Contre l’ Islam, pour Israël : Boualem Sansal, superstar des jurys littéraires

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Business de la peur. Dans son dernier roman, Boualem Sansal prédit une domination mondiale des « islamistes »: l’écrivain algérien, admirateur d’Israël, est désormais le grand favori des prix littéraires de cette rentrée.

Imaginons le scénario cauchemardesque suivant : dans un monde parallèle, l’écrivainMichel Houellebecq et l’imam Hassen Chalghoumi combinent leurs cerveaux en laboratoire pour donner naissance à un fils. Celui-ci deviendra de plus en plus radicalisé en grandissant. Son nom : Boualem Sansal. Son point commun avec ses deux « pères » spirituels : l’islamophobie bon chic bon genre de l’un (Michel), le sionisme inconditionnel de l’autre (Hassen). Son radicalisme : aller encore plus loin dans la dénonciation de l’islam et la promotion d’Israël.

Exemple, le 10 septembre 2015, sur France Inter : Sansal faisait ainsi savoir -pour le plus grand plaisir de l’extrême droite 2.0 Fdesouche– que « l’islam est tout à fait incompatible avec la démocratie« .

Deux jours plus tard, face à la communautariste Anne Sinclair, il fit de la surenchère : pour lui, islam et islamisme seraient actuellement en train de se confondre.

Le 18 septembre, bingo : Le Monde révélait que Sansal était dorévanant -pour sondernier roman intitulé 2084– « plébiscité par les jurés littéraires » (Goncourt, Renaudot, Médicis, Interallié, Femina, Flore).

Il était temps : la double stratégie consistant à dénoncer une redoutable expansion mondiale de l’islam et à encenser les charmes du régime colonial de Tel Aviv remonte -au moins- à 2012 chez Sansal. Il fut alors l’invité d’honneur du Festival du livre de Jérusalem. Comme l’illustre ce reportage d’Arte, il n’hésita pas, sur place, à y dépeindre les Iraniens comme des individus globalement et stupidement hostiles à Israël.

De passage ensuite en France, il accorda un entretien à Mediapart au cours duquel il contesta, sans rire, la réalité de tout « fait colonial » dans la question israélo-palestinienne (à 8’18).

Le 21 octobre 2013, Sansal participait également -en compagnie d’un certain Manuel Valls– à la remise d’un prix « laïcité » à Jeannette Bougrab lors d’une soirée organisée par un groupuscule para-maconnique préoccupé par l’islam.

Le 4 décembre 2013, l’écrivain algérien était au Sénat pour recevoir le prix Jean Zaydécerné par le président du Parti Radical de Gauche .

Après avoir écorché son nom lors de la cérémonie, Jean-Michel Baylet (franc-maçon du Grand Orient de France, membre du groupe France-Israël et signataire d’une pétition hostile à la reconnaissance de la Palestine par l’ONU) lui a également remis un chèque de « 1905 euros » en référence à l’année de séparation de l’Eglise et de l’Etat.

Dans son livre récompensé par Baylet et intitulé « Gouverner au nom d’Allah. Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe » , Boualem mettait déjà en garde contre « l’islamisation du monde » et comparait la fondation de mosquées -ainsi que le développement des cours d’arabe- au tissage d’une « toile d’araignée ».

Dans une tribune publiée -une semaine après la remise de son prix- par le Huffington Post d’Anne Sinclair, il fustigeait la faiblesse des « discours lénifiants et des mesurettes (sur le voile islamique, la viande halal dans les cantines scolaires, la mixité dans les piscines, la prière sur la voie publique…) » pour lutter contre le « fascisme islamiste ».

Un an plus tard, le 3 décembre 2014, nouvelle « consécration » : Boualem Sansal fut invité au dîner du Crif d’Orléans. Extraits de son discours :

 Je vois l’évidence et je constate avec effarement que l’islamisme a gagné la partie et que la haine de l’autre, si parfaitement incarnée dans la haine du juif, explose dans le monde.

L’antisémitisme reprend du service comme jadis, dans tous les compartiments de la société, pas seulement dans l’extrême droite et les quartiers dits difficiles où là il s’exprime librement en paroles et en actes.

