Rachid Santaki ; Ce qui me fascine, c’est l’humain dans ses aspects les plus sombres !

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1- On découvre grâce aux réseau sociaux un Rachid Santaki. jeune français d’origine marocaine qui nous fait honneur. Boulimique et prolifique ; écrivain (Les Anges S’habillent En Caillera, Des Chiffres Et Des Litres et bientôt Flic Ou Caillera.), journaliste (revue 5Styles), scénariste, marketeur (de vos propres livres aussi). Vous êtes aussi et surtout engagé pour votre communauté dans les quartiers. D’où avez- vous cet engament dans la pensée et l’action , cette rage de réfléchir et d’agir ?
Tout d’abord merci de vous intéresser a ce que je fais.  j’en profiterai aussi pour féliciter mon meilleur ami Kamel Amrane, boxeur professionnel, d’origine algérienne que j’estime beaucoup. Il a contribue a ma carrière d’auteur, m’a soutenu dans les moments les plus difficiles. Je dirai que tout d’abord je souhaite construire une carrière d’auteur et que pour m’inscrire sur le territoire je mène des actions de fonds avec la transmission, la recherche de points de vue différents ou originaux.La particularité c’est effectivement ma forte productivité qui vient tout simplement de mon milieu car mes parents sont ouvriers et ils m’ont transmis la valeur et le goût du travail. J’applique ça dans mes projets, ma promotion et c’est vrai que passer 500 heures dans la rue pour promouvoir par de l’affichage, de la diffusion de flyer me plaît.
2- votre méthode de marketing frappe notamment avec votre ouvrage, des chiffres et des titres. Expliquez nous cette nouvelle façon de l’auteur de faire sa propre publicité. Est-ce que la maison d’édition ou les agents littéraires ne suivent plus ! Vous êtes pour l’auto-édition et l’auto-marketing avec les nouvelles technologies ?

Une maison d’édition n’a pas forcement la volonté d’aller au delà de son champ d’action : accompagner a l’écriture, fabriquer l’ouvrage, le diffuser et peut être le promouvoir. Et c’est aux auteurs de défendre leur livre mais un auteur est censé écrire. Pas assurer son marketing. J’ai fait le choix de défendre au même titre qu’écrire car on est mieux servi que par soi même mais un auteur ne peut assurer le travail d’édition.C’est considérable comme travail. Après il y a quelques auteurs en auto-édition qui font de belles ventes. Pour ma part je suis pour l’auto-promotion.

3- Pourquoi avez vous choisi le roman au lieu du journalisme d’investigation ou de terrain pour faire parler vos personnages. Le roman est un peu facile, un peu comme Alice au pays des merveilles. Ne trouvez vous pas que c’est un peu comme un recul de l’affrontement de la réalité vers un univers romancé ou le désir freudien surplomb un la volonté nietzschéenne de confronter son mal ?Ma volonté n’est pas d’être journaliste mais de prendre la parole a travers le polar. Après dire que c’est facile. Peut être. Le genre me plait car on peut y montrer le pire de la société. Dénoncer en ayant son point de vue. Le journalisme est soumis a la production, la hiérarchie et c’est complique et puis c’est différent du format romanesque.

4- D’où vous vient cette fascination ou influence pour les romans noires, le gangstérisme, le milieux des ripoux ?

Même si c’est le thème récurent et de voir des jeunes basculer, des policiers sombrer je ne suis pas fascine par ces univers. J’ai récemment écris une nouvelle sur l’obésité. J’ai d’autres projets comme la politique dans les cites. Ce qui me fascine c’est l’humain dans ses aspects les plus sombres. Dans ses extrêmes. Dans ses limites qu’il soit en marge ou dans la société. On peut dire que l’humain me fascine.

5- commençons par  » la petite cité dans la praire, ça a l’air d’une biographie. Rayane c’est un peu vous mais nuancé avec ce magazine style ?

Oui. Complètement moi. Et c’est un manuscrit que j’ai écrit sans vouloir l’éditer. L’opportunité s’est présentée et j’ai publie ce récit.

6- Dans, « Les anges s’habillent en caillera », ça a l’air d’un roman série noire hollywoodien italien de gangstérisme pour la banlieue ou notre compatriote est un gangster avec son stéréotype; prison, drogue, un petit indic, voleur, La banlieue ce n’est pas toujours cela, ce n’est pas celle des racailles et des sauvageons, ..c’est plus des jeunes qui luttent désespérément pour survivre ;la vraie racaille et le vrai proxénétisme ;c’est plutôt la société française qui fait tout pour les exclure en les parquant dans des Ghettos dans un inhumains ? Allons nous avoir un roman d’un émigré qui réussit ?

Avant de parler de la société, je pense que nous avons des gens qui profitent de leur place. De leur connaissance pour faire d’un outil commun, leur outil. Et l’humain oublie qu’il doit servir l’intérêt du peuple et se sert. On est dans les limites. On les franchit. C’est fascinant. Dans mes romans je plonge le lecteur et il incarne mes personnages sans que j’intervienne. Je ne juge pas. Je n’oriente pas. J’essouffle mon lecteur.

7- Dans  » Des chiffres et des litres », on a une continuité du roman précédent, qui démontre l’implacable prédestinée d’un jeune de la banlieue ; laisser son rêve de journalisme pour les ripoux. Y’aurait-il enfin un roman ou notre héros va rejoindre les technologies de l’information, devenir journaliste et enfin un écrivain reconnu ? un vrai modèle !

Je vois que cette question de journaliste vous tient a cœur. Mais pensez vous réellement qu’un journaliste qui dénonce ou montre l’envers de la société trouvera sa place. Restera dans le métier ? En ce qui concerne les modèles et de ce que j’ai vu. Nous avons beaucoup de gens sont dans des postures et n’apporte rien au public.Existe t-il des modèles aujourd’hui ?

8- Avec « Flic ou caillera », est-ce que c’est un enracinement dans le roman noire ? Quels sont vos projets futurs en littérature ou peut être dans le cinéma car les scénarios de ces romans sont écrits pour le cinéma je suppose ?

J’ai écris un ouvrage pour Pierre Rosanvallon, historien et enseignant au collège de France. Un autre roman bien sombre qui se déroule entre La France et Le Maroc. Et des scénarios. L’adaptation des Anges s’habillent en caillera. Une série sur la politique. Je suis productif et investi dans ce que je fais. J’y prends du plaisir

Entrevue de Rachid Santaki par Jamouli Ouzidane avec le concours de Mr Hamid Boutadjine  pour Algerie Network

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