Situation des Énergies Renouvelables en Algérie

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Introduction

Le programme national de développement des énergies renouvelables vient d’être adopté par le gouvernement. En effet, l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique national constitue un enjeu majeur dans la perspective de préservation des ressources fossiles, de diversification des filières de production de l’électricité et de contribution au développement durable.
A la faveur du programme de développement des énergies renouvelables 2011-2030 adopté par le Gouvernement en février 2011, les énergies renouvelables se placent au cœur des politiques énergétique et économique menées par l’Algérie.
Ce programme a connu une première phase consacrée à la réalisation de projets pilotes et de tests des différentes technologies disponibles, durant laquelle des éléments pertinents concernant les évolutions technologiques des filières considérées sont apparus sur la scène énergétique et ont conduit à la révision de ce programme.
Parmi ces éléments nouveaux, il convient de citer :

  • Une meilleure connaissance du potentiel national en énergies renouvelables, notamment   pour le solaire et l’éolien, suite aux études engagées ;
  • La baisse des coûts des filières photovoltaïque et éolienne qui s’affirment de plus en plus sur le marché pour constituer des filières viables à considérer ;
  • Les coûts encore élevés de la filière CSP (solaire thermique) induisant une croissance très lente du développement de ce marché à travers le monde ;
  • Le parachèvement d’une réglementation nationale cohérente et attractive en direction des investisseurs.
Programme national
 La révision du nouveau  programme (2015 – 2030) porte ainsi, sur le développement du photovoltaïque et de l’éolien à grande échelle, sur l’introduction des filières de la biomasse (valorisation des déchets), de la cogénération et de la géothermie, et également sur le report, à 2021, du développement du solaire thermique (CSP).
La consistance du programme en énergie renouvelables à réaliser pour les besoins du marché national sur la période 2015-2030 est de 22 000 MW, dont plus de 4500 MW seront réalisés d’ici 2020.
La répartition de ce programme par filière technologique, se présente comme suit :

  •  Solaire Photovoltaïque : 13 575 MW
  • Eolien : 5010 MW
  • Solaire thermique : 2000 MW
  • Biomasse : 1 000 MW
  • Cogénération : 400 MW
  • Géothermie : 15 MW

La réalisation du programme permettra d’atteindre à l’horizon 2030 une part de renouvelables de près de27% dans le bilan national de production d’électricité.
Le volume de gaz naturel épargné par les 22 000 MW en renouvelables, atteindra environ 300 milliards de m3, soit un volume équivalant à 8 fois la consommation nationale de l’année 2014.
Conformément à la règlementation en vigueur, la réalisation du programme est ouverte aux investisseurs du secteur public et privé nationaux et étrangers.
La mise en œuvre de ce programme bénéficie de l’apport substantiel et multiforme de l’Etat qui intervient notamment à travers le Fonds National des Energies Renouvelables et Cogénération (FNERC), alimenté par un prélèvement de 1% de la redevance pétrolière.
Un mécanisme d’encouragement basé sur les tarifs d’achat garantis est mis en place par la réglementation. Ainsi, le producteur d’énergie renouvelable bénéficie de tarifs d’achat qui sont garantis pour une durée de 20 ans pour les installations en Photovoltaïque et en éolien.
Les filières ne bénéficiant pas des tarifs d’achat garantis seront financées par le FNERC à hauteur de 50% à 90% du cout d’investissement selon la technologie et la filière retenues.
Les retombées de ce programme seront très significatives en termes de création d’emplois, d’industrialisation, de développement technologique et d’acquisition de savoir-faire, contribuant ainsi à la croissance et à la modernisation économique du pays ainsi qu’à la préservation de l’environnement.

Perspectives d’investissement
Les capacités en énergie renouvelables seront installées selon les spécificités de chaque région :
  •  Région du Sud, pour l’hybridation des centrales existantes et l’alimentation des sites éparses compte tenu de la disponibilité des espaces et de l’important potentiel solaire et éolien qui privilégie ces régions ;
  •  Région des Hauts Plateaux pour leur potentiel d’ensoleillement et de vent avec possibilité d’acquisition des terrains ;
  •  Région du littoral selon la disponibilité des assiettes de terrain avec l’exploitation de tous les espaces tels que les toitures et terrasses des bâtiments et autres espaces non utilisés.


