Guerre Economique : la Machine Bestiale- Globale

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Jamouli Ouzidane
Guerre contre l’Humain et la Nature
L’économie est devenue une confrontation bestiale – machinale entre les objectifs-besoins et leurs moyens-productions. L’économie devient donc la science des moyens pour dans un premier-objectif de satisfaire des besoins-matériels et dans un objectif-finale d’assurer la domination des autres (marchés).
L’homme devient un simple survivant qui s’adapte non pas à la loi darwinienne de l’environnement mais à une loi plus bestiale et plus machinale; celle du marché !. La Production-Profit et la Consommation-Mirifique s’affrontent dans un Marché Globale selon l’Offre et la Demande par l’exploitation (de la force ouvrière) et les salaires.
Le Marché s’est mondialise depuis les années soixante. Entre 1960 et 1980, les échanges économiques ont quadruplé, les exportations dépassent les besoins de survie et la défense de son « territoire » se fait par l’attaque dans le territoire de l’autre. En l’an 2000, plus de 40 mille multinationales emploient 73 millions de salariés, assurent 35% de la production mondiale et totaliseraient un chiffre d’affaires de 5 trillions de dollars.
Les Mercantilistes avaient déjà la vision guerrière de l’économie: « On peut construire un état aussi bien par l’affaiblissement de la puissance économique des pays voisins que par le renforcement de la sienne propre ». Les politiques ne servent plus que l’économique en renforçant la coopération, la stratégie et les alliances économiques. Il faut distinguer deux stratégies économiques capitalistes : anglo-saxons (individu confronté au marché libre) et Allemande, Nordique ou Japonaise (société confrontée au marché libre).
Les abus du libéralisme ont poussé les masses à voter socialiste alors que dernier a viré à droite. L’économie devient extrémiste lorsqu’elle est basée sur un individu libéralisé de droite ou sur une communauté communautarisée de gauche. Dans le basculement entre les deux variantes extrêmes, l’Humain reste toujours seul ou déshumanisé dans la foule violente. Y’a t-il un juste milieu entre les deux?. Oui, c’est celui du tiers toujours exclus !.
L’économie moderne est une économie individualiste non-écologique. L’individu dissocié du groupe et de la nature devient vite barbare. Sa survie est désormais liée à la mort de l’autre et la destruction de son écosystème. L’écosystème assure l’interaction entre l’air (atmosphère), l’eau (hydrosphère), la terre (lithosphère) et la vie(biosphère). L’écosystème est préservé dans le cycle naturel de la vie entre les producteurs (organismes végétaux), les consommateurs (organismes vivants) et les dé-compositeurs (substances chimiques). L’économie n’est pas un problème mathématique mais écologique.
En sacralisant le mythe du progrès dans la compétition économique, les états démocratiques sont devenus des entreprises économiques qui sont unis par le profit plus que par la juste-solidarité.
Le progrès matériel n’est pas suffisant pour nous rendre juste, solidaire et mieux. La croissance demande toujours plus de croissance et le profit plus de profit. Le profit est incompatible avec la solidarité.
L’injustice nourrit la révolte. La violence est irréconciliable lorsque les exclus sont sacrifiés. Si on veut une justice solidaire qui évite la violence sectaire, il nous faudra donc sacrifier la démocratie libérale qui confirme la règle de Pareto ; 20% de la population possède 80% de la richesse alors que le slogan démocratique est tout à fait le contraire ; On a donc une escroquerie sur le produit.
La base de l’économie moderne est battit sur l’intérêt personnel et non la solidarité globale. Adam Smith dans « la richesse des nations » affirme : « ce n’est pas du bénévolat du boucher ou du boulanger qu’on attend notre dîner, mais de leurs regards sur leurs propres intérêts. On s’adresse non pas à leur humanité mais à leur propre-amour et on ne leu parle jamais de notre nécessité mais de leurs avantages».
Toutes les activités humaines ont maintenant une valeur boursière ; Une valeur qui lutte contre l’humain et la Nature !.
L’économie capitaliste, libérale et démocratique n’est pas la meilleure solution. C’est la moins mauvaise affaire que vous pouvez trouver dans le marché. Avant de détruire un concept, ce qui est facile et stupide à faire, il faut penser avant à créer un autre concept. Nous refusons de détruire notre maison pour rester dans la rue à la merci de la famine !.
Formes de la Guerre Economique
Colbert disait que « Le commerce extérieur est une guerre entre les entreprises et les industries de toutes les nations ». La guerre économique est là !. Elle est déclarée ouvertement, il ne reste qu’à relever le défi : Le défi américain, japonais, chinois, hindou, européen et aussi celui du reste du Monde qui va certainement revenir même de très loin.
