La Critique de l’Algérie

Jamouli Ouzidane ; AlgerieNetwork

« Plutôt que de savoir ce qui a été fait, combien il vaut mieux chercher ce qu’il faut faire. », Sénèque

Ma note est adressée aux confrères algériens qui critiquent l’Algérie dans les journaux étrangers et notamment français avec des mots de haines inimaginables. Il y’en a même qui ont créé des sites et des blogues voués à ce misérabilisme de haine contre l’Algérie sous couvert de liberté d’expression ou de combat contre le fanatisme et cela m’interpelle.

Encore une fois je veux enlever toute équivoque : je parle ici uniquement de la critique venimeuse de l’Algérie en tant que peuple, histoire, religion, culture, identité et non-pas de l’Algérie qu’on assimile au Pouvoir algérien. Les pouvoirs viennent et partent, mais l’Algérie reste. C’est de cette Algérie que je parle et que je refuse qu’on y touche à ce qu’elle a de plus sacré : son identité historique définie dans sa religion musulmane.

Je respecte les engagements pour la démocratie en Algérie et les témoignages sur la barbarie intégriste et le courage de ces hommes qui l’ont combattu. Si les critiques sont vraiment sincères et non récupérées ou récupérateurs, nous y adhérons alors pleinement, justement et sans aucune ambigüité ! Ma critique ici porte UNIQUEMENT sur les mots de haines contre les fondements historiques de l’Algérie, contre son peuple et son identité millénaire !

Seulement étant cultivé dans ce qu’on appelle le pragmatisme utilitaire positiviste des Anglos saxons et non pas le savoir-dire discursive sophiste de la culture française, je mets, Messieurs, à votre interrogation ces points, vous pouvez les rejeter à votre guise :

1- mieux vaut allumer une chandelle que maudire l’obscurité

À quoi sert de maudire le passé tragique de la décennie noire, cela a une odeur de misérabilisme. Laissez aux historiens spécialisés chercheurs la critique universitaire et non pas aux médiatiques le soin de revoir ce qui s’est passé avec du recul bien sûr ! En faire un commerce est un peu impudique, misérabiliste et indigne d’une pensée généreuse qui veut calmer la douleur et non pas attiser encore plus de vengeance et de haine dont on n’a nullement besoin pour reconstruire un pays.

Il est plus difficile de sortir l’Algérie avec le social, le communautaire, le bénévolat qui construit des écoles, l’économie avec la création d’entreprises, l’éducation et la culture que de faire une critique débile hargneuse qui ne va résoudre aucun des problèmes pratiques de tous les jours de l’Algérie et des Algériens confrontés à la mondialisation, la technologie, les énergies renouvelables du futur, l’agro alimentaire, trouver du travail …

Il nous faut une vision sur la vie réelle positiviste des vrais Algériens ; ceux du peuple, des quartiers populaires et de l’Algérie profonde, de ces jeunes à la recherche de formation professionnelle et d’emploi qui puissent leur rendre de la dignité humaine et de la considération sociale.

Les Français sont des bourgeois qui ont le temps de la philosophie pour discourir sur le monde, avons-nous ce temps qui nous presse ? Nous sommes déjà en retard sur tout pour encore et toujours perdre notre temps à discourir sur le sexe des anges ou sur qui pense quoi !

2- Ni opposant et ni partisan …

Le défi n’est plus d’être pour ou contre ce qui s’est passé, de supporter ou combattre Bouteflika ou le FLN mais de comprendre la complexité sidérale du développement. La politique, c’est fini ! Dans le monde moderne d’aujourd’hui, Il reste uniquement les questions d’Économie et de Technologie. Le savoir-dire doit laisser la place au savoir-faire ! Bien sûr, on a le droit d’exprimer sa rage devant l’outrage, mais lorsqu’on a une rage aux dents est-ce que cette rage peut se guérir par la science des médicaments ou la malédiction de cette rage !

3- Défi : Survivre la modernité…

Je sais que c’est difficile de comprendre la conjecture de Riemann, la chimie organique, les bosons et le champ de Higgs, les radiations de Hawking, les sciences cognitives, les nano, les bio et les infos technologies, mais je suis désolé avec vous messieurs les journalistes, c’est ceci la vraie priorité de l’Algérie et des Algériens à mon humble avis : survivre la modernité !

