Le Pouvoir et la présidence : Mariage de raison et d’intérêt
L’armée continue d’exercer son pouvoir sur tous les rouages de l’État. Si elle renonce à désigner les présidents, il n’en demeure pas moins qu’elle le défend même s’il s’apparente en fait à une sous-traitance d’une partie du pouvoir pour ne pas dire D’une délégation au profit du président, le soutien ferme qu’elle lui apporte est du à sa légitimité qu’il doit aux élections. Mais à malin malin et demi, quand il s’agit de Bouteflika. Un Président hors du commun qui plus est ne consent pas à partager ce pouvoir. En fait, toute sa philosophie est incarnée dans la célèbre phrase » je ne veux pas être un trois quart de président »
Mais dans la situation qui prévaut à l’heure actuelle, les choses ont évolué et chacune des parties au pouvoir ( non pas des partis) essaye de se mettre à l’abri de la gronde populaire qui se pointe a l’horizon, et du chantage et des vindictes des puissances étrangères.
Chacun a son point fort, mais aussi, chacun a son point faible, dans cette équation à plusieurs inconnues.
Opposition ; Comment gérer une transition ?
Pour l’opposition, un président qui renforce chaque jour un peu plus son pouvoir, aux yeux de l’opinion nationale et internationale, le quatrième mandant , ajouté à son état de santé constitue, une forme criarde d’abus de pouvoir.
Pour les militaires, qui appuient sans condition un président de plus en plus seul, et le Passé récent, le passage à une transition démocratique ne peut se faire sans les garanties suffisantes pour les protéger contre toutes poursuites ultérieures par les instances internationales. Les moines de tibhirines, les meutes passées sous le président Chadli continuent d’alimenter la polémique intra et extra muros.
Il y a donc une sorte de mariage de raison entre le président et l’armée, pour le moment, de se maintenir au pouvoir en attendant de voir une possibilité de sortie honorable. L’équipe présidentielle et l’armée mettent donc les bouchés doubles pour améliorer la situation des Algériens et la sécurité externe du pays. Un objectif louable, mais qui reste un objectif, car le mode opératoire semble rencontrer le refus catégorique de l’opposition qui dénie toute légitimité au premier et qui sollicite du deuxième, pas plus pas moins qu’une intervention pour appliquer l’article 88 de la constitution. Nous voilà donc au cœur même de l’impasse !
Mais le temps presse, les problèmes sociaux s’accumulent et s’exacerbent, la baisse du prix du pétrole aidant, la crise s’avère inéluctable.
Autant dire que le pouvoir – armée et présidence réunies – se trouve actuellement dans un véritable dilemme devant la position intransigeante de l’opposition d’un coté et l’urgence des problèmes socio-économiques de l’autre. c’est ce qui a d’ailleurs encouragé l’opposition à durcir le ton et à remettre en cause de plus en plus ouvertement la légitimité du président. L’armée ne peut s’aventurer dans une caution d’une transition, car c’est une avalanche qui suivra aussi bien dans les administrations que dans ses rangs, quand on sait qu’après un changement de régime, la chasse aux sorcières devient inévitable.
Le peuple : Castration et désespoir
Le peuple n’a aucun pouvoir de décision sur sa vie sociale. Il subit les événements, la corruption et la survie dans toutes ses préoccupations journalières de plus en plus critiques ; économie, éducation, santé, etc. Sa seule réaction reste ces grèves pour survivre : demande de logement !
Situation internationale
Aux dangers internes se rajoutent les dangers externes. L’UE se mêle, idem pour les USA, par l’entremise de ses demandes récurrentes d’installer des bases militaires sur le territoire algérien sous le prétexte de lutte contre le terrorisme international qui sévit dans le monde arabe.
Le Mak demande l’indépendance de la Kabylie. Le Maroc continue de menacer ouvertement l’Algérie. Le Mali et la Libye sont en ébullition.
Que faire ?
Il est indispensable pour le pouvoir, l’opposition et le peuple de prendre conscience et connaissance du danger d’extermination qui les menace tous ; une situation comme celle de la Syrie ou un retour à la décennie noire nous guette si la raison ne prévaut pas et vite, car le temps nous est désormais compté. Continuer à glisser dans le chaos doucement est surement est un crime pour le pouvoir en premier lieu, car c’est lui qui détient en premier les clés du salut et donc la responsabilité du destin de l’Algérie !!