Abdelouahab Mokhbi
Sans crier gare, DSK a offert au monde une version cauchemardesque de la belle et la bête qui scandalise les français mais pas leurs médias. La duplicité de beaucoup d’éditorialistes avec les puissants est parfois écœurante ! S’ils ne retrouvent quelque entendement au plus vite, les anglo-saxons en feront leur risée préférée. L’arrestation de DSK, le 14 mai, dans l’avion, qui devait le ramener dix minutes plus tard sur Paris, est un coup de tonnerre dont la déflagration dans le ciel de New York avait ébranlé la classe politico-médiatique française et a révélé ses travers. L’onde de choc s’est propagée à la vitesse de la lumière prenant tout le monde à l’improviste mais pas vraiment au dépourvu. Le patron du FMI n’attendait plus qu’à être introniser président de la république française quand il mit son doigt dans un engrenage qui le happa. Il est si doué, nous a-ton expliqué, qu’il n’avait nul besoin de combattre pour gagner !
Les sondeurs étaient si bien intentionnés à son égard qu’ils rivalisaient de subtilités pour le vendre aux français. Le plébiscite de celui qui se délecter à se faire désirer, avant de postuler à la candidature pour 2012, est d’une telle ampleur que Ségolène Royale, qui avait réalisée plus de 47 % à l’élection présidentielle précédente -excusez du peu-, devenait ridicule avec ses prétentions. Ne parlant de cette asperge de Dominique de Villepin qui croit qu’il suffit d’être élégant pour plaire et de bien parler pour convaincre ! De toute façon, il n’est peut-être pas accroché à un croc de boucher mais son sort est solidement suspendu à l’affaire Clearstream dans les tribunaux. Il ne constituera vraisemblablement pas un écueil pour Nicolas Sarkozy !
Alors que le bon sens des bonnes gens carburait plein pot pour voir s’il n’était pas raisonnablement démocratique de faire l’économie d’une couteuse et éprouvante campagne présidentielle, voilà que le glaive de la justice américaine frappa la tête du FMI, réalisant un ace en plaçant impitoyablement DSK dans le trou d’une prison si mal fréquentée de Rikers Island et où pourtant , ont dit ceux qui craignaient pour la sécurité de la vedette du jour, les auteurs de violences sur les femmes ne sont pas les bienvenus parmi les pensionnaires. Celui qui, il ya peu de temps encore donnait la poignée de main à son président de la république avec une impudence de mal élève ; gardant l’autre main dans la poche, un peu pour signifier aux caméras que sa reconnaissance envers celui qui l’avait catapulté au poste prestigieux de directeur du FMI n’ira pas jusqu’à le laisser gagner en 2012.
La leçon américaine
Les charges retenues contre lui sont gravissimes aux yeux d’une Amérique puritaine qui ne badine pas avec des chefs d’inculpation tels que l’acte sexuel criminel, la tentative de viol et la séquestration. Reconnu formellement par sa victime, il ressortira du commissariat du commissariat de Harlem les mains menottées. L’effondrement des espoirs misés sur lui se devine dans les traits creusés sur son visage défait, ravagé par une nuit de prison.
La superbe du désormais ex-futur-président de la France est ruinée. La catastrophe est bien réelle est le pire est à venir ! Le prisonnier n’est pas rasé ; incarcéré dans une chambre anti-suicide, il ne disposait pas probablement pas de suffisamment de commodité pour se faire beau afin bien entendu qu’il ne puisse pas se faire la belle. – toute mauvaise interprétation est tout à fait justifiée- l’œil torve, le regard sombre, la dégaine, un tantinet celle d’un mafieux décadent, ne correspond plus à celle d’un respectable ponte de la finance internationale. L’image désastreuse décriée tourne en boucle pour faire la une de la planète au grand dam de ses amis.
DSK contre le peuple de l’état de New York, le combat est trop inégal. Aussi inégal que l’était, selon l’acte d’accusation, celui qui avait opposé le prédateur, imbu de sa notoriété et de l’impunité qui lui est inhérente face à cette jeune employée modèle , noire , immigrée, un véritable concentré de vulnérabilité, enfermée dans cette chambre 2806 de l’hôtel Sofitel de Manhattan. On comprend vite alors qu’en traitant l’accusé comme un justiciable lambda et en protégeant la victime, l’Amérique exhibe une de ces plus attrayantes facettes. Elle place l’équité au dessus de la justice pour laquelle elle met toute sa puissance aux services de juges chargés de l’orchestrer.
Le Scandale du Clan DSK
Les cris d’orfraie amplifiés par les télés françaises sur le « piège », le « complot » font passer le prévenu pour la victime. C’était à faire pleurer dans les chaumières. On s‘apitoierait presque à voir cet homme pris dans une impitoyable tornade qui sévissent tant, cette année, sur l’Amérique. On en oublie qu’il y a une victime ; La jeune femme agressée est passée par la trappe. Les médias prennent prétexte qu’elle soit protégée par la justice américaine pour jouer avec son identité porto ricaine, ghanéenne, guinéenne, africaine, je pense que c’est pour atténuer leur désarroi que beaucoup ont verser dans une indécence effrénée en niant la réalité de la victime. Et quand enfin on croit que la raison va reprendre ses droits sur ce plateau de télé-matin du mercredi 18 mai, on suffoque d’entendre l’animateur annoncer « nous allons intéresser à celle par qui le scandale est arrivé ». C’est ahurissant, c’est là que réside la sidération. Et comme lorsque les bornes sont dépassées, il n’y a bien évidemment plus de limites : le chroniqueur s’interroge la victime ? Est-ce la plaignante ou l’accusé.
