Arezki MAOUCHE
Il est des moments où on a envie de tout jouer, quitte à tout perdre. Ce sont des moments de questionnements très forts, où on met de côté la raison et laisser son cœur s’exprimer. Aujourd’hui et pour quelques semaines encore, nous assistons à des joutes et des envolées lyriques où la raison disparait des grilles d’analyses. On nous brandit les menaces de « printemps arabe, de chaos, de déluge » enfin d’insécurité.
Le deal qui nous est proposé, avec nous est, vous aurez la sécurité et nous vous garantissons d’avoir le dessus sur ce moustique de printemps.
Le printemps, pour ceux qui ne le savent pas est la saison du renouveau, de la renaissance et de la fécondation productive de fruits, de fleurs et de tant de belles choses.
Faut-il se taire encore devant ce train qui nous mène droit vers la catastrophe et fermer les yeux, se voiler la face pudiquement, en espérant avoir au bout le droit de prendre un café, ce café qui est réapparu sur les étals de nos supérettes par la grâce du messie.
Devons-nous renoncer à ces sorties nocturnes, bars dessus, bras dessous que nous devons avec toute la gratitude à ces messieurs qui ne sortent, à ce jour, de leur super ghetto, le Club des Pins que sous haute protection ?
Non, rien ne va madame la marquise ! disait un EX-Ministre dernièrement dans un colloque.
Tout va de travers, et les signaux sont tous au rouge. Ces signaux savamment exposés ne semblent pas convaincre. Ce qui, probablement explique ce recours à la menace, à l’invective et même l’insulte.
Dire, toujours dire, jusqu’à en mourir. Feu Tahar DJAOUT nous a appris la belle leçon : « tu ne dis pas, tu meurs. Tu dis, tu meurs. Alors, dis et meurs ! »
Le discours politique n’est un simple exercice physique des cordes vocales. Il contient des messages qui véhiculent souvent des promesses qu’il faut tenir. Mais il arrive que le discours comporte des mots, des phrases, qui, même dits, dans des moments d’inadvertance, marquent à jamais nos mémoires. Nous les retenons comme gravés dans du granit, qui résiste aux attaques de tous les éléments de la nature.
Rappel Mémoire,( cette commande des calculatrices électroniques) et je déroule :
Si le peuple algérien accepte de vivre dans la médiocrité, après tout je n’ai pas pour mission de faire son bonheur, je rentrerai chez moi si je n’ai pas la majorité écrasante. Cette majorité a été obtenue, alors que tous les autres candidats se sont retirés.
De loin, nous semblions des géants, et finalement de près nous ne sommes que des nains. Quelle que soit la hauteur de la tribune d’où le discours est délivré, il faut savoir, pour ceux qui n’ont pas lu « la légende des siècles », que le petit David avec une fronde a terrassé le géant Goliath.
Douze chats, sans citer de noms malgré les réclamations de l’assistance, des chats Généraux tiennent le pays et son économie entre leurs mains par la grâce de Lois faites sur mesure, qui leur permettent de voler sans se faire inquiéter, LEGALEMENT.
Toutes les institutions du pays sont pourries. La corruption est un mal qui a gangrené le pays et nous allons la combattre sans pitié, pour l’éradiquer.
Nous avons vécu une période sanglante qui s’explique et si j’avais vingt ans à cette époque je serai monté au maquis, pour rejoindre MONSIEUR Hattab. Aux gens égarés, qui continuent la fitna et qui ne veulent pas saisir la main qui leur est tendue, passé le délai LEGAL de la loi sur la concorde et la paix, SEIF EL HADJADJ tombera (et leur coupera la tête).
Je ne vais pas continuer à ressortir les bribes contenues dans les discours et terminer par trois citations qui me semblent, à même de conclure :
A Tizi Ouzou, TAMAZIGHT ne sera jamais langue nationale et encore moins officielle. C’est quoi ce barbarisme AZUL ? Devant l’ensemble des élus des APC, APW, APN cadres des administrations locales : Nous devons reconnaitre avoir échoué, car ce n’est pas cela qui était promis au peuple. Et à Sétif, le motif argumentaire est : « nous devons reconnaitre que cette légitimité historique est éculée, et nous, « h’na tab ej’nane nna ! » ce qui veut dire en langage populaire, nous ne pouvons plus rien, les carottes sont cuites pour nous.