Les besoins complémentaires pour d’autres domaines d’application sont intégrés dans la capacité totale du photovoltaïque, tels que le résidentiel, l’agriculture, le pompage, les ressources en eau, l’industrie, l’éclairage public et les services.

Le programme de développement des énergies renouvelables se présente comme suit :

1ère phase 2015-2020 [MW] 2ème phase 2021-2030 [MW] TOTAL [MW]
Photovoltaïque 3000 10575 13575
Eolien 1010 4000 5010
CSP 2000 2000
Cogénération 150 250 400
Biomasse 360 640 1000
Géothermie 05 10 15
TOTAL 4525 17475 22000

 

 
 

Recherches et Développement
L’Algérie favorise la recherche pour faire du programme EnR un véritable catalyseur du développement d’une industrie nationale qui valorisera les différentes potentialités algériennes (humaines, matérielles, scientifiques…etc.).
Dans ce cadre, en plus des centres de recherche affiliés aux entreprises comme le CREDEG, filiale du Groupe Sonelgaz, d’autres organismes, à l’instar de l’APRUE, coopèrent avec des centres de recherche attachés au ministère de la recherche scientifique. Parmi lesquels figurent:

  • Le Centre de Développement des Energies Renouvelables (CDER),
  • L’Unité de Développement des Equipements Solaires (UDES),
  • L’Unité de Recherche Appliquée en Énergies Renouvelable (URAER),
  • L’Unité de Recherche en Énergies Renouvelables en Milieu Saharien (URERMS),
  • L’Unité de Recherche Matériaux et Énergies Renouvelables (URMER) de l’Université de Tlemcen,
  • L’Unité de Développement de la Technologie du Silicium (UDTS).
  • Le gouvernement algérien a également créé « l’institut algérien des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique I.A.E.R ».

Cadre juridique:

L’adoption du cadre juridique favorable à la promotion des énergies renouvelables et à la réalisation d’infrastructures y afférentes est défini principalement à travers les mesures ci-après :
Consciente de l’intérêt grandissant des énergies renouvelables et de leurs enjeux, l’Algérie a intégré leur développement dans sa politique énergétique par l’adoption d’un cadre juridique favorable à leur promotion et à la réalisation d’infrastructures y afférentes.
Le développement des énergies renouvelables est encadré par un ensemble de textes législatifs :

  • La loi n°99-09 du 28 juillet 1999 relative à la maîtrise de l’énergie;
  • La loi n°02-01 du 5 février 2002, relative à l’électricité et la distribution publique du gaz par canalisations;
  • La loi n° 04-09 du 14 août 2004, relative à la promotion des énergies renouvelables dans le cadre du développement durable.
  • Loi n° 11-11 du 18 juillet 2011 : portant loi de finances complémentaire pour 2011 a relevé le niveau de la redevance pétrolière qui alimente essentiellement le Fonds National pour les énergies renouvelables et la cogénération (FNER) de 0.5% à 1% et a étendu son champ d’application aux installations de cogénération ;
  • Décret exécutif n°11-423 du 08 décembre 2011 : fixant les modalités de fonctionnement du compte d’affectation spécial n° 302 -131 intitulé « Fonds national pour les énergies renouvelables et la cogénération ».
  • Décret exécutif n°13-218 du juin 2013 : fixant les conditions d’octroi des primes au titre des coûts de diversification de la production d’électricité.
  • Décret exécutif n°13-424 du 18 décembre 2013 : modifiant et complétant le décret exécutif n° 05-495 du 26 décembre 2005 relatif à l’audit énergétique des établissements grands consommateurs d’énergie.
  • Arrêtés ministériels du 02 février 2014 : fixant les tarifs d’achat garantis pour la production d’électricité à partir d’installations utilisant la filière photovoltaïque et les conditions de leur application.
  • Arrêtés ministériels du 02 février 2014 : fixant les tarifs d’achat garantis pour la production d’électricité à partir d’installations utilisant la filière éolienne et les conditions de leur application.