L’appel de la belle Anne Sinclair à la « décence et à la retenue » a été entendu au-delà de ses espérances. Alain Finkielkraut donne le ton, « La justice américaine est un système barbare !». Le Docteur Bernard Debré s’exprima sur son blog bien imprudemment. Sous le coup de l’émotion générée par le sentiment de honte qui l’étreint au milieu de cette multitude de chinois qui se marrent à Shanghai, où il se trouvait, de l’humiliation qui entache la France. Il a invité « le délinquant sexuel » « récidiviste » « à se faire soigner ». Mal lui a pris car il s’en prend une volée de bois vert ! Pierre Moscovici, lui reproche une « violence démesurée dans les mots » ! Le fidèle disciple de DSK donnera beaucoup de sa personne pour « innocenter » son mentor mais, en plus, il ne tardera pas longtemps pour être comblé par les soutiens qui vont se bousculaient devant les micros.
Les veinards, à qui échoit le privilège de donner leur témoignage sur la moralité irréprochable du séducteur DSK, se mettront quasiment en chœur à décliner systématiquement comme une interminable litanie la présomption d’innocence. Il la conjugueront sur tous les tons ! Soit ! Mais là où le bat blesse c’est que cette présomption devient vite une certitude que l’on étaie avec des arguments plus condamnables que le crime reproché au prévenu. Pour Jean-François Kahn, fondateur de Marianne, il s’agirait que d’un « troussage de domestique » tout au plus. La manière de le dire, en gloussant sur France Culture -SvP !-, est encore plus révoltante. « Il n’y a pas mort d’homme », plaidera Monsieur Culture, le sieur Jack Lang. il n’y a donc pas de quoi fouetter un DSK, Si inculte, comme moi, vous l’ignoreriez encore, « DSK n’est pas un justiciable comme un autre », « C’est pas un quidam » ; D’où la colère, le 17 mai sur France-Inter, de BHL, ce grand ayatollah de la république sarkozienne., ami de 25 ans de DSK.
Le niveau d’indigence auquel Robert Badinter est tombé pour défendre son ami DSK est stupéfiant, lamentable. Il commence par dénigrer la police et la justice américaine qui auraient organisé la mise à mort médiatique d’un homme. Dans l’émission spéciale consacrée, le 17 mai, à l’affaire, par David Pujadas sur France2, Laurent Jofrin réagit avec véhémence au fait que l’ancien garde des sceaux de Mitterand n’a pas le moindre mot, peut-être pas la moindre compassion, voulait-il dire, pour la victime.
Pour ce sénateur aux confins de la sénilité, Parler de la victime c’est déjà reconnaitre la culpabilité de DSK. C’est pourtant la police, le procureur puis le jury populaire qui ont accordé ce statut à la plaignante. Leur décision n’est pas fondée sur une quelconque conviction intime ni sur des relations amicales avec la malheureuse mais sur des faits probants ! Il soutint qu’il ya deux vérités ; celle de DSK qui après avoir nier la réalité des faits s’est mis à les édulcorer en parlant de relation consentie ; l’autre vérité est celle de la victime présumée, c’est-à-dire de la femme affabulatrice. Le sénateur Robert Badinter n’ignore pas que la seule vérité qui existe devant une juridiction est celle dont accouchera inéluctablement la procédure engagée.
Liste des victimes, Nafissatou, Anne et toutes les autres !
DSK a, quelque soit l’issue du procès, fait deux victimes. En faisant une intrusion violente dans la vie de Nafissatou Diallo, la jeune femme de ménage de la l’hôtel Sofitel, il l’a irrémédiablement bouleversée. Si les faits seront établis, Ségolène Royal a raison « le crime est odieux».
La stature de l’auteur lui vaut circonstances aggravantes. La deuxième victime est sa propre femme, Anne Sinclair. Elle affronte l’humiliation avec une dignité remarquable. Pour éviter de passer pour l’épouse soumise, vivant à l’ombre d’un mari prédateur invétéré, elle accoure à son secours inébranlable par la pression médiatique et imperturbable par la douleur de la femme trompée qui doit lui taraudait l’âme. Elle couvre la trahison du mari volage qui dit-on est désargenté, à coup de millions de dollars. Elle risque de rafler pourtant la mise en décrochant la palme de la bravitude de l’épouse juive modèle. Les moins complaisants sont dithyrambiques avec celle qui « [n’aurait] jamais pu épouser un non-juif. » Elle est presque inhumaine dans sa fidélité qu’elle mériterait d’être béatifier de son vivant.
