L’AZAWAD, prétexte d’une reconfiguration géostratégique

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Il est fort regrettable et navrant, une fois de plus, de voir d’anciennes puissances colonialistes  intervenir là où auraient dû normalement s’engager des pays africains. Les dirigeants africains, corrompus dans leur immense majorité et pions d’un système néocolonialiste, démontrent leur incapacité à s’unir et à régler des problèmes interafricains. L’Afrique serait donc toujours sous tutelle. Le colonialisme a été combattu et vaincu par des peuples africains luttant contre la servitude et l’asservissement. C’était hier. Pourtant, les dirigeants (souvent illégitimes) de ces mêmes peuples ont demandé l’intervention de leurs anciens colonisateurs à des fins de rétablir l’ordre et de faire respecter les frontières issues du colonialisme. En effet, la France est intervenue au Mali, prétendument pour combattre le terrorisme et aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale. C’est la preuve que le néocolonialisme fonctionne parfaitement. Les puissances impérialistes sont parties d’Afrique, mais elles ont laissé derrière elles des germes néocolonialistes ; germes arrivés à maturité. Et cela, c’est aujourd’hui.

Les bandes armées qui avaient investi le Nord du Mali n’ont pas résisté aux forces françaises, et leurs alliés africains, puissamment armées. Ces replis des trafiquants et des criminels terroristes ne présagent rien de bon. Car ce que l’on peut désormais redouter ce sont les attentats terroristes. Nous avons tous en tête l’Afghanistan et l’Irak. En entrant dans Bagdad, l’Etat-major américain ne redoutait pas la résistance irakienne, il craignait par-dessus tout les attentats terroristes en représailles. Et ils avaient eu raison. La seule vraie différence provient du désert lui-même : on ne peut s’y cacher comme dans un environnement montagneux, à l’instar de l’Algérie (guerre d’Algérie), de l’Afghanistan (intervention américaine après le 11/09) et de l’Iran (future cible programmée par les sionistes).

Soyons clairs. La faillite des pays africains, sur le plan militaire et économique, est imputable aux Africains eux-mêmes. Il faut le dire. Le Nord du Mali (région sahélienne) est convoité pour ses richesses en uranium et ses mines d’or. François Hollande peut claironner partout que la France intervient au Mali pour des raisons de sécurité et pour lutter contre le terrorisme (Georges W. Bush nous a déjà fait le coup), il n’empêche que les intérêts géopolitiques, stratégiques et économiques sont les réelles raisons ayant motivé le Président français.

L’Algérie a une influence directe sur son voisin malien. L’entente entre les deux pays est bonne et leur coopération est appréciée par les deux peuples. Il fallait donc parvenir à briser cette amitié algéro-malienne. La déstabilisation de la Libye, entreprise par Nicolas Sarkozy au nom du Printemps arabe, a été une étape préliminaire essentielle. En effet, la Libye est devenue un pays passoire dans lequel s’installent des bandits et des criminels du gangstérisme international. Une migration de bandits et de preneurs d’otages s’est opérée de la Libye vers le Nord du Mali. Car comment concevoir, avec tous les moyens de surveillance actuels, que des troupes entières puissent passer d’un pays à l’autre sans être repérées ? On a laissé faire, cela parait évident. La mise en place de l’actuel président fantoche Traoré est l’aboutissement à une intervention. Et c’est l’Algérie qui s’opposera à toute intervention au Mali, malgré les semonces d’Alain Juppé (ancien ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy) invitant les Algériens à un enlisement annoncé dans le Nord Mali.

Bien entendu, la cible dans tout cela, c’est évidemment l’Algérie. Qui peut encore en douter ? Ce pays qui gêne tant, d’une part, les services secrets israéliens implantés dans la région et contrôlant les trajectoires de ce présumé Printemps arabe, et, d’autre part, le bon déroulement du programme néocolonialiste mis à exécution. On comprend maintenant les efforts diplomatiques des Algériens déployés dans le but de trouver une issue politique à la crise malienne. L’intervention rapide de la France a mis un terme à ces négociations et a précipité l’Algérie dans un conflit dont elle ne voulait pas. Les négociations avec le MNLA, mouvement politique touareg (Mouvement National de Libération de l’Azawad), entreprises par la France prouvent, si tant est qu’il faut encore des preuves, qu’il y a bien l’intention d’installer un pouvoir politique néocolonialiste au nom du droit des Touaregs à disposer d’un Etat autonome. Dans ces conditions, il faut également donner du crédit à l’Algérie quand celle-ci plaide à l’ONU le droit des Sarahouis à disposer d’un Etat libre et souverain dans le Sahara occidental. En réalité, le problème touareg aura des conséquences sur l’Algérie puisque des Touaregs algériens seront forcément tentés d’entendre les cris de sirène de ceux qui chantent les louanges d’un Azawad libre. Les Touaregs vont être les nouveaux pions des Occidentaux. Et l’Algérie de cadenasser ses frontières. Autrement dit, les pions sont avancés.

 Touhami Moualek

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