Alger prépare un MRCA, 80 à 110 chasseurs en vue!
Le but en gros est de lancer un appel d’offres international inspiré des MRCA Indiens et Brésiliens. Des consultations auraient déjà eu lieu avec les différents constructeurs afin de voir qui serait disposé à concourir.
Des garanties auraient été données aux Algériens sur la participation des occidentaux au tender, au vu de l’état des économies des pays Européens et des Etats-Unis, mais aussi en signe de rapprochement avec l’acteur clé en Afrique du Nord.
A la clé, 80 à 110 chasseurs multi-rôles à pourvoir dans une échéance de quatre à cinq ans et un budget pouvant tourner autour des 10 milliards de dollars.
Le cahiers des charges étant toujours à l’écriture, il est facile d’imaginer les conditions qui y seront mentionnées tant d’ordre technique que commercial et donc d’imaginer les candidats potentiels.
Les prérequis du CFA
Les récentes acquisitions et l’intérêt porté par le Commandement des Forces Aériennes Algérien semble laisser profiler le futur chasseur pivot de l’Armée de l’Air Algérienne.
1- Il aura un radar AESA, une capacité de tirer des munition en BVR à longue distance,
2- Il sera de préférence bi-réacteur,
3- Il devra pouvoir accomplir des missions en Air-Sol avec des munitions intelligentes, ainsi que des missions de reconnaissance,
4- Il devra montrer le meilleur compromis entre la capacité d’emport et le rayon d’action,
5- Il sera obligatoirement ravitaillable en vol par le parc actuel de ravitailleurs (compatible UPAZ),
6- Il sera très « Communicant » et aura la capacité de transférer des données de haute capacité sur de longues distances,
7- Il devra pour partie être assemblé ou construit en Algérie, sa maintenance se faisant totalement en local.
8- Précision presque inutile, il sera de génération 4+ ou 4++
9- L’avion doit offrir un certain degrés de furtivité ou de discrétion. Il devra en gros proposer un bon compromis entre la taille et la signature radar.
10- Le package spare and repair devra être avantageux et assurer un maintien en conditions opérationnelles optimal.
11- Le package formation devra inclure le maximum d’avantages pour l’Algérie (Simulateurs, Exercices internationaux, formation en condition réelle, formations in-situ….)
Si le prix de de l’appareil importe peu, les coûts de maintenance et la disponibilité seront des éléments clés dans le choix du CFA. De plus les restrictions technologiques et l’accès aux équipements d’accompagnement (Pods, Missiles et bombes) feront pencher la balance vers les plus offrants.
Les candidats en vue
Vu l’importance du tender et les contacts « favorables » déjà entamés par les envoyés spéciaux du MDN, en Europe et aux Etats-Unis, nous vous proposons une liste de compétiteurs possibles et de prétendants assurés au bid, leurs points forts et leurs lacunes:
Le Sukhoi 35: Candidat naturel à la compétition, annoncé depuis des années comme probable chasseur de l’AAF.
Ses plus: Plateforme commune avec le Su30 et maîtrisée par l’AAF, magnifiques capacités au combat, superbes capacités d’emport et belles performances générales.
Ses moins: Pas encore de AESA (à termes oui), un gros RCS, monoplace.
Le Super Su30: Evolution du Su30 à l’étude pour l’Inde.
Ses plus: Plateforme connue et maîtrisée par l’AAF, magnifiques capacités au combat, Furtivité accrue par rapport à sa catégorie, superbes capacités d’emport et belles performances générales.
Ses moins: avion toujours à l’étude mais avec de fortes chances de participer au tender.
Le Mig35 : L’enfant terrible!
Ses plus: Coût peu élevés, hyper-manoeuvrabilité, munitions et certains équipements largements disponibles et maîtrisés dans le parc de l’AAF, Radar AESA offrant de bonnes performances. Migration naturelle du mig29.
Ses moins: Toujours à l’état de prototype
Le Rafale : Le gage de la réconciliation Franco-Algérienne?
Ses plus: AESA quasi disponible, répond aux prérequis en termes de capacités BVR et Air/Sol/Recce
Ses moins: Un moteur poussif, Munitions spécifiques …..