Mais les amis de DSK faisant feux de tout bois pour disculper leur poulain ont fait voler en éclats les principes d’égalité république qu’ils prônaient la veille. Ils minimisent les sévisses subis par la jeune femme. Les auraient-ils admis pour leurs filles, leurs sœurs, leurs épouses ou leurs mères ? Plus que sexistes, les arguments développés ont blessé profondément les femmes, allant jusqu’à lui reconnaitre le droit « de consommer » des femmes. La capacité de ces avocats à supporter la pestilence quant elle est véhiculée par les riches et les puissants est vexante autant pour les femmes que pour les hommes épris de justice.
Leur louvoiement, leur indignation simulée, leur capacité à couper les cheveux en quatre pour tergiverser et transiger avec les droits des femmes sont outranciers. Ils ont défendu l’impunité au prix d’une misogynie outrancière et d’un sexisme extravagant. Les sachant de grands donneurs de leçon à nous autres musulmans, je plaide coupable pour avoir ri sous mon burnous. DSK a souillé les vêtements de la jeune et malheureuse employée, eux, ils ont allégrement et sans qu’aucune circonstance ne puisse leur être accordé, franchi les lignes jaunes des lois républicaines et aggravé l’humiliation de la France. Les avertissements d’Eva Joly à prendre garde de ne pas souiller la démocratie sont restés vaines. Elle n’a plus besoin de nous faire un dessin pour que l’on comprenne qu’ « en France, l’enquête sur DSK aurait été étouffée ! » je dirais qu’elle n’aurait sans doute pas vue le jour ! La mobilisation des organisations féministes pour rappeler le samedi 21 mai à Paris que « Le viol et la tentative de viol sont des crimes » est à la hauteur de l’affront qu’elles ont essuyé.
Présomption d’innocence pour l’accusé, statut de présumée coupable octroyé à la victime et procès fait d’abord à la justice américaine, Les medias français en imposant un canevas unique pour la gestion médiatique de cette affaire en France, ne se dégageront pas de ce dossier qu’en laissant quelques plumes. Le déferlement des inepties déversées en faveur de la défense de DSK est affligeant pour la liberté de penser. Une camisole aura été mis sur son expression. Irène Théry, directrice d’études à l’EHESS, dans une remarquable tribune sur le monde.fr, datant du 23. 05 prolonge la colère de la journaliste Audrey Pulvar et ses copines en prônant de faire prévaloir la « présomption de véracité » des victimes sur la présomption d’innocence des accusés dans le cas des crimes sexuels
De la tempête du désert à l’opération sauver le soldat DSK
Les amis de DSK se sont déployés trop vigoureusement. Constitueraient-ils une galaxie inexpugnable dans l’univers des médias en France On comprend alors que le choc entre ces médias français qui ameutent tous ce que la communauté Strauss-Kahnienne compte d’intellectuels de pacotille et de philosophes autoproclamés dont ceux pointés par la plume de Tariq Ramadan dans sa Critique des (nouveaux) intellectuels communautaires (aout 2004). Il est patent que les personnes conviées à faire pleurer dans les chaumières sur le sort DSK sont triées sur le volet. Les personnalités très critiques qui risquent de faire de grosses vagues sont écartées !
Je respecte autant la présomption d’innocence que la loi sur les statistiques ethnico-religieuses ; leur transgression n’est tolérée que lorsqu’il s’agit d’arabes, de noirs et de musulmans. Je m’abstiendrais de recenser l’appartenance religieuse des intervenants sur les plateaux de télés consacrés à DSK, conformément donc à l’interdiction faite par la thora et la loi française Mais peut-on décemment éluder que leur composition est plutôt monochromatique ? C’est encore plus puéril que de cacher le soleil avec un tamis à grosses mailles ! Ça saute aux yeux ! Cela m’a personnellement fait revivre la manipulation médiatique pour favoriser l’entrée de la France dans la coalition pour la guerre du Golfe de 1990-1991, la sinistre opération Désert Storm.
Affaiblir l’Irak était une aubaine inespérée pour Israël, on percevait que des forces occultes veillaient pour qu’aucune fausse ne note ne vienne chahuter le vote du parlement pour enrôler l’armée française dans la coalition de Bush père. Pour s’exprimer sur le sujet, il fallait faire preuve d’un esprit belliqueux, la vaillance ou du moins la fougue d’un va-t-en-guerre enthousiaste et avoir cœur indéfectiblement pro-israélien. Les premiers à ne pas correspondre à cet archétype furent Pierre Chevènement et l’Amiral de Gaulle, après que le parlement se soit prononcé. Ils imputèrent l’entrée en guerre de la France aux médias qu’ils accusèrent d’avoir manipuler la représentation nationale.
Coupable ? Pas du tout ! Innocent pas ? Pas tout à fait ! Blanchi ? Toujours !
Nicolas Sarkozy pouvait-il ignorer le risque que la nomination de DSK à la tête du FMI faisait peser sur l’aura de la France ? Sa réputation sulfureuse était solidement établie à telle enseigne que le chroniqueur Stéphane Guillon crée un buzz phénoménale avec un billet début 2009 « planquez les femmes au cas où la bête se réveillerait» qui a fait sortir DSK de ses gonds sur France Inter. La réputation de néandertalien libidineux – n’en déplaise à BHL- était de notoriété publique. Aujourd’hui que la chape de plomb se fissure et par la grâce de la justice américaine, qui a annihilée sa capacité de nuisance d’homme de pouvoir, les langues se délient. Danielle Evenou qui n’a tout de même pas le profil d’une conspiratrice, s’est interrogeait chez Laurent Ruquier « Qui n’a pas été coincée par DSK ?» ; Les français effarés découvre la longue liste des victimes de l’incontinence sexuelle de DSK.
