Politique et politiciens algériens ; une belle histoire de trahison

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« Certains traitres ont une étonnante faculté de se convaincre eux-mêmes de la sainteté de leurs intentions ! », Charles Hamel

« C’est de la confiance que nait la trahison. », proverbes arabes

« Toujours la trahison trahit le traitre, jamais une mauvaise action ne vous lâche sans rémission pour les coupables, et le jour vient où les traitres sont odieux même à ceux qui profitent de la trahison. », Victor Hugo

« Celui qui quitte votre parti pour aller dans un autre est un traître. Celui qui vient d’un autre parti pour rejoindre le vôtre est un converti. », Georges Clemenceau

L’histoire est bel et bien écrite par les traitres. J’ai toujours été fasciné par les Judas depuis Jésus. D’Alcibiade a trahi Athènes et son peuple. Brutus a participé au complot contre César.

Ganelon raconté dans La Chanson de Rolande, compagnon de Charlemagne, s’est acoquiné avec Marsile, roi des Sarrasins, pour prendre au piège, à Roncevaux, le pur héros Roland, dont il était pourtant le proche parent. D’Isabeau de Bavière brade la France à l’Angleterre et le Grand Condé qui passe aux Espagnols.

Talleyrand n’avait-il pas trahi son roi et puis Napoléon ? Il fut ministre dans 6 gouvernements différents, de l’Ancien régime, en passant par le Directoire, le Consulat et l’Empire mais aussi de retour sous la Restauration en 1815 !

Pétain a trahi la France pour son bienfait, mais la collaboration a été une immense trahison de millions de français du peuple anonyme.

Sarkozy est un grand rigolo ; lui il a trahi son mentor à Neuilly, puis Pasqua pour la mairie de Neuilly, puis Chirac pour soutenir Balladur, puis Balladur pour pouvoir être ministre de Chirac, puis enfin Chirac pour lui piquer l’UMP et se présenter aux élections présidentielles !

En 1995, alors que son père, Khalifa ben Hamad, est en Suisse, Hamad ben Khalifa, alors ministre de la Défense et chef des forces armées, le renverse et prend le pouvoir. Il sera émir de 1995 à 2013, année où il sera trahi dans un complot par son fils et sa femme Cheikha Moza bint Nasser al-Missned pour transmettre le pouvoir à son fils Tamim ben Hamad. Le 23 juillet 1970, Qabus ibn Said renverse son père Saïd ibn Taimour lors d’une révolution de palais et prend le royaume d’Oman.

Les Arabes du Golfe sont les grands champions de la trahison. Ils vont trahir les Républiques arabes : l’Égypte de Nasser, la Libye de Kaddafi, l’Irak de Saddam… Ils ont détruit la Syrie (avec El Qaida et Daech) et ont bombardé le pauvre Yémen. Ils vont s’allier au pire ennemi, Israël, pour détruire le Moyen-Orient et instaurer des guerres civiles fratricides  et des guerres de religion contre l’axe de résistance à Israël ; le Hazb Allah, la Syrie et l’Iran ! Ils trahiront l’islam en cultivant un islam barbare. Toute leur histoire baigne dans la trahison depuis le prophète jusqu’à la partition du monde musulman avec la destruction de l’Empire turc et l’occupation de la Palestine; une Palestine trahie pour laquelle ils n’ont jamais versé une seule goutte de sang ou fait une seule guerre ou un seul Djihad.

Les Traîtres du FFS

On connait ces nouveaux dirigeants du FFS, violents opposants, mais reconvertis au pouvoir et à la fausse opposition?  Combien devez-vous au FFS et à Ait Ahmed ; TOUT! Mais où est son esprit et son combat de toute une vie ?

Sans lui, je ne sais ce que le destin vous aurait réservé, un peu comme toute notre jeunesse. Un hittiste en désarroi à la recherche d’un emploi et d’un appartement pour survivre le quotidien anonyme et combien est pénible la vie d’un simple citoyen anonyme que le pouvoir ignore, humilie et harcèle administrativement tous les jours que le Bon Dieu fait de la crèche à la tombe.

NON ! La renommée avec le FFS ouvre les portes du paradis ; la reconnaissance sociale, publique et médiatique. Un salaire de cadre du parti, des visas à l’étranger, et maintenant une manne financière du gouvernement pour avoir un autre parti et un autre royaume ou on est le seul maître à gouverner et finir si possible avec une vie de parlementaire pour une retraite d’orée que tous les Algériens envient. Une vie de bourgeoisie acquise non pas par ses faveurs de génie et de la sueur, mais juste par la trahison et l’ingratitude envers Aid Ahmed ; ce fantôme de père généreux que le subconscient veut assassiner de sa mémoire ! Le mythe du sacrifice !