Le F15 : Habituellement destiné aux alliés proches des USA, cet avion peut néanmoins figurer sur la short-list
Ses plus: AESA disponible, répond largement aux prérequis en termes de capacités BVR et Air/Sol/Recce
Ses moins: Ses coûts opérationnels, ses munitions spécifiques, sa nature sensible à l’export et les restrictions qui en découlent …..
L’EF2000: La crise ayant fait des ravages en Grande Bretagne, Londre serait plus que ravie de le proposer à un pays « fiable » comme l’Algérie.
Ses plus: AESA disponible, répond aux prérequis en termes de capacités BVR et Air/Sol/Recce
Ses moins: Ses capacités Air/Sol, ses munitions spécifiques…
Le F18 : Déjà pris en considération lors des débuts de la modernisation de l’AAF, cet avion pourrait faire son retour avec de meilleurs équipements.
Ses plus: AESA disponible, répond aux prérequis en termes de capacités BVR et Air/Sol/Recce
Ses moins: Ses capacités Air/Sol, ses munitions spécifiques…
Le J10 : Exemple parfait du non combat proven, Pékin fera tout ce qui est possible pour le placer à l’export.
Ses plus: AESA disponible, avionique moderne, prix raisonnable
Ses moins: Non combat proven, munitions spécifiques, problèmes de moteurs, monoréacteur..
Ses plus: Bonnes performances globales, combat proven, prix raisonnable
Ses moins: Pas d’AESA, munitions spécifiques, monoréacteur, avion en fin de vie..
Le Grippen NG: Évoqué dans El Khabar, il apparaît qu’une délégation aurait réellement fait le déplacement en Suède dans le cadre des contacts préparatoires pour l’appel d’offres.
Ses plus: AESA disponible, avionique moderne, prix raisonnable
Ses moins: Non combat proven, problèmes de third party, munitions spécifiques, monoréacteur..
Le F16Block60: Proposé à l’Inde, il pourrait faire partie du MRCA Algérien
Ses plus: AESA disponible, plateforme ultra éprouvée
Ses moins: Munitions spécifiques, monoréacteur, ravitaillement par perche rigide (sauf modifications)..
Le JF17 : Petit poucet de la compétition, il a fait forte impression lors de l’IDEX 2012, par son prix trois fois moins cher qu’un équivalent occidental.
Ses plus: Plateforme ouverte au développement par une troisième partie, avionique moderne, prix très raisonnable
Ses moins: Non combat proven, munitions spécifiques, problèmes avec la réexportation du moteurs, monoréacteur..
En attendant l’avion furtif
L’Algérie à travers cet appel d’offre s’achètera une décennie de tranquillité et amorcera un processus de transfert de technologie qui aboutira un jour sur un avion de combat produit localement.
Plus de YAK130 pour l’Armée de l’Air Algérienne
![]() |
Deux Yak130 au dessus de Blida Juillet 2012 |
En effet il semblerait que l’Algérie négocie l’acquisition de 8 à 12 nouveaux appareils livrables entre 2014 et 2015 pour une facture totale de 120 à 170 millions de dollars. Il est à rappeler qu’Alger qui a pris livraison de 16 appareils en 2012, a été le premier client au monde pour le Yak130 et est actuellement l’unique Armée de la zone ayant introduit un avion d’entrainement aussi avancé, bien avant Israel qui viens juste de commander le pendant Italien du Yak130, l’Aermacchi 346.
Le Yak130 permet la transition des élèves pilotes vers les appareils de combats modernes. Le trainer permet en effet de simuler avec précision le pilotage d’avions tels que le Su30, le Su35 et même le T50, il peut aussi faire office de chasseur bombardier léger. Les Russes, à la demande de l’Armée de l’Air Algérienne, travailleraient déjà sur une version de chasseur léger disposant d’un radar PESA et pouvant tirer des munitions intelligentes en Air Sol et des missiles BVR en Air Air.
Le passage rapide à un appareil de la catégorie du Yak130 ainsi que les réformes en profondeur que va connaitre l’enseignement des sciences de l’Air avec l’introduction du système LMD, l’ouverture d’Académies de Chasse à Mechria, de Bombardiers à Laghouat, de Transport à Boussaada et la transformation en Académie de l’Ecole d’Hélicoptères d’Ain Arnat, prouvent l’amorce d’une augmentation qualitative et quantitative des effectifs et du parc de l’Armée de l’Air Algérienne.