La bien-pensance politico-médiatique française, qui transcende le clivage gauche-droite pour épouser des contours plus communautaristes, leur reprocherait presque à ces malheureuses de ne pas continuer à ruminer stoïquement leur douleur emmuré dans leur silence. Certains veulent faire endosser la honte qui éclabousse la France à ces jeunes femmes coupables de profiter de « l’affaire » pour s’exprimer et se soulager des traumatismes subits. Tristane Banon, jeune journaliste romancière, avait dénoncé, en (février 2007), les assauts violents de « [ce] chimpanzé en rut ! ». elle l’avait fait publiquement sur un plateau de télévision de Paris 1ière très couru de Thierry Ardisson, devant un aréopage de personnalités , Jacques Séguéla, Thierry Saussez, Jean-Michel Aphatie, Roger Hanin, Gérald Dahan, Claude Askolovitch et Hedwige Chevrillon, qui restèrent impavides. L’animateur, goguenard, s’était contenté de marquer son incrédulité en lançant « c’est un obsédé ! » mais en prenant bien soin de bipper le nom du ministre de la république pour le protéger.
« Chimpanzé » ?, un bonobo joueur aurait-il rendu le personnage DSK sympathique. Toujours est-il que Tristane Banon soutient bien que l’homme descendrait du singe ; mettrait-elle le doigt sur un cas d’atavisme ? Jean Quatremer, le correspondant à Bruxelles du journal libération avait clairement tiré la sonnette d’alarme sur son blog (juillet 2007). « Le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France).
Or, le FMI est une institution internationale où les mœurs sont anglo-saxonnes. Un geste déplacé, une allusion trop précise, et c’est la curée médiatique. Après Jacques Attali et ses goûts somptuaires qui lui ont coûté la présidence de la BERD, la France ne peut pas se permettre un nouveau scandale. »
Une année plus tard, le premier coup de semonce vient conforter Jean Quatremer dans son jugement.
Très vite, l’ancien directeur du FMI s’est mis sous des projecteurs d’une enquête interne. Sa relation « consentie » avec de Mme Piroska Nagy, économiste hongroise qui a travaillé pour le département Afrique du FMI, lui avait valu de sérieux soupçons d’abus de pouvoir. Il lui fut aussi reproché dans une seconde affaire d’avoir sollicité le département des ressources humaines du FMI pour favoriser l’octroi d’un stage à Emilie Byhet, une jeune femme qui a travaillé dans son équipe de campagne pendant la primaire socialiste de 2007.
Cette affaire avait fait écho au scandale ayant provoqué la chute du patron de la Banque Mondiale, Paul Wolfowitz, une année auparavant. Et contrairement aux allégations de la presse françaises, DSK n’a pas été blanchi pour son « erreur de jugement » qu’il avait finie par reconnaitre après avoir soutenu mordicus qu’ »A aucun moment, [il n’avait] abusé de [sa] position » en entretenant des relations intimes avec une subordonnée. Il avait bel et bien reçu un blâme du conseil du FMI.
Le CV de DSK : Les yeux d’Anne Sinclair, le portefeuille de la MNEF, et la débâcle de Jospin.
Le premier qui ose donner une opinion un tant soit peu objective ou du moins libre sur les frasques de DSK, les censeurs et autres approbateurs qui officient sur les plateaux télé lui tombent dessus à bras raccourcis. Avocats de DSK, pour eux, le harcèlement sexuel avéré devient alors de la séduction, et les innombrables tentatives de viols sont qualifiés de dragues franchouillardes tantôt insistantes tantôt lourdingues. C’est tout simplement grossier et insultant pour la vie sociétale en France.
Le parrainage surprenant de Nicolas Sarkozy de DSK pour sa nommination à la tête du FMI fait partie du lot de consolation pour son pitoyable échec aux partiels socialistes. En outre, il fallait bien le récompenser d’avoir retardé à la brave Ségolène Royal pour s’installer dans la bataille de la présidentielle 2007. Le noyau dur de la nébuleuse Strauss-Kahnienne s’appuie essentiellement sur cette troublante promotion pour tailler à leur leader un costume de messie attendu pour sauver la France. D’où l’amertume et le sentiment assez mal contenu de gâchis qui animent ses disciples. Ils en ont fait le pendant de Sarkozy à Gauche, c’est-à-dire le socialiste décomplexé. Il campe donc la posture qui était celle de Sarkozy à droite avant qu’il ne dégringole vertigineusement dans le précipice de l’impopularité.
