« Quelle était l’origine de la fortune du +Bill Gates africain+? De quels soutiens a-t-il bénéficié? Pourquoi a-t-il été soudainement lâché par ses protecteurs? Autant de questions qui restent en suspens et dont la réponse se trouve à Alger », note une source judiciaire.
Le fondateur du groupe Khalifa, emprisonné en Algérie après son extradition de Londres le 24 décembre 2013, était jugé depuis le 2 juin par le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour « banqueroute » et « détournement de fonds ». Le parquet a requis trois ans de prison à son encontre. Dix autres personnes étaient poursuivies, dont son ex-femme, un notaire, des anciens représentants de l’entreprise en France ainsi qu’un constructeur et équipementier aéronautique.
Ils sont accusés d’avoir, au moment de la déconfiture du groupe, dissimulé un certain nombre d’actifs, notamment trois avions d’une valeur de 5,5 millions d’euros, une douzaine de voitures de luxe et une propriété à Cannes de 35 millions d’euros, où le golden boy organisait de somptueuses réceptions avec Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Sting ou encore Bono.
Les treize jours d’audience ont mis en évidence le train de vie fastueux de « Rafik le flamboyant » et de certains de ses proches aux frais des sociétés du groupe.
Symbole de cette démesure, la propriété Bagatelle à Cannes, trois somptueuses villas de 5.000 m2 au total. « Deux piscines extérieures, des bassins, des cascades, des jacuzzis, des piscines intérieures », a relevé lors des débats la présidente de la XIVe chambre du tribunal, Fabienne Siredey-Garnier. « Est-ce que vous ne trouviez pas cela un peu fou? » « A un moment, nous avions perdu la notion des prix », a reconnu Mohammed Amine Chachoua, ancien bras droit de l’homme d’affaires.
– ‘Epargnants ruinés’ –
Rafik Khalifa, 47 ans, avait bâti en très peu de temps, à la fin des années 90, un empire présent dans le secteur aérien, bancaire, pharmaceutique, les médias et les transports,. Au faîte de sa puissance, son groupe, sponsor de l’Olympique de Marseille, était présenté comme la nouvelle vitrine du régime algérien, qui sortait d’une décennie de guerre civile pour s’ouvrir à l’économie de marché.
« Il se sentait l’Algérie à lui tout seul », a relevé Me Jean-Yves Le Borgne, l’un des conseils de la défense.
Mais, en novembre 2002, les opérations de la banque sont gelées à la suite de malversations décelées par Alger. Début 2003, le groupe est placé en liquidation, ruinant des centaines de milliers de petits épargnants et mettant des milliers de salariés au chômage.
Pour Me Jean-Yves Le Borgne, le procès de Nanterre n’était « pas le bon ». « On veut nous faire croire que les prévenus ont entraîné à eux seuls la déconfiture du groupe et que derrière se trouvait un État digne (l’Algérie, ndlr) qui n’a fait que constater un malheur », s’est offusqué l’avocat.
Pour lui, Rafik Khalifa, qui n’était pas représenté à Nanterre, n’a été qu’une « marionnette devenue gênante ». « A un moment on a craqué l’allumette, entraînant la chute du groupe. Le liquidateur aurait brûlé pendant des heures des archives de la banque. Qu’y avait-il à cacher? » s’est interrogé Me Le Borgne, dessinant l’hypothèse d' »un transfert en France, par l’entremise du groupe Khalifa, de certaines fortunes d’origine inconnue ».
Un des prévenus a évoqué « des connivences » avec certains responsables, « des dessous de table » et d’éventuelles « rétrocommissions », sans plus de précisions.
Pour la partie civile, « la dimension humaine de ce dossier est fondamentale ». « De nombreux petits épargnants algériens ont été ruinés et la vente de la villa Bagatelle à Cannes, des avions ou des voitures de luxe n’ont pas permis de les rembourser », a relevé Me Élisabeth Maisondieu-Camus.
Le tribunal rendra le 7 octobre sa décision dans ce dossier.