Le reste des événements, on en discute assez dans tous les cafés algériens. Bien sûr que la mémoire de nos héros historiques contre la France coloniale ou l’intégrisme est importante. Bien au contraire, cette mémoire est trahie si on ne l’honore pas convenablement : en combattant pour la modernité pour laquelle ces hommes sont morts ainsi que nos chahids qui avaient un espoir désespéré de donner à leur descendance un pays digne, libre et développé dans le concert des nations …

C’est les trahir une deuxième fois en restant 50 ans après l’indépendance un pays assisté à l’interne et à l’externe, un pays en dehors de l’histoire, un pays qui ne finit pas de se nourrir du sang des chahids !

Le vrai défi de l’Algérie est le présent et surtout le futur: Comment le survivre !

Le passé, il y’aura des juges historiens (avec le recul nécessaire), des dieux et la nature qui vont s’en charger, car on ne connait pas tout à moins d’être un sorcier manipulateur. Doit-on rester indéfiniment dans le passé lorsque le monde moderne est complètement pris dans le futur : des expériences du CERN, du TGV et des prochains écrans tactiles ?

Nous vivons en dehors de l’histoire du monde qui se joue devant nos yeux. Pouvons-nous rester en dehors, sans aucun apport civilisation que celui de critiquer l’Algérie et le reste du monde occidental ? Pouvons-nous continuer à vivre comme des parasites assistés directement de ce même gouvernement que nous critiquons et de cet occident qui nous nourrit avec du pétrole qu’ils exploitent pour nous ?

L’argent du pétrole dans le monde arabe, de l’Algérie à l’Arabie, doit revenir normalement aux compagnies étrangères qui l’exploitent et le vendent jusqu’à notre pompe d’essence. Avec les pétrodollars, nous leur achetons nos voitures, notre alimentation, toute notre industrie et consommation. Je me demande si l’occident ne devrait pas prendre tout cet argent du pétrole pour lui ! De quel droit divin avons-nous sur le sous-sol quand ce n’est pas nous qui l’exploitons ? La terre appartient a celui qui l’exploite disait bien un slogan socialiste ! Nous vivons l’opulence des assistés gâtés quand l’Afrique croule sous la pauvreté. Qu’avons-nous fait de cette richesse, nous les peuples parasites sur terre ? C’est dur de se voir en face et de défendre l’indéfendable. Par les lois darwiniennes de la nature, nous devrions êtres disparus depuis longtemps de l’histoire humaine des nations à laquelle nous n’avons jamais eût d’apport !

Le vrai débat et le vrai défi concernent donc notre survie dans un monde bestial et machinal au lieu de ces ébats- critiques sur le sexe des anges.

4- Les Nouveaux Muftis, Journalistes, Experts et géostratèges sortis des trous noirs de Hawking

Les médias deviennent une vraie pourriture de médiatisation de la pensée primaire qui grâce  à leurs GROS TITRES racoleurs attire le citoyen commun. Quelle perte de temps, d’énergie et de neurones à lire ces inepties qui ne ramènent rien au défi de développement de l’Algérie ?

On subit ces chicanes niaiseuses entre laïques et islamistes, Kabyles et Arabes, pourvoir et opposants, relayés par des médias de dernière heure à la recherche de notoriété: une vraie ferme à vache et moutons qu’on conduit à l’abattoir. Le plus grand cirque du monde qui s’exhibe dans les sites web, des blogs et les des réseaux sociaux ; de Facebook à Youtube, on donne une image scabreuse au reste du monde !

Il y’a ceux qui ont aussi la haine de l’Algérie à cause d’expérience personnelle et en faire une affaire de vengeance personnelle sur un directeur qui vous a renvoyé de votre travail ou vous a enlevé votre appartement. Là aussi, on n’a pas pu dépasser notre vision personnelle, car l’Algérie est au dessus de l’histoire, des hommes et surtout des évènements médiatiques.

Le problème de l’arabisation, de l’islamisation ou de la Kabylie ne doit pas être une cause pour insulter les Arabes, l’islam et l’Algérie qui sont au-dessus du lot. Les états passent, mais le pays reste. Les arabes, l’islam et l’Algérie d’aujourd’hui sont au fond de l’obscurantisme, mais ils ont les ingrédients historiques pour revenir, mais en dehors des masturbations d’intellectuels médiatiques niaiseux heureux de passer à la Télé.

C’est notre devoir de créer ces sociétés modernes pour nos enfants  et la question est : Qu’avons-nous fait tous en toute âme et confiance pour notre communauté de destin en terme de savoir-faire et non de savoir dire ?

Jamouli Ouzidane

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