La particularité de DSK est qu’il n’a pas de besoin de parler pour semble-t-il être aduler. La chasse ne lui laisse guère le temps de promouvoir sa doctrine sur les questions économiques et financières qui taraudent l’esprit des décideurs. Ses lieutenants à coups de discours bruts de décoffrage invitent les français à appliquer leurs pensées intelligentes et dans l’air du temps à la doctrine du leader. C’est futé car le nom DSK n’est plus qu’une enseigne sur laquelle les citoyens sont sollicités pour y suspendre leurs attentes et espoirs comme des ex-voto. Cependant, un plan com. Autour d’un programme virtuel ne peut-vous élaborer une politique viable pour gouverner un pays. Le soutien de réseaux obscurs et la complaisance des médias peuvent faire prendre aux gens des vessies pour des lanternes mais l’engouement suscité est éphémère ; la preuve en est faite par Nicolas Sarkozy qui avait fait pschitt au bout d’une année.
DSK a à son actif d’avoir dérobé aux français le regard intelligent de la belle Anne Sinclair. Elle s’est mariée comme d’autres entrent en religion, sa docilité, sa soumission à celui dont les mérites les moins contestables sont d’avoir superbement vendu, octobre 1997, du vent dans des filets à la MNEF, mutuelle des étudiants, proche des socialistes, pour des honoraires mirobolants. Un peu comme l’ancien ministre des Affaires étrangères de Sarkozy, Bernard Kouchner qui aurait largement abusé à siphonner le tiroir-caisse de deux potentats africains. Depuis dans les bons bistrots de France et de Navarre, il se dit qu’un french doctor se reconnait à ses dépassements d’honoraires !
DSK, ministre des Finances et de l’Economie et quasi-n°2 du gouvernement de Lionel Jospin, fut mis en examen pour «faux et usage de faux» et sera contraint à démissionner de ses fonctions en novembre 1999. Il sera opportunément relaxé en 2001 à quelques encablures de l’élection présidentielle de 2002. Il rejoint le staff de campagne de Jospin en trainant quelques casseroles. L’affection des français pour Lionel Jospin n’a pas suffit à lui épargner une humiliante et cuisante débâcle du fameux 21 avril face à Le Pen. Jospin se gaussait presque de l’âge de Chirac en s’apprêtant à prendre possession des clefs de l’Elysée sans coup férir.
Que DSK en fut la cause de la débâcle socialiste est une évidence. Du moins, pour moi et pour l’animateur, humoriste et fin observateur de l’actualité française, Laurent Ruquier. « Jospin voit encore possible l’idée de DSK à Matignon en 2002…, disait-il dans une de ses émissions en 2001, – Et tant qu’on y est, pourquoi pas Tibéri maire de Paris, l’abbé Bissey [poursuivi pour viol sur mineur], au Vatican, Yvan Colonna[berger corse, assassin du du préfet de Corse Calaude Erignac en 1998.], maire de Bastia et Jacques Chirac à l’Elysée ! … Finalement c’est peut-être possible » Ce le fut ! jugez-vous-même du manque de clairvoyance de l’ancien premier ministre socialiste de Chirac et son challenger pour la présidence de la république. Il s’acoquine avec un homme qui s’est cramé à force d’être exposé sous les feux de l’actualité avec le délicat dossier de la MNEF dont les accointances avec la nébuleuse socialiste sont « très médiatiques ».
La dernière affaire avec la mutuelle avait mis sur le devant de la scène Julien Dray. En se lestant avec « éléphant » controversé, Lionel Jospin s’était condamné à perdre. DSK a la fâcheuse habitude de collectionner les «affaires ». Il fut impliqué dans l’affaire de la cassette Méry à l’automne 2000. Il se serait procuré l’enregistrement des aveux posthumes de Jean-Claude Méry, financier occulte du RPR, en échange d’un cadeau fiscal au couturier Karl Lagerfeld.
D’où la menace qu’il avait dû affronter d’une saisine de la Cour de justice de la République par le parquet de Paris au printemps 2001 pour instruire sur d’éventuelles infractions de « corruption passive et de concussion susceptibles d’être reprochées à M. Strauss-Kahn en tant que ministre d’Etat pour avoir été accomplies dans l’exercice de ses fonctions ministérielles». Ajouté à cela, le non-lieu obtenu dans le dossier Elf et dans lequel il fut suspecté d’avoir fait prendre en charge par Elf Aquitaine International, en 1993, une partie des rémunérations de sa secrétaire particulière, Evelyne Duval.
