Relations États-Unis et Algérie ; Satisfecit et table ouverte

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Les satisfecit ont plu sur l’Algérie. Ils ne proviennent pas de n’importe qui, des Etats-Unis, en tête des pays qui louent le pays, après son isolement et son inscription sur la liste des pays candidats au « printemps ». L’Algérie revient donc de loin, pour figurer désormais parmi les favoris de la « communauté internationale ». Derrière cette embellie de son image, il y a, par exemple, que «l’Algérie est le leader régional qui dispose des capacités permettant de coordonner les efforts des pays du Sahel face aux menaces de sécurité transnationales». C’est le préposé au poste chef du Commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), le général David Rodriguez, qui a dit cela au Congrès.

Rien pour rien, pourrait-on conclure. Ceci expliquant cela, sans savoir ce qui peut bien avoir été conclu, sur le plan militaire, et qui relève des « secrets d’Etat ». Et puis il y a le contentement français, dont on sait deux choses. La première consiste dans les facilitations à l’intervention au Mali, la seconde dans l’ouverture débridée du marché algérien, qui permet pas mal de choses aux investisseurs de l’Hexagone, même de fabriquer de la confiture chez nous.

Et puis il y a l’exploitation du gaz de schiste, interdite en France et décriée de par le monde « civilisé », qui a été permise par nos gouvernants, alors que dans l’Etat de New York un moratoire a été reconduit, sous la pression de milliers de manifestants. Andrew Cuomo, le nouveau gouverneur, élu grâce à l’argent des pétroliers, voulait libérer les permis d’exploitation. Il devra, pour se faire, produire une étude sur l’impact potentiel de la fracturation hydraulique sur la santé réalisée par le Département de la Santé de New York. La bataille continue. Rien de tout cela en Algérie.

L’Etat ne rend pas de comptes sur ce type de sujets. Sur le moyen terme la résistance au crime contre l’environnement risque de s’étendre aux Etats-Unis, champions dans le secteur. Les fermiers et les propriétaires terriens, qui ont loué des superficies aux foreurs, en paient déjà le prix. Leur eau est polluée leur air est imprégné d’hydrocarbures cancérigènes. S’ensuit une prise de conscience qui inversera tôt ou tard l’épopée qui est partie de Pennsylvanie, grâce à la complicité du gouverneur Tom Corbett dont on dit qu’il a bénéficié d’un million de dollars de la part des entreprises impliquées, au profit desquelles il a délivré des milliers de permis. Sombre perspectives si ne se profilent pas des sources de profit moins contraignantes. Lesquelles sont disponibles en Algérie, où le parlement a voté une loi des hydrocarbures modifiées pour la circonstance et où, pour le moment, les voix contraires sont assez peu nombreuses pour constituer un sérieux obstacle au saccage des territoires convoités.

Le prix payé pour que se tempère la menace d’aujourd’hui, en attendant d’en payer d’autres au fur et à mesure que l’appétit grossira. Et il va grossir pour une table qu’il voudra de plus en plus ouverte. Jusqu’à ce que se posera la question d’arrêter les frais, à un prix nettement supérieur aux précédents.

Ahmed Halfaoui (31)

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