Par Mohamed Senni. Contact : mohamedsenni@yahoo.fr
Dans notre article intitulé « L’arbre qui cache la forêt », nous avons, au travers des informations que nous voulions faire parvenir aux aimables lecteurs, concocté une réponse à l’auteur d’un hystérique article sur la menace qui pèserait, au niveau de Sidi – Bel – Abbès, sur les chardonnerets. Comme nous l’avons souligné ce « pathétique » appel d’un pseudo défenseur de la nature est resté sans suite de la part des autorités locales et depuis les chardonnerets, s’ils ont bel et bien disparu des « préoccupations » de l’intéressé, ne continuent pas moins leur expansion pour le bonheur des nombreux amateurs. Et l’auto-défenseur s’est tu et terré car passant, sans doute par un rare moment de lucidité, il a dû se rendre compte que la menace qui « pèse sur les générations futures » ainsi que le « manque à gagner du fisc » sont des couleuvres trop grosses à faire avaler aux lecteurs et tous responsables non concernés par gérer la méchanceté gratuite surtout que son auteur est connu comme expert dans l’amalgame. Le chien a aboyé et la caravane est passée. Ravalé à sa proportion congrue, il s’est « ravisé », attendant une autre occasion pour distiller son fiel, exercice où il excelle. Rongeant son frein, il allait subir un véritable camouflet : le journal BAI où il « s’exprimait » lui ferma ses colonnes.
A peine cette décision notifiée, le concerné entra dans tous ses états, allant jusqu’à prendre à partie le collectif du journal dans la rue et surtout dans un message, posté le 15 septembre 2014 et adressé à l’un de ses amis ( ?) que nous reproduisons in extenso ci-après :
« <…>. Malheureusement, le blog anonyme BAI qui se déclare « journal électronique » profite à une personne qui bénéficie pécuniairement(Euro) de la publicité contrôlée par Google. Le nombre des lecteurs est synonyme d’une publicité conséquente pour Google Inc. Je pense que le message est clair. Mes sincères amitiés. Je vous prie de consulter les mentions légales du site. »
Ce message, s’il traduit une vérité largement connue, ne constitue pas moins un second coup de dague après celui qui a consisté, il y a environ une année, à extirper tous ses articles et commentaires de BAI, non pour porter quelque préjudice au journal où il interpelle toujours son rédacteur par « mon frère » et autres formules mielleuses, mais parce qu’il a dû se rendre compte que ses écrits constituaient un indescriptible nœud de contradictions et craignait « l’effet boomerang » et surtout sa mise à nu.
Pour avoir une idée de l’irrésolution qui le caractérise, nous signalons qu’il a à maintes reprises annoncé qu’il quittait ce journal et, après avoir ajouté le geste à la parole (écrite), ne semblant tirer ni la sagesse ni les leçons du cinglant désaveu exprimé par le silence des lecteurs et des autorités pour son article aberrant sur les pauvres « chardonnerets, voilà qu’il se réintroduit dans le journal par plusieurs pseudos, tous trahis par son médiocre style. Nous nous suffirons de citer un autre exemple où, terminant un commentaire adressé à l’administrateur du site, il lui écrit :
« Devant l’anarchie et le manque de fermeté, je me retire de l’équipe de cet espace. »
Sa réapparition.