Ces multiples non-lieux en série qu’il obtint lui permettent de s’ériger en victime d’un « acharnement judiciaire ». Mais relaxé, innocenté, blanchi, les électeurs finissent n’en ont cure, ils finissent toujours par laisser parler leur bons sens, et mettre dans l’urne leur intime conviction. Tant de fumées sans feux ! De cette période, certains ne retiennent que le souvenir du « ministre brillant » quoique personne ne pourra vous dire la couleur de ses lumières, je préfère retenir cette boutade fulgurante et sans appel de l’ancienne magistrate et désormais une des responsables d’Europe Ecologie-Les Verts, Eva Joly : «DSK je le connais bien, je en l’ai mis examen » [dans un volet de l’affaire Elf, (ndlr de Libération aout 2010)]
La grande arme de DSK est, à l’instar d’autres personnalités juives, tel Eric Besson, Bernard Kouchner et j’en passe, est d’avoir fait homologuer dans le microcosme politico-médiatique que critiquer son image est passible d’une accusation dont on ne peut s’en dépêtrer sans séquelles notables sur la carrière : l’antisémitisme. C’est cette doctrine dont les français sont bien conscients et qui avait acculé Pascal Boniface à commettre son livre « Est-il permis de critiquer Israël ? ». le journaliste Alain Ménargues, qui a subi des représailles dans l’indifférence médiatique pour son livre, « Le mur de Sharon » ( aux éditions des Presses de la Renaissance) sait de quoi on écope de le faire. Avant « l’affaire », Christian Jacob, patron des députés UMP, avait estimé, en février, que le directeur du FMI « n’incarnait pas [son] image de la France » ;
Il s’en ai un peu mordu les doigts. Jean Christophe Cambadélis, fidèle lieutenant de DSK, lui a reproché d’utiliser « des références antisémites ». Serge Klarsfeld, figure emblématique de la corporation de ce qu’appelait Pascal Dillane, (Aout 2003) , « Les gardiens de la bienséance pro-israélienne » est monté au filet pour faire un parallèle entre les propos de Christian Jacob sur DSK et, ceux appartenant maintenant à l’histoire du député de l’Ardèche, Xavier Vallat, tenus à l’Assemblée, le 6 juin 1936, dans un discours resté célèbre pour soutenir qu’il était « préférable de mettre à la tête de ce pays un homme dont les origines appartiennent à son sol », en interpelant le nouveau président du Conseil, Léon Blum.
Il lui dit en substance : « Votre arrivée au pouvoir marque incontestablement une date historique : pour la première fois ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par un juif. « . C’est cette même veine qu’à emprunté Daniel Dayan sur LCP (ça nous regarde), lorsqu’il compare DSK, après l’esclandre du Sofitel, au capitaine Dreyfus. D’autres, plus soft, ont développé une rhétorique plus édulcorée en parlant d’ « Épreuve que traverse DSK », « le chemin de croix ». Eh ben, moi, j’accuse !
A chaque fois que DSK est mis en cause dans une affaire de mœurs ou politico-financière, il commence par tout nier en bloc et pendant que ces amis désamorcent la bombe, petit pas après petit pas, il fait profil bas, il reconnait les faits découpés en petits lots. Résultats des courses, il sort toujours blanchi. Et à force d’être blanchi, un mouton finit par être aussi remarquable qu’un mouton noir !
Un lièvre pour Sarkozy ou DSK en Super Star
Le silence observé par Nicolas Sarkozy dans l’affaire DSK n’est pas imposé par une quelconque retenue pour ne pas paraitre profiter de la déconfiture d’un rival dangereux pour la course à l’Elysée en 2012. S’il a évité de ramener sa fraise c’est déjà pour faire oublier sa responsabilité dans la catastrophe qui écornera par ses stigmates visibles l’image de la France. Le moins que l’on puisse dire est que le quinquennat de Nicolas Sarkozy a été, à maintes reprises, secoué par diverses affaires au centre desquelles des proches furent mis en cause.
L’affaire Bettencourt-Woerth qui a failli se transformer en affaire Sarkozy ? l’affaire des retro-commissions du contrat Agosta et la vente de sous-marins au Pakistan à l’origine de l’attentat de Karachi ; Affaire Bernard Kouchner, l’affaire de Michelle Alliot-Marie, règlement de comptes avec Dominique de Villepin dans L’affaire Clearstream , la dernière plainte pour harcèlement sexuel à l’encontre contre le secrétaire d’état à la fonction publique Georges Tron que Sarkozy avait fait débauché du mouvement villepeniste s’insère tranquillement dans le fil de l’actualité.
La nébuleuse Strauss-Kahnienne était en passe de faire passer la France pour un fan club de DSK. A coups de sondages bidonnés dans d’obscurs officines qui, sans doute, abusant de sniffer la poudre blanche à tonton, ont fait voir à DSK l’avenir plus rose qu’il n’aurait jamais pu l’être. Aujourd’hui que la couleur a viré à celle de l’enfer que l’homme providentiel à l’avenir dans le dos, une manière de donner de la cohérence à sa biographie, c’est de s’interroger sur les motivations des uns et des autres pour l’avoir porter au pinacle avec autant de zèle si peu d’esprit critique. Je n’irais par quatre chemins pour démonter le mythe DSK. Avec une affiche Sarkozy-DSK, le sang-mêlé face à un pur sang qui se dévouerait par reconnaissance à jouer le lièvre aurait scellé le sort de la présidentielle 2012.
La sortie de piste prématurée de DSK n’enchante pas l’actuel locataire de l’Elysée qui veut bien en reprendre pour cinq ans. La voie qui s’ouvre devant lui n’est pas si royale que certains veulent le laisser accroire. La chute de DSK lui assombrit l’horizon. S’il ne pipe mot c’est qu’il en est groggy. la récente réquisition de quinze mois de prison avec sursis qui ont été requis ce 23 mai devant la cour d’appel de Paris à l’encontre de Dominique de Villepin, soupçonné de « complicité de dénonciation calomnieuse » dans l’affaire Clearstream, mettront suffisamment de baume au coeur de Nicolas Sarkozy pour lui rendre ses esprits. DSK était, en revanche, une pièce maitresse irremplaçable dans sa stratégie pour se positionner comme un recours raisonnable aux yeux des français pour 2012.