La question qui se pose ; en affaiblissant plus le FFS avec toutes ces désertions et ces lynchages publics, comment peut-on oser dire qu’on renforce la Kabylie et la démocratie en Algérie sinon la diviser plus dans le grand bonheur de ses ennemis. Où est l’intérêt collectif ici sinon personnel ?

S’il vous plait, ne nous dites surtout pas que c’est par conscience humaine qu’on quitte un parti; la conscience ne naît pas soudain du vide comme une génération spontanée. On ne découvre pas soudain que son père est mauvais.

Seul Dieu connait les intentions des gens ! Sans juger une personne, mais uniquement critiquer ses actions en tant que représentant public d’un parti national, on pourrait dire qu’une défection peut se faire, mais sans besoin de salir en public la main qui vous a nourri.

On peut juste mettre une démission et partir à l’amiable avec même une fête de départ ou la personne est remerciée pour son engagement et sa loyauté. Un divorce à l’amiable sans que personne ne soit coupable et sans besoin de laver le linge sale en public.

Le génie d’un politicien ou partisan se reconnait dans sa capacité aux consensus, aux concessions, et au consentement. La fidélité, la loyauté et la gratitude (envers les idées et non les personnes) sont ses marques de valeurs dans un combat de toute une vie ou justement ce sont dans les crises qu’on rencontre les grands personnages ; ceux qui restent dans le bateau, ceux qui sont les derniers à quitter le navire en feux !

Morale de l’histoire ; Saïd Saadi a aussi trahi Ait Ahmed ! Quel pitoyable parti il a fait, quelles sont ses réalisations pour la cause kabyle sinon la déchirer plus entre frères.

Saïd Saadi sera ensuite trahi lui même par Khalida, Benyounes, et autres validant la maxime de Victor Hugo ; toujours la trahison trahit le traitre. Le peuple l’a ensuite rejeté dans des élections, Un peuple qui ne sait pas voter ! Il demandera l’annulation des élections qui ont causé la tragédie algérienne. Il a trahi le peuple et l’histoire saura le dire.

Quels intellectuels, partisan, ou homme politique a le courage de dire qu’il s’est trompé au moins s’il est en bonne foi?

On est tous des traitres pour survivre : traitre de nos dieux, de notre pays, et finalement de soi : de nos rêves, de nos désirs et de notre destin dans des cavernes et non des cieux.

Khalida Toumi, Louiza Hanoune et Compagnie

Voyez la belle et magnifique Madame Toumi Khalida ministre de la couture arabophone qui a trahi Said Saadi.

Hier, brave défenseur de la cause kabyle s’exprimant en français chatouillant avec accent dans les TV françaises qui l’a montraient comme démocrate courageuse, dénonçant la fraude et la « dictature ». La même « dictature » qu’elle sert maintenant avec une nouvelle conviction incroyable dans un arabe arabisant tout aussi chatoyant mais du terroir. Comment n’a-t-on pas pu voir où venir cela avant ?

Khalida Toumi dans une comédie en 3 actes ; 1- contre le pouvoir 2- pour le pouvoir 3- renvoyé du pouvoir malgré toute sa servitude, mais qui ne pouvait revenir à l’opposition, car dévoilé par le peuple. Elle préfère finir dans l’anonymat.

Louiza Hanoun, notre brave Marianne algérienne ; la voie trotskyste des travailleurs sans complexe ni « hachma ». Elle sera la populiste dans la fausse opposition qui vante les mérites de son président. Elle a trahi tout un peuple, mais son impudique impertinence est unique dans la politique algérienne. Elle revient toujours au pouvoir par n’importe quelle porte même celle que son propre parti a fermée contre elle.

N’en parlons pas de ces députés « béni oui oui » qui votent à main levée toutes instructions avec la bonne conscience achetée par un lot de terrain, un passeport diplomatique ou un compte en banque bien garni. On trahit tout un peuple dans la naïveté ordinaire qui passe inaperçue tant que tout le monde vous jalouse cette trahison si douce !

Ne parlons pas de ces ministres issus de la corporation et qui trahissent leurs collègues comme Benbouzid qui a trahi l’éducation algérienne et surtout les enseignants en étant au service non pas du peuple et du savoir, mais du pouvoir.

Questions

Comment ces traitres arrivent-ils à avoir la confiance totale et aveugle du souverain et du peuple ? Comment peuvent-ils utiliser le masque du Bien pour faire autant de Mal ? Comment personne ne les a jamais soupçonnés ?

Est-ce que tout est programmé avant avec l’introduction d’une taupe, on a vu cela dans tous les partis algériens, ou bien vraiment les choses ont évolué par exemple avec l’ivresse du pouvoir, se sentir soudain investi d’une mission de guide du peuple ou de l’humanité ? On aussi les traitres de l’intérieur du parti avec les coups d’État scientifique de Abderrahamane Belayat qui est là pur envoyer au sacrifice les chefs politiques.

