont évidents, pour peu qu’on les jauge à l’aune de la sincérité de celui qui se met en quête de vérité. Cependant, la droiture et la limpidité d’une doctrine, d’une idéologie et aussi de la religion ne suffisent pas à les imposer à l’esprit. Les choses sont plus complexes, on ne doit les rendre compliqués par des affrontements bestiaux. Je vous propose de méditer cette parabole de mon cru -je crois-. Ne dit-on pas d’une chose qu’elle est claire, simple ou facile comme de l’eau de roche ? Mais la réalité est tout autre.

Le comportement de la molécule d’eau est pourtant surprenant, déroutant par rapport aux lois générales de la chimie et de la physique. La molécule d’eau s’amuse à nous décontenancer en réagissant de façon contradictoire lorsqu’on a la soumet à la variation de l’intensité de certains paramètres physiques. La complexité de cette association, entre un atome d’oxygène et deux atomes hydrogènes, en apparence élémentaire même pour les chimistes dilettantes a suffisamment interpellé les scientifiques chevronnés du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) pour qu’il place, à l’occasion de l’année internationale de la physique en 2005, cette molécule d’eau sur le podium des grandes énigmes scientifiques qui restent à résoudre pour l’homme.

Prendre prétexte des extrémismes comme en connaissent toutes les religions et tous les courants politiques et philosophiques pour injurier l’Islam et humilier les musulmans est une innommable stupidité.  Victor Hugo a bien raison de dire que « La bêtise et la brutalité n’outragent pas. » [Faits et croyances – Océan, 1840]. Les affronts suscités par l’arrogante vanité, cultivée dans les sphères politico-médiatiques qui s’évertuent à dicter la bien-pensance aux peuples, n’empêcheront pas le soleil d’Allah de continuer à briller jusqu’à son terme.

Mokhbi Abdelouahab

AlgerieNetwork

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