Aurait-on caché le secret de polichinelle à Nicolas Sarkozy ? S’il n’ignorait pas les travers et le talon d’Achille de DSK, quelle mouche l’avait piqué pour aller chercher dans le camp adverse celui qui avait échoué pour lui servir de sparring-partner à la présidentielle de 2007et le propulser avec tout le poids de la France et l’appui des européens à la tête du FMI ? Le réchauffement des relations avec les Etats-Unis de Barack Obama avait fait que la nomination ait pu passer comme une lettre à la poste, française bien sûr ! La France serait-elle ce désert de compétences en matière d’économie financière, pour que le parti socialiste en soit une oasis où se concentre toute la matière grise hexagonale ? Je crois que le choix porté sur DSK pour le FMI ne pouvait s’expliquait par un pacte tacite dont l’enjeu est le maintien à l’Elysée en 2012 de Nicolas Sarkozy.
Les termes du deal DSK-Sarkozy s’articulent autour de la stature indue de présidentiable et futur sauveur de la France pour le premier. Le poste de patron du FMI, offert sur un plateau d’argent, avait arraché DSK à la déprime qui le guettait. Il caressait l’espoir d’étoffer son CV avec une responsabilité très valorisante dans la finance internationale. Exit donc les casseroles des affaires, la défaite de Lionel Jospin devant Le Pen dont il a sans doute été la cause première et sa propre défaite face à Ségolène Royal ! En contrepartie de ce solde de tout compte, à charge pour DSK de servir de lièvre pour qu’aucune déconvenue ne vienne précipiter le départ de Nicolas Sarkozy avec Carla bruni pour la dolce vita !
Le dernier séjour de DSK dans ce Sofitel de Manhattan aura été fatal à l’imposture. Je ne crois pas que Sarkozy dispose d’un plan B pour sa réélection. Les carottes sont cuites ! La chambre 2806 fut le théâtre d’une scène où la providence avait tiré les ficelles pour que la justice immanente se joue de deux figurants, projetant une inconnue à la une de l’actualité mondiale, et faisant chuter une sommité. Le maelström des commentaires a emporté l’espérance de deux brillantes destinées que l’on croyait définitivement ficelées. Et voilà qu’après le président qui fait pschitt, un futur président fait à son tour pschitt. Ce charmant frémissement que l’Amérique à offert au monde avec son Coca-Cola laissera pour longtemps un gout amère pour certains en la France.
Epilogue
Une partie de la sphère politique française se réveille consternée et incrédule que le monde continue toujours à tourner sans DSK. Ele va s’atteler confusément à équilibrer son discours sur la délinquance et les violences sexuelles dont sont victimes les femmes. Les Arabes regardent, toujours aussi impuissants, Tsahal faire canarder les civils palestiniens en toute impunité.
Le crime des réfugiés palestiniens est d’avoir voulu commémorer le 63ème anniversaire de la Nakba qui les a vu se faire refouler de leurs terres, en 1948, par les hordes terroristes Haganah, Stern, Irgoun, Palmach et autres milices sionistes. Ils ont pacifiquement organisé des “marches retour” le 15 mai 2011 en manifestant sur les lignes frontalières avec Israël. Les palestiniens continueront donc à compter leur morts sous les balles assassines de l’armée israélienne en silence. En plus, ils ont mal choisi le moment pour se faire tirer dessus, le lendemain de la chute de l’icône !
Barack Obama, ce 19 mai, s’adresse aux arabes en se prononçant clairement pour un Etat palestinien, défini selon le tracé des frontières d’avant 1967. L’Amérique nous fait-elle son cinéma en jouant la vertueuse recherchant une paix durable en essayant de contenir l’ogre insatiable qui s’entête à jouer le rôle de l’agneau menacé. Benjamin Netanyahu, pas impressionné pour un sou, par cette rejette avec dédain le discours de Le premier ministre Israélien autorise, le jour même la construction de colonies dans « les territoires ».
Le véritable pied de nez qu’il fait au président américain qui le recevra ce vendredi suivant est aussi un bras d’honneur à la paix et aux arabes. Il ne manquera pas de faire valoir les engagements américains de 2004 qui « avaient reçu l’appui massif des deux chambres du Congrès », qu’Israël « n’aurait pas à se retirer aux lignes indéfendables de juin 1967 ». Les Israéliens connaissent bien les paradoxes de cette Amérique qui épatent d’admiration le monde en déployant toute sa puissance pour faire justice à une femme mais restera désespérant sourde aux malheurs d’un peuple spolié de sa terre et nié dans son existence.
Sauver le soldat DSK
Branle-bas de combat. Un site israélien donne le ton et bat la mesure pour le déploiement du sauvetage. Il glorifie l’envergure de celui qui n’a pu agresser Ophélia, surnom de l’employée du Sofitel. Selon jssnews.com, « elle parlerait français et serait une musulmane pratiquante, portant le voile. Quant à son potentiel de séduction, les avis divergent: selon un voiturier du Sofitel, elle serait dotée de gros seins et de belles fesses », selon les avocats de DSK, elle serait « très peu séduisante ». Qui faut-il croire ? », S’interroge l’éditorialiste. DSK est comparé dans l’article à Joseph fils de Jacob.