Tout cela ne suffit donc pas pour passer le témoin ?
Non, il faut encore un autre mandat pour permettre de finaliser le programme. En principe un programme est limité dans le temps, les moyens et est matérialisé sur le terrain par des objectifs clairement identifiés. Il ne peut être extensible, et subir des prorogations de délais, sauf si il n’est pas bien identifié et bien tracé. Car personne ne termine sa mission sur terre : tous ceux qui gisent à quelques pieds sous terre n’ont jamais achevé leurs programmes.
Croyez-vous qu’un quatrième mandat est utile pour le pays. En ce temps-là il circulait une rumeur et l’homme, en matière de promotion à de hautes fonctions de Présidentiable, pensait que c’est une histoire de destin. Le destin a donc sonné le rappel, puisqu’il revient en courant.
Sait-il au moins faire la différence entre lentilles et haricots ? Sait-il que les haricots et les lentilles ont été promus au rang de plats des seigneurs des contenairs ? Sait-il seulement qu’un kilogramme de haricots blancs coûte l’équivalent de revenu d’une demi-journée de labeur d’un smicard ?
J’ai parlé de barons des contenaires, pour poser la question suivante : l’argent sale a-t-il été dégommé de la politique ?
Ce n’est pas Massinissa qui nous a donné Tamazight langue nationale. Une langue ne se donne pas ! Tamazight est Nationale. Il lui faut peut-être qu’il dise qui est MASSINISSA : un Aguellid qui a fondé une République, dont la Capital est Cirta (actuelle Constantine, son tombeau s’y trouvant à ce jour) bien avant beaucoup de pays et bien avant l’Emir Abdelkader (à qui nous devons rendre hommage pour ses combats). Oser comparer à Massinissa ! Remonter encore si loin ,après les comparaisons à Roosevelt qui a dirigé les USA en pleine guerre sur un fauteuil roulant, atteint de polio, mais pas d’un AVC), à Angela MERKEL qui dirige la première puissance de l’Europe est un exercice aisé, puisque la contradiction n’est pas permise.
Mais cela ne suffit pas. Nous n’aurions donc que des cerveaux atrophiés dont la somme n’équivaut pas celui du messie. Pas en poids, car le monsieur a exercé comme Ministre de la Santé et doit au moins savoir que les cerveaux humains sont à peu près équivalents, sauf atrophie naturelle.
Si nous ne vous aimons pas, cher monsieur, et là ils sont rares ceux qui diront le contraire, cela ne justifie pas que vous insultiez nos pères, que vous ne connaissez pas et qui ne sont pas peut être de ce monde. Insulter, comme vous le dites ceux qui n’aiment pas l’Algérie, je pense que vous êtes bien placé, vous qui avez sillonné le monde, pour savoir que ceux qui n’aiment pas les algériens sont trop nombreux pour oser les insulter. Le faire c’est réveiller le diable. Car, nous avons constaté, et ils sont nombreux comme moi, ceux qui le pensent, depuis les années 90 à ce jour, non seulement les gens ne nous aiment pas, pire ils nous détestent et nous provoquons chez eux l’hystérie et la peur rien qu’en évoquant notre nationalité. Il est loin le temps où nous étions respectés, salués avec tous les égards à toutes les frontières.
Mais que voulez-vous et que dire de plus, lorsque nous semons la haine entre nous. Quand on va au Sud pour crier que l’Amazighité n’est pas le monopole des seuls kabyles, nous devions applaudir et dire bienvenue à ceux, qui, enfin savent et ont finalement trouvé leurs racines profondes. Pourtant les Kabyles n’ont revendiqué aucun monopole. Et l’amazighité ils l’ont revendiquée pour toute l’Afrique du Nord, des Iles Canaries à l’Ile Siwa en Egypte. A l’occasion de fameux match, d’Oum Dormane, pour lequel nous avons découvert , stupéfaits, et notre capacité à déplacer autant de monde en si peu de temps ,et un aïeul lointain du nom de SASHONQ 1er , Pharaon de la 22 eme dynastie. La leçon est mal prise par « nos frères égyptiens ».