Un train de vie somptueux, une réussite fulgurante, une déconfiture tout aussi soudaine. Le procès par défaut de Rafik Khalifa, qui s’est achevé mercredi à Nanterre, n’a pas permis d’éliminer toutes les zones d’ombre sur l’ancien homme d’affaires algérien et son empire déchu.
« Quelle était l’origine de la fortune du +Bill Gates africain+? De quels soutiens a-t-il bénéficié? Pourquoi a-t-il été soudainement lâché par ses protecteurs? Autant de questions qui restent en suspens et dont la réponse se trouve à Alger », note une source judiciaire.
Le fondateur du groupe Khalifa, emprisonné en Algérie après son extradition de Londres le 24 décembre 2013, était jugé depuis le 2 juin par le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour « banqueroute » et « détournement de fonds ». Le parquet a requis trois ans de prison à son encontre. Dix autres personnes étaient poursuivies, dont son ex-femme, un notaire, des anciens représentants de l’entreprise en France ainsi qu’un constructeur et équipementier aéronautique.
Ils sont accusés d’avoir, au moment de la déconfiture du groupe, dissimulé un certain nombre d’actifs, notamment trois avions d’une valeur de 5,5 millions d’euros, une douzaine de voitures de luxe et une propriété à Cannes de 35 millions d’euros, où le golden boy organisait de somptueuses réceptions avec Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Sting ou encore Bono.
Les treize jours d’audience ont mis en évidence le train de vie fastueux de « Rafik le flamboyant » et de certains de ses proches aux frais des sociétés du groupe.
Symbole de cette démesure, la propriété Bagatelle à Cannes, trois somptueuses villas de 5.000 m2 au total. « Deux piscines extérieures, des bassins, des cascades, des jacuzzis, des piscines intérieures », a relevé lors des débats la présidente de la XIVe chambre du tribunal, Fabienne Siredey-Garnier. « Est-ce que vous ne trouviez pas cela un peu fou? » « A un moment, nous avions perdu la notion des prix », a reconnu Mohammed Amine Chachoua, ancien bras droit de l’homme d’affaires.
– ‘Epargnants ruinés’ –
Rafik Khalifa, 47 ans, avait bâti en très peu de temps, à la fin des années 90, un empire présent dans le secteur aérien, bancaire, pharmaceutique, les médias et les transports,. Au faîte de sa puissance, son groupe, sponsor de l’Olympique de Marseille, était présenté comme la nouvelle vitrine du régime algérien, qui sortait d’une décennie de guerre civile pour s’ouvrir à l’économie de marché.
« Il se sentait l’Algérie à lui tout seul », a relevé Me Jean-Yves Le Borgne, l’un des conseils de la défense.
Mais, en novembre 2002, les opérations de la banque sont gelées à la suite de malversations décelées par Alger. Début 2003, le groupe est placé en liquidation, ruinant des centaines de milliers de petits épargnants et mettant des milliers de salariés au chômage.
Pour Me Jean-Yves Le Borgne, le procès de Nanterre n’était « pas le bon ». « On veut nous faire croire que les prévenus ont entraîné à eux seuls la déconfiture du groupe et que derrière se trouvait un État digne (l’Algérie, ndlr) qui n’a fait que constater un malheur », s’est offusqué l’avocat.
Pour lui, Rafik Khalifa, qui n’était pas représenté à Nanterre, n’a été qu’une « marionnette devenue gênante ». « A un moment on a craqué l’allumette, entraînant la chute du groupe. Le liquidateur aurait brûlé pendant des heures des archives de la banque. Qu’y avait-il à cacher? » s’est interrogé Me Le Borgne, dessinant l’hypothèse d' »un transfert en France, par l’entremise du groupe Khalifa, de certaines fortunes d’origine inconnue ».
Un des prévenus a évoqué « des connivences » avec certains responsables, « des dessous de table » et d’éventuelles « rétrocommissions », sans plus de précisions.
Pour la partie civile, « la dimension humaine de ce dossier est fondamentale ». « De nombreux petits épargnants algériens ont été ruinés et la vente de la villa Bagatelle à Cannes, des avions ou des voitures de luxe n’ont pas permis de les rembourser », a relevé Me Élisabeth Maisondieu-Camus.
Le tribunal rendra le 7 octobre sa décision dans ce dossier.