Fida Dakroub
Généralités
À propos de chacune de ces grandes et petites analyses, les animateurs de télévision engagent régulièrement, sur les grands écrans, d’entretiens avec des professeurs en sciences politiques, des experts spécialistes des affaires syriennes, des présidents de centres de recherche sur le Proche-Orient, des charlatans orientalistes devenus experts en géostratégie proche-orientale après avoir lu « Tintin et les cigares du Pharaon ». Tout ce bruit, ce brouhaha, ce qu’en-dira-t-on, ce bâillement, ce ronflement, à la radio, à la télé, sur internet, dans les salles à manger, tous ceux-ci constituent des « grands débats » sur le « Printemps arabe » et la prétendue « révolution » syrienne, précisément. Ce sont surtout ces « docteurs » en shamanisme proche-oriental que les médias de l’ordre ont coutume de consulter chaque fois que l’on veut reproduire l’imagerie typique du « despotisme » arabe face à la « démocratie démocratique » de l’Occident. Cependant cette fois-ci, nous voyons ces mêmes « docteurs », qu’on a tant consultés, se précipitent devant les caméras des médias de l’ordre, diffuseurs de la propagande impérialiste, non pour accuser les Arabes d’un « penchant inné au despotisme », mais au contraire, pour les glorifier et les féliciter de leur « printemps », considéré par les fanfarons de l’impérialisme comme l’« incarnation suprême » de l’achèvement total de la démocratie bourgeoise occidentale. Plaudite, acta est fabula ![2]
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Docteur en Études françaises (UWO, 2010), Fida Dakroub est écrivain et chercheur, membre du « Groupe de recherche et d’études sur les littératures et cultures de l’espace francophone » (GRELCEF) à l’Université Western Ontario. Elle est militante pour la paix et les droits civiques.