 Mesures d’incitation et d’encouragement:
Les porteurs de  projets dans le domaine des énergies renouvelables déclarés auprès de l’ANDI peuvent bénéficier  des avantages accordés par l’ordonnance  01 -03  du  20 Août  2001 relative au développement de l’investissement.
Des avantages financiers, fiscaux  et en matière de droits de douane peuvent être accordés pour les actions et projets qui concourent à l’amélioration de l’efficacité énergétique et à la promotion des énergies renouvelables.
En outre, ces actions et projets bénéficient des avantages prévus dans le cadre de la législation et la réglementation en matière de promotion des investissements et au bénéfice des activités déclarées prioritaires (loi N° 99-09 du 28 juillet 1999 relative à la maîtrise de l’énergie).
De plus, la Loi n° 11-11 du 18 juillet 2011 portant loi de finances complémentaire pour 2011 a relevé le niveau de la redevance pétrolière qui alimente essentiellement le Fond National pour énergies renouvelables de 0.5% à 1% et a étendu son champ d’application aux installations de cogénération.
La réglementation en vigueur a également prévu un mécanisme d’encouragement basé sur les tarifs d’achat garantis, le producteur d’énergie renouvelable bénéficie ainsi de tarifs d’achat qui sont garantis pour une durée de 20 ans pour les installations en Photovoltaïque et en éolien.
Outre le cadre général régissant le développement de l’investissement dont le régime spécifique de la convention peut être ouvert à la promotion des énergies renouvelables, le cadre juridique en vigueur prévoit des soutiens directs et indirects aux énergies renouvelables.
Aussi et afin d’encourager et soutenir les industriels dans la réalisation de ce programme, il est prévu, entre autres, la réduction des droits de douane et de la TVA à l’importation pour les composants, matières premières et produits semi-finis utilisés dans la fabrication des équipements en Algérie, dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
 Autres mesures incitatives:

La politique volontariste de l’Algérie, dans la réalisation du programme de développement des énergies renouvelables se fera à travers l’octroi de subventions pour couvrir les surcoûts qu’il induit sur le système électrique national.
Mise en place d’un fonds national de maîtrise de l’énergie (FNME) pour assurer le financement de ces projets et octroyer des prêts non rémunérés et des garanties pour les emprunts effectués auprès des banques et des établissements financiers (loi N° 99-09 du 28 juillet 1999 relative à la maîtrise de l’énergie).

Situation chiffrée des Energies Renouvelables en Algérie
  • Puissance installée : + 11 000 MW dont 275 MW pour la filière hydraulique et 306 MW pour les réseaux isolés du Sud
  • Capacité hydraulique : 1,7% de la puissance installée
  • Parc solaire en fonctionnement : 108 installations PV
  • Capacité de raccordement solaire : + 900 foyers
  • Consommation nationale d’électricité – CNE : 5 GWH
  • Part de l’énergie solaire dans le bilan énergétique national : 0,028% de la CN
  • Taux d’intégration des ER : £ 5 %,

 
Principaux projets réalisés/en cours de réalisation en matière des Energies Renouvelables

  Construction de la première Centrale hybride solaire/gaz

  • Lieu : Hassi R’mel
  • Partenariat : algéro-espagnole : NEAL/ABENER
  • Date de réception : fin 2010
  • Coût : 315 M Euros
  • Capacité : 150 MW

   Construction du premier parc éolien

  • Maître d’œuvre : Groupe Sonelgaz
  • Maître d’ouvrage : société française Vergnet
  • Date de réception : 2012
  • Capacité : 10 MW d’électricité

  Programme d’alimentation en énergie solaire de 20 villages au Sud

  • Mise en place d’environ 1 million km2 de surface photovoltaïque
  • Production à ce jour de  2 GWh.

 Réalisation d’une usine de fabrication de modules photovoltaïques et le montage des panneaux solaires

  • Maître d’œuvre : EPE/SPA Rouiba éclairage  filiale de Sonalgaz
  • Lieu: Zone Industrielle de Rouiba
  • Coût: 42 000 millions de dinars
  • Capacité: 41 800 de module photovoltaïque /an

source : Andi

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