Mais plus que l’étendue et l’atrocité de ces maladies, c’est l’évolution du rapport de force qui m’inquiète. D’un côté l’islamisme et l’antisémitisme sont de plus en plus offensifs, inventifs, et de l’autre côté il y a nous, tétanisés par la peur, et nos États si timides, pour ne pas dire lâches ou pire attentifs comme s’ils s’accommodaient de ces dérives ou espéraient en tirer un profit. Quand on voit l’évolution des relations des Etats-Unis et de l’Europe avec l’Iran, l’Arabie, le Qatar, les maîtres du terrorisme et du djihad, on ne doute pas de leur penchant pour les accommodements contre nature.

S’agissant de l’antisémitisme, la réalité est d’un triste absolu : personne ne le combat réellement et donc il avance allègrement, il organise même des spectacles très courus. L’islamisme ambiant que l’on ménage de peur qu’il se radicalise, lui offre une onde porteuse très puissante. Il faut sortir de ce chantage à la paix sociale pour les uns au détriment des autres, il faut lui mener une guerre totale, minutieuse, acharnée.

Un mot sur le conflit israélo-palestinien. Ce conflit a connu des évolutions de plus en plus complexes qui rendent sa résolution quasi impossible, il était israélo-palestinien, il est devenu israélo-arabe, puis israélo-musulman, puis israélo-islamiste, et le cercle ne cesse de s’élargir. Israël doit se battre sur trente-six fronts, et pendant ce temps ses amis se font distants comme s’ils s’apprêtaient à changer de doctrine. Une démocratie au cœur du monde arabe ne leur semble plus une idée sensée, elle crée trop de remous autour d’elle, elle met à nu les voisins, ça les enrage.

On se demande si la reconnaissance d’un État palestinien qui se discute en ce moment un peu partout dans les pays occidentaux est un geste pour amadouer les djihadistes, ou si c’est un appui au processus de paix entre Israël… et qui d’autres au fait (le Fatah, le Hamas, l’Iran, le Daesh ?) ou si elle n’est pas tout simplement la mise en œuvre de cette doctrine, sacrifier Israël pour apaiser la colère des fous d’Allah. C’est une erreur grave.

Se substituer aux Palestiniens n’est pas les aider mais les traiter en mineurs et les empêcher de se réaliser par eux-mêmes, c’est agir comme ont fait les États arabes qui depuis 1948 exercent sur eux une tutelle débilitante dont le résultat sur la région et le monde est effarant. Les Palestiniens devraient d’abord se libérer de ceux qui se veulent leurs tuteurs et décider par eux-mêmes de leur destin, c’est la seule voie digne. Quand on est libre, on est fort et quand on est fort, on sait faire la paix. Je pense qu’ils devraient agir comme Israël qui ne cède jamais à personne la moindre parcelle de sa souveraineté.

Omniprésent dans les médias pour promouvoir son ouvrage avec la complicité complaisante de la plupart de ses interviewers, Boualem Sansal n’aura pas démérité la moisson des prix à venir.

Reste à savoir si le public suivra. Au regard de certains commentaires de lecteurs publiés sur le site Amazon, la qualité littéraire de son roman semble discutable.

Florilège :

–Livre pour ados. On dirait du Tintin. Sauf qu’il n’y a pas d’action. Ni de dessins. Et beaucoup trop de bavardage et de pseudo-philosophie.

-C’est écrit de manière compliquée et ampoulée que cela en devient pénible à lire ! J’ai arrété au bout de 30 pages …épuisé.

-Entre conte, parabole et pamphlet, on finit presque par trouver le propos puéril, là où la volonté de l’auteur était d’alerter.

-J’attendais un écrit plus mordant, moins long à devenir intéressant. J’ai eu du mal à poursuivre durant les 70 premières pages. Les références voulues à l’islam et à ses excès sont parfois trop grossières.

-Admettons que la lecture du livre reste difficile : les chapitres manquent de nerf, un peu plâtreux,et il n’y a guère d’intrigue ou de rebond. Aucun personnage à qui s’attacher. Comme un trop gros avion, on plafonne sans jamais décoller. Comme si l’auteur n’avait pas réussi à relever la tête d’un sujet colossal, saturé et très plombant.

HICHAM HAMZA

source: http://www.panamza.com/test-sansal/

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