Faiblesse des institutions algériennes

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Arezki Maouche

Le Ministre du commerce ne peut pas contrôler le commerce. Il diffuse un SMS de mise en garde des consommateurs.
On n’a aucun moyen de mettre en place des mesures dissuasives pour limiter la vitesse et on installe des ralentisseurs (dos d’ânes) n’importe comment et n’importe où. Les ordures jonchent les rues, les trottoirs et on appelle au civisme alors que les services d’hygiène sont incapables de maintenir au moins les mêmes horaires de ramassage.
On procède à l’ouverture officielle de la saison estivale avec des plages inondées de détritus des saisons passées et on appelle à des volontariats ; avec cela on pérore pour déclarer encore une fois que le tourisme devrait être une source de revenus en devises, affichant les projets de réalisations de chaines d’hôtels de luxe: faisant semblant d’oublier que les touristes étrangers ne sont pas à la recherche de confort; ils l’ont chez eux.
Que de frustrations cumulées ! Logement, travail, vie décente, études solides, santé de qualité: tout ce qui est disponible au 21eme siècle semble de la fiction pour les algériens. Que de promesses non tenues! Et l’on s’offusque que les citoyens qui s’expriment violemment. La main étrangère est encore désignée ou alors des parties intéressées par le pourrissement agissent dans l’ombre, réduisant du coup les citoyens à des marionnettes.
État puissance publique laisse faire et perd du terrain qui est conquis par les citoyens qui s’organisent comme ils peuvent, imposant leurs lois. L’individu n’étant plus reconnu citoyen au plein sens du terme adoptera progressivement, comme un atavisme, l’organisation en communauté pour s’imposer: quartier, famille, tribu, arch, corporation professionnelle, syndicats de toutes sortes.
Ces organisations poussent et se renforcent à la faveur de la faiblesse des institutions .Quand la seule paix sociale reste le seul objectif, il n’en demeure pas moins que sa pérennité sera remise en question dès épuisement des moyens financiers qui coulent pour le moment à profusion. Après la répression ne pourra rien devant les colères quç grandiront, car ce n’est certainement pas tout le monde qui tirera satisfaction de cette manne.
Alors pendant que les conciliabules continuent autour des Réformes, les classes dans l’orbite de la centrifugeuse du pouvoir continueront à exposer ostensiblement leurs richesses, au moment où l’on chante par tous les saints que l’Etat lutte contre la corruption et les malversations. Comment y croire lorsque l’on apprend que même les députés, élus du peuple, ne veulent pas faire leurs déclarations de patrimoine.
Pire encore, des députés se lancent des amabilités au sein de l’hémicycle sans que cela ne dérange quiconque. Un député s’est vu interdire l’accès à la salle de délibération pour son franc parler, sans que ses pairs ne disent mot. Un autre se serait même fait arrêter par les services de sécurité. Une polémique est lancée autour du journal qui aurait annoncé cette information…
Le gouvernement adopte le projet du nouveau modèle économique et c’est la ruée des experts pour dire que ceci n’st qu’une annonce médiatisée pour gagner du temps et que, ne nouveau modèle économique, il n y’à point. En fait de nouveau modèle économique, nous n’avons eu droit, à ce jour, qu’à des annonces ré-itérées depuis déjà le début de la seconde moitié de la décade 80, sans résultats probants. Le pétrole continue à occuper la place de choix dans les plans de sauvegarde la paix sociale.
L’été ne dérogera donc point à ses habitudes d’entretenir les débats, les rumeurs en attendant la rentrée sociale.
Le Tribunal de Milan, ré-ouvre le dossier Saipem-ENI- Sonatrach et le meilleur de nos Ministres est encore une fois cité, malgré l’ « amane » des zaouias.
Que croire et qui croire. Pendant ce temps l’érosion du pouvoir d’achat continue et nous ne voyons pas la fin. Les sujets de discussions et de palabres changent de camp pour se cantonner dans le régime des retraites. A ce sujet, un travailleur ne peut et ne doit pas « être obligé » de partir en retraite. A soixante ans il ouvre le droit de bénéficier de ses droits à la retraite. Le droit à la retraite est octroyé en raison des années de cotisation, et non pas par l’âge.
Pour bien emballer cela, le gouvernement sort le spectre de la situation financière de la Caisse des Retraites, difficulté réelle mais dont l’origine est à chercher ailleurs que dans les retraites anticipées, retraites mis en place par le gouvernement, au moment où il était en difficulté face au FMI et à la Banque Mondiale.
Pour étayer ses arguments nous aurions souhaité que la CNR rende public les chiffres, notamment le nombre de retraités par catégorie, les niveaux des retraites, les montants…
Mais tout cela n’empêchera pas Farid Bejaoui, Rym, les enfants de ces pontes qui se dorent sous d’autres cieux, de dormir. Non ! Les tracas , c’est pour le peuple d’en bas.

Arezki Maouche

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