Pour convaincre la communauté de se mobiliser afin de sortir DSK du fond du puits où il s’est mis, l’auteur diffame de la manière la plus éhontée le prophète Joseph, Youssef pour les musulmans – Que la Paix Divine soit sur Lui-. Le rapprochement de la réalité avec ce que symbolise le prophète est blasphématoire pour tous les croyants. La beauté fascinante, La pureté, la piété, l’humanisme débordant de générosité de l’enfant prodige et prophète de Dieu dont destinée éblouissante, pleine d’enseignements pour le monde, est magnifiquement rapportée dans une des belles narrations du Saint Coran, la sourate éponyme (Youssef).
Netanyahou a été reçu par un Barack Obama très condescendant 24 heures après lui avoir signifié la fin de non-recevoir à sa proposition, Le journal de gauche Haaretz souligne que M. Netanyahu a longuement, et devant les caméras du monde entier, “fait la leçon” à M. Obama “afin de l’avertir que son plan de paix est illusoire et peut conduire à une autre catastrophe pour le peuple juif” nous apprend le journal liberté. Il pourra se faire applaudir à tout rompre devant l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), groupe de pression né en 1951 aux États-Unis, le CRIF américain.
Ces deux organisations soutiennent Israël efficacement en menant les puissances occidentales comme on conduit un taureau par les naseaux à sa perte. Je les crois capables de sortir DSK d’affaire. Accessoirement, de son pupitre et comme à l’accoutumée, le faucon Israélien se fera applaudir en semant quelques embuches devant le règlement du conflit Israélo-palestinien ; dans la coulisse il pourra plaider pour la relaxe du soldat DSK. Il est difficilement concevable que celui qui se rasait chaque jour en pensant comment il peut être utile à Israël soit laissé en pâture à la justice, fusse-t-elle américaine. Sa déclaration du printemps 1991, à la revue de géopolitique Passage, en pleine guerre du Golfe, lui vaudra bien que les ultras de son clan se décarcassent pour son salut.
Le Ministre délégué à l’Industrie dans les gouvernements Cresson puis Bérégovoy, d’alors, affichait sans ambigüités ni ambages son militantisme sioniste, «Je considère que tout Juif dans la diaspora, et donc c’est vrai en France, doit partout où il le peut apporter son aide à Israël. C’est pour ça d’ailleurs qu’il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. … Car, on ne peut pas à la fois se plaindre qu’un pays comme la France, par exemple, ait dans le passé et peut-être encore aujourd’hui, une politique par trop pro-arabe et ne pas essayer de l’infléchir par des individus qui pensent différemment en leur permettant de prendre le plus grand nombre de responsabilités. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, au travers de l’ensemble de mes actions, j’essaie de faire en sorte que ma modeste pierre soit apportée à la construction de la terre d’Israël.».
Son avocat au coté de William Taylor, Benjamin Brafman, sur la virtuosité duquel dont les éloges ne tarissent pas, a de la suite dans les idées. On ne l’imagine pas délaisser son client a peine sorti de l’auberge peu recommandable de Rikers Islands mais toujours dans la tourmente pour aller en villégiature en Israël. Il s’est bien évidemment rendu pour déployer le plan de sauvetage extrajudiciaire. Il en a profité de voir son fils, Rabbin orthodoxe installé à Jérusalem. Lui-même aurait a étudié dans une yeshiva, centre d’étude du judaïsme orthodoxe, réservé exclusivement aux hommes. Le rabbin qui lui enseignait la Torah et le Talmud lui aurait assuré que “Dieu l’avait béni en lui accordant la capacité de communiquer”.
Aurait-il reçu d’autres révélations divines en Israël pour réserver la primeur de son affirmation au journal Haaretz que son mandant sera acquitté ? Comme Alfred de Musset, je continue à douter de tout et m’en douter du reste !
En France, les frasques de DSK ont pris une telle ampleur qu’elles ont phagocyté les JT. le leader de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan le regrette et réfute que le fait divers new Yorkais devienne l’affaire du siècle. Les journaleux français arrêtent de vilipenderla justice américaine de ne pas leur exhiber « le morceau choisi » par DSK pour commettre sa forfaiture. Ils resteront insensibles aux larmes des mères palestiniennes enterrant leurs enfants. Bientôt, Nafissatou Diallo sera « livrée » aux avocats de l’accusé. Ils la « dépèceront », sous les applaudissements des fondamentalistes de la présomption d’innocence, pour lui faire regretter de ne pas avoir été suffisamment consentante.
DSK même blanchi, incarnera chez les américains le gros cochon pervers. Les Français garderont de lui le souvenir d’un pied-plat qui a eu la niaiserie de les prendre pour des veaux ! Qu’il s’agisse d’un individu comme DSK ou d’un Etat comme Israël, c’est l’omerta qui nourrit la bête pour qu’elle devienne monstre. Le silence de chacun nous compromet individuellement mais nous rend tous complice. Moi je vais méditer cette belle citation hugolienne « Rien n’est plus imminent que l’impossible. ». Déjà la certitude que Dieu reste le plus puissant me fait sereinement espérer le soleil pour demain, j’en vois déjà l’aurore poindre sur la grande mosquée d’El-Qods.
Abdelouahab Mokhbi
Algerienetwork
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