Comment le Big data réorganise la ville de demain

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Ce jeudi 19 septembre s’est ouverte à Bordeaux la deuxième édition des journées Métro Num dédiées à la transformation des villes par le numérique. La planète comptera 5 milliards de citadins en 2030 (selon un rapport du département des affaires économiques et sociales des Nations Unis de 2011) et les réponses aux défis posés par cette accélération pourraient bien venir du Big data (analyse de gros volumes de données.) Si le sujet n’est pas nouveau, l’arrivée d’outils (Hadoop, bases de données NoSQL) permettant de traiter à moindre coût la myriade d’informations issue du numérique a favorisé l’émergence de nouvelles applications pour réinventer la ville.
Selon une étude EMC-IDC, 1,8 zettaoctets de données (1 800 milliards de mégaoctets) ont été produites en 2011. IDC prévoit une croissance du Big data de plus de 30 % par an d’ici à 2016, pour un marché estimé à 23,8 milliards de dollars. Le marché des villes intelligentes devrait, lui, atteindre 39 milliards de dollars en 2016, contre 10 milliards en 2010 selon ABI Research. Attirés par ces perspectives de croissance, grands groupes et start-up investissent massivement dans des projets de R&D et puisent dans les datas disponibles pour développer de nouveaux modes de vie urbains. IBM a annoncé avoir déjà investi 100 milliards de dollars à cette fin.
ANALYSE DES BESOINS
L’Open Data et les objets connectés constituent deux sources majeures de données, enrichies quotidiennement par les particuliers et les entreprises. Bolloré étudie les comportements des automobilistes grâce aux datas produites sur les réseaux d’autopartage (Autolib’). Renault et Schneider ont fait de même avec l’expérimentation Save, dans les Yvelines, où ils ont testé pendant plus de 18 mois l’usage au quotidien d’une flotte de véhicules électriques. De son côté, EDF a développé Linky, un compteur intelligent qui transmet les données de consommation, permettant ainsi d’optimiser la production électrique grâce à des algorithmes. 35 millions d’unités doivent être déployées en France d’ici 2020.
Les villes participent à ce phénomène de production de datas, à leur propre initiative. Avec l’américain Cisco, Nice a inauguré en juin 2013 un « boulevard connecté », bardé de 200 capteurs, qui collecte des informations sur le trafic, la pollution ou la luminosité des réverbères. Une fois recoupées, les données permettront un réajustement des consommations ou la fluidification du trafic. Issygrid, (Issy-les-Moulineaux), premier réseau électrique intelligent (smartgrid) de quartier en France, utilise la domotique et le réseau de fibre optique pour collecter quotidiennement des données sur les habitudes de consommation des habitants afin de mieux gérer l’énergie du quartier.
SOLUTIONS NUMÉRIQUES
L’analyse des datas collectées permet aux entreprises de développer de nouvelles applications au service du citoyen. Ubisoft a ainsi réalisé une « carte numérique » de Paris, Londres et Berlin, répertoriant les déplacements des rames de métro, la position des bornes wifi ou encore la disponibilité des vélos en libre-service, grâce aux registres du cadastre. Les villes développent leurs applications pour smartphone contenant des informations sur les services publics ou les commerces, accessibles grâce à des QR codes ou des bornes équipées de puces sans contact (NFC). On peut suivre sa consommation d’énergie et l’adapter grâce à des applications accessibles sur internet et smartphone comme eGreen.
Question mobilité, les Abribus connectés (JCDecaux) offrent une information en temps réel. La start-up ZenPark mise sur le parking partagé pour résoudre les problèmes de stationnement. Nourrie de toutes ces données, la voiture sans conducteur – qui ne semble plus si lointaine – pourrait bien remodeler tout l’espace urbain, ainsi que nos modes de vie.
VILLE REPENSEE
Le Big data a permis l’émergence d’un outil global qui permet la création d’une réplique enrichie de la ville : la visualisation 3D. Cette technologie permet de simuler le développement des villes mais surtout de prévoir leur évolution en temps réel grâce à la modélisation des flux (humains, transports). En juin 2013, Thalès a présenté Terra Dynamica, sa plateforme d’animation comportementale 3D en temps réel et immersive, qui inclut les principaux acteurs de la vie urbaine (individus, foules, véhicules, trafics, flux). A terme, ce genre de plateforme devrait permettre le développement de logiciels destinés à répondre aux défis de la ville de demain, en intégrant tous les facteurs, y compris le citoyen, dans l’équation grâce à des modèles prédictifs.


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