Avec la chute importante des prix du baril, il s’est instauré un débat où ceux qui font des analyses réalistes sont traités de pessimistes anti nationalistes parce que semant la terreur dans les esprits. Pourtant, il est aisé de faire soi même les analyses qui ne sont pas loin des scénarios catastrophes.
Pour couvrir les 60 Milliards de dollars d’importations, non compris les services, il faudrait, au prix de 80 Dollars /baril, exporter plus de 2 Millions de baril /Jour sans discontinuer. Ceci pour équilibrer la balance commerciale. Ce que nous ne pourrons absolument jamais réaliser. Encore que il faille que le prix du baril reste stable à ce niveau, ce qui n’est pas évident avec l’arrivée des excédents américains, la récession dans les pays grands consommateurs de pétrole.
Que faire pour réduire autant que possible le déficit de la balance commerciale?
Deux possibilités. La première augmenter les exportations hors hydrocarbures, ce qui est ridicule comme option ,parce que « irréalisable ». La deuxième est de réduire les importations. C’est possible. Reste seulement à savoir dans quelles gammes de produits agir. Les importations ont atteint des seuils incompressibles aussi bien en quantité qu’en nature de produits. Imposer des licences d’importation sera la seule alternative et revenir aux fameuses AGI pour soumettre à l’accord préalable de la Banque d’Algérie toute domiciliation.
Faut-il réduire les importations de véhicules,de blé, de lait, de médicaments. Les mesures douces sont déjà prises par, par exemple la CNAS qui a décidé de procéder à tous les remboursements de médicament sur la base des tarifs de référence y compris pour les maladies chroniques. Avec l’arrivée de la SYMBOL algérienne attendons nous à des mesures, permettant l’écoulement des 25 000 véhicules, du genre exonération de la taxe sur véhicules neufs locaux.
Quant au déficit du budget annuel (LDF) il faut s’attendre à l’usage inconsidéré des fonds de Régulation des Recettes(FRR). Puis, probablement des coupes sur les budgets de fonctionnement, telles les gels des salaires des fonctionnaires, des pensions de retraite,ce qui ne sera pas facile car de l’autre côté la pression des prix deviendra de plus en plus insoutenables(la P de Terre est déjà à 100 da et le ridicule ne tuant pas, en pleine saison).
Alors ceux qui, font semblant d’avoir tout compris et qui s »amusent à traiter les économistes qui tirent la sonnette d’alarme, je voudrais bien qu’ils contribuent à nous éclairer et nous expliquer par quel miracle nous arriverons à soutenir ce train de vie, avec des prix subventionnés, ne profitant qu’à 50 % de la population(je n’ose pas reprendre le chiffre avancé par BENACHENHOU sur la valeur des subventions , ce chiffre étant effrayant et donnant le vertige par le nombre de zéro à droite.
Arezki Maouche