Abdelouahab Mokhbi
Dégage de la photo!
« Je ne peux pas marcher avec Ali Yahia Abdennour qui était pour San Egidio et a défendu le GIA. » aurait déclaré, l’iconoclaste écrivain algérien Rachid Boudjedra. Heureusement ! Car à côté du vénérable patriote il dénoterait! la photo aurait été gâchée ! Rachid Boudjedra est un vrai cireur de bottes. il voudrait sans doute que l’état de droit en Algérie soit amputé de ceux de la défense. la mégalomanie de Boudjedra s’accommoderait certainement d’une liberté à géométrie variable. Ali Yahia Abdenour a exercé son droit d’aimer son pays sans retenue ni réserve. Mon petit doigt me sussure qu’à son joli minois et considérant la constance avec laquelle il se retrouve du coté de la défense des libertés, toutes les libertés qui sont nécessaires à une vie digne sur la terre de sa propre patrie, il doit aimer plus les algériens que l’Algérie elle-même.
A chacun ses urgences!
Ce n’est pas la première fois que la compagnie de l’écrivain fait défaut au défenseur des droits de l’homme, Ali Yahia Abdenour. Au début de la tragédie Algérienne, l’avocat, ne s’est jamais ménagé pour s’indigner contre les atteintes aux droits de l’homme; il a toujours laissé s’exprimer son penchant irrépressible pour la quête de la justice. L’écho de sa colère contre l’inertie du représentant gouvernemental des droits de l’homme alerté par ses soins sur la condamnation d’un de ces mandants, me parvient encore.
Son mandant fut accusé d’un crime terroriste qu’il aurait commis pendant qu’il était incarcéré pour d’autres faits au niveau des forces de sécurité; les billets d’écrou et d’élargissement faisant foi. Je n’ai ‘ai souvenir que Rachid Boudjedra se soit prononcé sur ce type de déni de justice rapporté dans un interview au journal du FFS(?) Biladi (?). Ce type dérives incongrues dans l’exercice de la justice et autres dérapages plus graves furent courageusement dénoncés -dans le contexte de l’époque- et avec constance par Ali Yahia Abdenour, homme de principe, comme on aimerait qu’ils soient nombreux dans notre pays. Ce genre de faits étaient sans doute trop divers pour l’écrivain pour justifier son silence. En plus d’avoir été trop occupé, sur la rive gauche ou la rive droite de la Seine, à faire l’éloge de l’armée dans le journal le Monde. Loin de moi l’idée de prendre un raccourcis hasardeux en renvoyant dos à dos les protagonistes de la tragédie algérienne mais, on le constate, les urgences de l’un et de l’autre ne sont pas les mêmes.
San Egidio n’est pas une infamie!
Rachid Boudjedra a déserté le navire Algérie, dès les prémices du tangage, pour s’installer sur je-ne-sais-quel quai, pour dévisser sur le FIS de la haine. Tenant l’encensoir d’une main, la plume de l’autre, il s’est taillé – avec talent, certes- une statue de thuriféraire au service de ceux qui ont revendiqué pour eux-mêmes le titre d’éradicateurs. Ali Yahia Abdenour, aujourd’hui 90 ans, sur le pont avec une vivacité admirable, s’époumonait à faire entendre la voix de la sagesse, la voix du peuple sans ostracisme. Mais l’intransigeance surgit admirable dès qu’il s’agit de défendre un principe inhérent au fonctionnement démocratique ou relatif au droit de chacun à vivre libre.Comme Maître Ali Yahia Abdenour, j’ai toujours pensé qu’il est vain de se croire obligé de descendre au niveau de la bêtise pour pouvoir la combattre.
Que s’est-il passé a San Egidio? Des algériens,à l’instar d’un Abdelhamid Mehri, dont on ne peut mettre pas mettre en doute la sincérité de leur patriotisme, se sont réunis, sous les auspices bienveillants d’une communauté religieuse chrétienne. il leur fût offert le gite et le couverts par des hôtes qui se sont strictement limités à leur rôle de facilitateurs vers la paix et la concorde. Le consensus nait de cette rencontre, premier pas vers une paix dans un cadre démocratique, a été rejeté en son temps par le pouvoir » globalement et dans ses détails » . Que cette fin de non recevoir, révélatrice d’une inaptitude au dialogue, ait pu réjouir des va-t-en-guerres bien à l’abri, c’est leur droit mais que Maître Ali Yahia Abdenour ait applaudi sur ce qui fut une vraie performance politique n’est certainement pas une forfaiture!loin de là!
Rachid Boudjedra a fait de la transgression des valeurs un tant soit peu prônées par l’Islam, je subodore de quel coté il lorgne guettant un éventuel satisfécit ou quémandant de reconnaissance. le GIA et <span>tutti quant </span>ont bon dos pour justifier Les ressentiments qu’il nourrit vis-à-vis de toute personne ne reniant pas ces valeurs. Son père en tête de liste. je comprends qu’il juge le cas d’un avocat ayant accepté d’assister des islamistes indéfendable. J’ai, vous l’auriez compris, un respect incommensurable pour Ali Yahia Abdenour. Cependant,si vous voulez savoir tout le mal que pense de Rachid Boudjedra, je vous invite à consulter cet article qu’il m’a inspiré lors de son passage à l’université de Mostaganem, en 2005. En toute humilité, essayer de lire surtout entre les lignes. outre que vos yeux se fatigueront moins mais en plus, je fais confiance à votre perspicacité pour trouver à cet écrivain, qui dit des inepties du genre » je ne confonds pas littérature et politique, cherche à plaire.
article intitulé:
* Monologue avec Rachid Boudjedra Ecrire pour qui et pourquoi ?/ Mardi 15 février 2005, par Mokhbi Abdelouahab/ http://www.e-litterature.net/publier2/spip/spip.php?page=articlePETIT&id_article=68
Mokhbi Abdelouahab AlgerieNetwork