Tout récemment, un jeune et unique bouquiniste de la ville qui occupait une place qui ne gênait personne et qui se charge de mettre à la disposition de sa clientèle les livres que l’on ne trouve presque plus en librairie s’est vu intimer, par la police agissant sur injonction certainement, l’ordre de ne plus occuper les lieux sans délai. Une véritable levée de boucliers s’en suivit à travers le NET. Tous les sages qui estimaient que ce jeune apportait, par sa patience dans l’exercice de sa passion, un plus ô combien louable pour la ville. Mais une voix discordante s’éleva, de manière abjecte : celle de l’autoproclamé défenseur des chardonnerets – dont la tentative a fait chou blanc – et non moins défenseur des intérêts de la Nation à travers le sempiternel manque à gagner par le fisc. Intervenant avec un énième pseudo (Yahia. S), il s’en prend diaboliquement, méchamment et gratuitement au bouquiniste qui répond au nom de Salim Djouhri. Nous reproduisons ci-après, dans l’ordre chronologique, quelques facettes de ses commentaires :
Le 21 septembre 2015, il écrit :
« La culture n’a pas de préférence quand il s’agit de mettre de l’ordre dans une société qui fait de l’informel une priorité dans le gain quotidien. Salim, malgré son action noble depuis bien des années, il lui est interdit de sombrer dans l’informel en utilisant le livre comme otage. Ce n’est parce qu’il étale le bouquin rare qu’on doit le soutenir dans son action informelle.Inadmissible.Il achète , il vend et automatiquement il fait du bénéfice. A doit-on le droit de protéger une personne qui échappe au fisc? Ce qui est navrant dans cette histoire c’est de vouloir toucher la sensibilité du lecteur à travers le livre. Salim est pareil aux enseignants qui prennent en otage les élèves à travers les cours de rattrapage « at home ». Des sommes colossales qui n’ont jamais été déclarées au fisc. Et dire que ce dernier, n’a à aucun moment jugé utile de déranger cette action informelle. Pourquoi? Leurs enfants sont intéressés. Le livre est un moyen éducatif , et dans l’éducation il est interdit de tricher. C dans la légalité qu’on doit préserver le patrimoine. »
Ce que j’ai noté :
1/ C’est toute la société qui fait dans l’informel.
2/ Tout en reconnaissant « la noblesse » de l’action de Si Salim, il lui est interdit de sombrer dans l’informel – et son activité a dépassé le quart de siècle – en utilisant le livre comme otage. Et voila l’épée de Damoclès brandie au-dessus de la tête de l’impénitent par celui qui s’érige en unique défenseur de l’ordre. Le mis en cause, s’il prend le livre comme otage ne doit pas le vendre car tout un chacun sait ce que veut dire otage.
3/Le commentateur ne doit pas avoir beaucoup lu puisqu’il ne fait pas de différence entre un livre d’occasion que notre bouquiniste met à la disposition de ses clients et un livre rare, ce dernier n’intéressant que les bibliophiles et les livres qui les intéressent doivent répondre à des critères précis pour être taxés de « rares » : date, place chronologique de l’édition, tirage limité, annotations en marge du livre par des personnalités très connues et thème abordé par le livre. Les bibliophiles achètent ces livres qui pour sa date d’édition, qui pour le sujet traité et qui pour le numéro du livre quand il fait partie d’un tirage limité. Donc quelques centaines de milliers de dinars sont nécessaires.
4/ Cette naturelle propension à rappeler au fisc ses obligations est-elle gratuite ? Relève-t-elle d’un civisme déplacé ou est-elle intéressée ?
5/ Toucher la sensibilité du lecteur par le livre relève d’une prouesse qui ne peut s’accorder avec l’intellectualisme ronflants du commentateur.
6/ Enfin la comparaison avec la mentalité de ceux qui saignent à blanc les parents dont les enfants sont obligés par leurs maîtres à souscrire à des cours supplémentaires et la vente de livres d’occasion qui secourent beaucoup de lecteurs est tout simplement abjecte.
7/ La présence de l’avant-dernière phrase ne peut, d’aucune manière, avoir un lien avec le sujet.
8/ Avec quels artifices, la légalité peut-elle préserver le patrimoine ? N’a-t-on pas vu ce dernier dépérir au moment où la légalité jouissait de tout son sens et sa puissance? Là nous lisons un clin d’œil intéressé à l’auteur qui a été à l’origine du débat et qui se trouve être le Président de l’Association de défense du Patrimoine.
Nous ne nous étalerons pas sur ses autres commentaires où, dans l’un d’eux, daté du 23 septembre 2015, il déclare que l’intervention du Wali qui s’était déplacé chez le bouquiniste relève de « la démagogie ». Il tentera de s’en prendre, sans résultat, aux vendeurs occasionnels de divers articles destinés au jour de l’Aïd puisqu’aucune réaction ne fut notée. Et je terminerai par la première phrase par laquelle j’ai entamé ma réponse sur son article sur les malheureux chardonnerets : Il est des combats voués à l’échec à peine l’intention de les livrer germée.
Sidi-Bel-Abbès, le 7 Octobre 2015.