Les revues françaises de cinéma et les magazines corporatifs algériens édités durant la guerre d’Algérie (1954-1962) rendent compte de points de vue très différents sur le conflit.
Dans le contexte du développement de la cinéphilie et des « querelles de chapelles », les critiques de gauche prennent position sur le conflit et ses représentations -parfois de manière allégorique-, tandis que la presse de droite refuse le débat idéologique pour rester sur des considérations uniquement esthétiques.
La guerre n’apparaît d’ailleurs dans la plupart des revues que vers la fin du conflit, accompagnant ainsi un mouvement intellectuel plus large pour ou contre cette guerre coloniale dont le général de Gaulle a décidé l’issue depuis septembre 1959.
Les journaux corporatifs d’Algérie témoignent justement, pour leur part, des angoisses des « pieds-noirs » face à l’abandon progressif de l’Algérie par les institutions françaises, ainsi que des répercussions de la guerre sur l’économie locale du cinéma.