J’avais vu cette culture populaire de chez nous où tout le monde veut être responsable, directeur, cadre, dirigeant, ministre, président et s’accrocher au pouvoir même s’il faut ensuite tuer toute la population. Qui ne connait pas ces recteurs installés comme des princes dans nos universités depuis des décennies en trahissant toutes les valeurs intellectuelles, scientifiques et morales pour un poste sans honneurs ?

Comment un médiatique, devenu intellectuel par la grâce des réseaux sociaux, peut-il trahir son pays, son histoire,  sa foi, pour avoir un prix francophile de la voix de son Maitre ?

Comment ces traitres, qui étaient inconnus, arrivent-ils au pouvoir en leurrant non seulement le souverain, mais tout le monde ? Comment arrivent-ils ensuite à trahir tous leurs principes et se retourner contre leurs propres bienfaiteurs?

Le génie du pouvoir est de savoir reconnaître ces faux patriotes, de les drainer vers leur nature réelle: l’attraction séductrice du pouvoir, de l’argent, des postes, de la renommée, les impliquer ensuite corps et âme et finalement les jeter en pâturage au peuple et au bûcher; triste destin des traitres!

La Culture de la Trahison

La liste de Judas dans l’histoire de l’Algérie est infinie: une belle histoire de guerres, de luttes, d’indépendance et de développements trahis. La trahison a été le fondement de toutes les révolutions. Il y a plus de traitres dans une révolution que d’héros. Le peuple est le plus beau des traitres de ses héros, de son passé et de son destin.

On a ainsi des traitres anonymes dans le peuple: ces administrateurs qui prennent l’administration pour leur royaume ; donner des appartements, des lots de terrains, des subventions bancaires, des diplômes, des autorisations d’importations à leurs proches. Ils trahissent ainsi leur peuple, leur conscience et leur dieu dans une sérénité incroyable quand ils vont le vendredi faire leur prière au premier rang, quand ils vont faire le hadj et revenir en tant que hadjis à la maison avec les grands youyous de joie. Après le Hadj, ils reconduire leur forfaiture dans la candeur des anges du paradis divin …

Mais où sont donc partis les Che Guevara et les derniers dinosaures de la vraie opposition nécessaire à toute démocratie et liberté de pensée  ??? Ils disparurent dans l’oublie et la mort, trahis par les nouvelles institutions du pouvoir: les nouveaux traîtres des médias, des politiques et de l’intellectualisme.

Les mêmes causes et les mêmes raisons infectent toutes les institutions d’une société incapable de survivre l’entropie pour la pousser en dehors de l’histoire; malheurs aux vaincus !

Nous nous sommes tous trahis en n’allant pas au fond de nous, de nos espoirs, de nos passions et de nos rêves sans concessions, car la plus grande trahison est celle qu’on se fait à soi en acceptant TOUT pour avoir juste la paix, mais on a eu ni la paix et encore moins la LIBERTÉ. C’est le prix payé par notre génération post indépendance ; la génération de la honte, de la concession et de trahison de son destin commun!

La trahison du peuple par le peuple

Nous avons tous des traitres autour de nous dans notre propre vie ; dans nos amours, nos familles, nos amis, nos compatriotes, notre vie de tous les jours.

Finalement, ne sommes-nous pas tous des traitres en trahissant nos rêves pour survivre nos minables petits destins ? Nous avons tous trahi pour avoir la sécurité au lieu de la paix et la dépendance au lieu de la liberté qui eux exigent le combat permanent contre notre nos prédateurs externes, nos traitres internes et notre ignorance profonde de notre destin et de notre sens dans cette vie.

Dans cette triste histoire de trahison des autres et de soi, il y’ a, merci dieu, des consciences éthérées restées fidèles à leurs convictions à tous les niveaux de la vie sociale (armée, présidence, ministères, parlement, partisans, administrations, entreprises …) qui servent leur communauté et ne se servent jamais ni des convictions et ni des personnes. Des consciences sont restées fidèles aux martyres en servant le peuple. Elles n’utilisent jamais le sang sacré pour avoir une légitimité de pouvoir pour de vils privilèges de lot de terrain quand l’enjeu est l’avenir de nos enfants dans un monde devenu de plus en plus une machine bestiale de haute compétitivité ou seuls survivent les communautés de synergie, de savoir et de solidarité. Une communauté fondée sur la parole partagée, le pardon fraternel et les projets potentiels.

À ces héros inconnus, on dit Merci d’exister et de nous dire qu’on est pas des fous, car c’est bien de folie qu’il s’agit ici quand la trahison est devenue la norme sociale banalisée et jalousée (Normal ya Kho !!!) alors que la gratitude envers ce magnifique pays qui nous a fait naitre et qui nous a tout donné devient une tare à abattre !

Jamouli

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