Chargé en juillet 2020 par Emmanuel Macron de « dresser un état des lieux sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, l’historien Benjamin Stora a remis son rapport dans lequel il formule des préconisations. L’historien, présumé spécialiste de la guerre d’Algérie, de la colonisation et de soulèvements révolutionnaires, a proposé notamment de Constituer « en France » une commission « Mémoire et Vérité » chargée d’impulser des initiatives communes entre la France et l’Algérie sur les questions de mémoires.
La première question qui mérite d’être posée, est celle de savoir pourquoi M. Benjamin Stora aurait privilégié la constitution d’une Commission Mémoire et vérité en France ? Peut-être dira-t-il, parce que c’est en France que se trouvent les archives -gardés au secret à ce jour pendant soixante ans-. Ce qui est tellement vrai au point ou on est poussé à se questionner, justement pour savoir pourquoi ? Néanmoins ce à quoi je répondrais que les enfumades, la torture et le recours à la gégène, les condamnations à mort et l’usage de la guillotine, les bombardements des monts et vallées et les déversements de napalm sur les villages, les camps d’internements, et les essais nucléaires, chimiques et bactériologiques, ont eu lieu en Algérie et non France, et que de notoriété en matière de reconstitution des faits, (puisqu’en fait, c’est de ça qu’il s’agit- il appartient aux enquêteurs de se rendre sur les lieux ou auraient été commis le, ou les crimes ou délits, sujet et objet de l’enquête, et non le contraire, alors pourquoi proposer la constitution d’une Commission en France, alors que les lieux des grandes batailles et des opérations militaires, on eu lieu en Algérie. Faudrait-il alors déplacer –les pièces à convictions-, à savoir Sidi Ferruch et avec le coup de l’éventail, les batailles de l’Emir Abdelkader, d’Icheridène, de Salah Bey, Bouamma, et des Ouled Sidi-Cheikh, et la batailled’Alger, Les déportés en Nouvelle Calédonie. Faut-il déplacer les camps de concentration : Bossuet, Tefechoun, Paul Cazelle, Fort Mac Mahon, Béni Messous, Sidi Chahmi, le Camp Morand de triste mémoire ainsi que les lignes Challe et Morice, les huit millions de mines, les Monts Aurès, Djurdjura et Ouarsenis, faudrait-il transférer Reggane, In Ekker et Namous B2, et exposer tout ça à Paris, avec l’épée de l’Émir Abdelkader, le canon « Baba Merzoug» les cranes des victimes de la « mission civilisatrice » française en Algérie.
Non Monsieur Benjamin Stora, la guerre d’Algérie ne peut être discutée hors de son cadre naturel qui est l’Algérie. vous êtes un historien que je sache, et non un « guerrier », alors de grâce, ne réveiller pas en nous des souvenirs légitimes, qui nous font mal, et à l’occasion, veuillez rappeler à Emmanuel Macron, que les algériennes et les algériens ne sont pas tous des déserteurs de l’armée française, et que pour avoir vécus, et soufferts les affres de l’odieuse et inhumaine colonisation, ils connaissent parfaitement, grâce aux authentiques révolutionnaires, la vraie histoire d’une cruelle colonisation, que la France continue à cacher aux citoyens français, qui n’en sont pas responsables.
Nourredine BELMOUHOUB
Défenseur des droits de l’homme.