Mon Dieu que de leçons !
Mais, the last but not least, un commis de l’Etat, le plus haut après le Président, insulte toute une région, les traitant de sous êtres, au moment où deux autres communautés s’affrontent, pour on ne sait quoi, à feu et à sang, à Ghardaïa : c’est parler de corde dans la maison d’un pendu.
Quand on ne peut pas éteindre un brasier on ne tente pas de créer un autre. Les blagues ne se disent pas n’importe où et avec n’importe qui, quand on est un HOMME PUBLIC astreint à de la discipline, de la réserve et de la retenue, même énervé.
Chez nous, et vous le savez, nous disons qu’un homme se lie par la langue (lier est à traduire par engager et non pas attacher).
Nous passerons sur les autres qui n’ont aucune forme d’importance à nos yeux, du genre que c’est DIEU qui nous l’a envoyé (pourtant, nous avons appris que MOHAMMED, QSSL, est l’ultime prophète.
Nous avons que s’il se présente ce n’est pas pour perdre et vous assumerez la lourde responsabilité, celle de l’avoir poussé, malgré son handicap, car nous sommes presque persuadés qu’il n’en voulait pas. Nous ne voulons pas faire offense à son intelligence. Non de là notre intention. Le Monsieur a besoin, maintenant beaucoup plus qu’avant, de repos : Il a fait ce qu’il a pu et vous le poussez à tout effacer, dans ce qu’il a de bien fait.
La démocratie messieurs, n’est pas une chose inconnue. Nous ne voulons importer aucune. Nous avons la nôtre, séculaire. Elle est basée sur le respect de l’avis de tous. Elle se pratique même dans nos foyers. Que dire de nos villages ? Vous avez certainement entendu parler de la Djem3ea, de la Choura. Et si vous avez étudié l’Histoire antique vous sauriez su que Jugurtha, Massinissa même s’ils sont affublés d’Aguellid, ou Rois, pratiquait la démocratie telle qu’ils la voyaient en leurs temps.
Nous, messieurs, nous savons que la démocratie, qui semble prendre une connotation occidentale (donc ennemie dans votre grille de lecture), n’est pas une science exacte qui se transpose d’un corps à un autre sans phénomènes de rejets ou d’inadaptation. Pour nous la Démocratie est un système de gouvernance et de gestion de la Cité, qui prend avis auprès de toute la société et des strates.
La Démocratie est l’art de prendre en considération et respecter les minorités. La démocratie, transformée en voix des urnes prend une autre tournure dangereuse. Elle devient une Urnocratie, pardonnez ce barbarisme, et pour être plus clair, elle devient la dictature de la majorité.
De grâce, écoutez tout le monde et prenez leurs avis. Rassemblez au lieu de diviser ! N’entendez-vous donc pas ces cris de douleurs de ce peuple qui n’aspire qu’à la paix ? Qui veut gouter aux plaisirs de la liberté ?
Ouvrez les portes au dialogue autour d’une table, en servant du thé à la menthe ! Prenez le temps qu’il faudra, mais sachez que le
Peuple veut regarder son avenir, en tournant la page (sans l’arracher, jaloux de son Histoire). Vous connaissez l’esprit de patience et de ce Peuple, que certains traitent aux occasions offertes par les circonstances souvent douloureuses, de Ghachi. Vous connaissez également cette propension au sacrifice de ce Peuple que d’autres traitent d’amorphe et vaincu par la peur.
Nous disons chez nous, en Kabyle : je mangerai du son, dormirai recroquevillé, mieux que d’entendre les miaulements des chats (adhetchagh ahvach, adheynegh sou kmache ouala z’hir yemchech).