La guerre économique est une guerre qui utilise toutes les ressources économiques civiles de l’état au service du « business » de l’Empire- Militaire. Le business devient une équation d’optimisation différentielle pour un maximum de profit en dehors de toute morale et à l’intérieur seulement des contraintes technologiques et financières (salaires, capital, énergie, matériaux et information).
Qui peut assurer un business plus profitable et plus alléchant que la guerre ou plutôt la peur de la guerre qui est aussi cruelle que la peur contre le terrorisme ?.
La civilisation de la Peur est la meilleure idéologie économique qui lie l’intérêt individuel (Sécurité et Consommation) à celui de la société (Puissance et Prospérité). La Puissance assure plus de Sécurité et la Prospérité assure plus de Consommation !. C’est le cycle infernal qui a clôturé l’humain!.
Le Business de la Peur de la Guerre est partout ; Il est surtout dans ces Cités opulentes gigantesques avec des « agents » qui ne sont plus reliés que par la peur de perdre leurs Jobs. Plus de 80% de la population mondiale vit dans des cités de plus de 100.000 habitants. Ces Cités-attractions donnent l’emploi et donc l’abri, la survie, la communication et les besoins d’émancipation (logement, éducation, santé, divertissement, respect..) mais à un coût exorbitant ; L’aliénation et la dé-possession de la volonté individuelle non pas au profit du politique-démocratique mais de l’économique- conflictuel.
Dans les Cités, on ne se bat pas contre d’Autres Cités mais au sein même d’une Cité car les holdings internationaux sont dé- territorialisés. L’Empire économique US a déclaré une guerre totale, mortelle et sans partage contre toute l’humanité. Une guerre économique famélique, secrète, permanente et sans morts dont voici les caractéristique :
– la guerre est douce. Il n’y’ a pas d’armes à feu, de sangs et de barbaries. Il y’ a de la famine, du stress et de la vélocité infernale. On ne connaît pas son ennemi. C’est un autre qui est peut-être votre voisin, qui est partout et qui est nulle part. Il n’a pas de visage, de religion, d’identité ou de nationalité. On est désespérément seul devant la puissance des holdings anonymes !.
– la guerre est sans haine et sans éthique. Les atomes et les bits n’ont pas de conscience. Ils ont seulement de la réalité, du réalisme, de l’utilité et beaucoup de puissances !.
– la guerre est une affaire de survie. Ce n’est pas un niveau de vie qu’on défend, ce n’est pas non plus une indépendance qu’on défend, c’est surtout une survie !. On vient chez nous implanter des usines qui servent l’étranger !. Nos propres compagnies « délocalisent » vers l’étranger !. Le monde est devenu fou !. Il n y ’a plus de solidarité locale, nationale ou internationale. S’il faut se battre, on ne sait plus contre qui !.
– la guerre est totale : elle est industrielle, technologique, commerciale, financière et enfin socioculturelle.
– la guerre est globale. Elle est dans les formes de renseignements, de doctrines, de commandements, de stratégies, de logistique, d’armées, etc.
– la guerre est perpétuelle. Il n’y ’a pas de répits !. Le deuxième arrivé est déjà mort !.
– la guerre est une simulation informatique (Harvard University) qui permet de connaître la structure cybernétique économique (modélisation des ménages et des entreprises comme des circuits électroniques) pour prédire sa croissance et ses réponses aux instabilités. La capacitance économique représente le stockage de capital. La conductance économique représente le niveau de conductance des matières pour la production de biens. L’inductance économique représente l’inertie de la valeur économique en mouvement (services).
Stratégies de la Guerre Economique
La terminologie guerrière est employée partout. Le champs de bataille est le monde entier avec ses parts de marché. L’évangile est la croissance qui permet d’évoluer pour ne pas périr. Les armes sont la monnaie et sa parité. Les armées sont les entreprises. Les généraux sont les chefs d’entreprises, les parlementaires, les ministres et les présidents
La guerre économique est l’affaire de l’état. L’état et l’entreprise forment une ambition commune, cohérente, et globale. L’efficacité est inférieure pour les entreprises qui partent en guerre séparément en utilisant un néolibéralisme ou l’état ne doit pas intervenir. C’est ce phénomène qui fera déplacer le centre du monde de l’Amérique vers l’Asie. L’Europe des nations n’y peut rien changer car les pensées des nations sont encore disparates, égoïstes et sectaires. La guerre des Balkans ou de l’Irak est là pour rappeler ce déchirement. La notion de nation a disparut complètement de la mentalité économique.
Stratégies contre l’adversaire
– défense : barricade douanière, secret dans la recherche, la science et la stratégie.
– agression : exporter, assourdir, asphyxier, noyer, refouler, voler et supprimer… l’autre.
– tromper : abuser, leurrer, mentir, feindre, endormir, illusionner, et aveugler…l’autre.
– se renseigner : la veille technologique est la nouvelle puissance !.
– la flexibilité : être capable de changer de produits, d’organisations et de stratégies dans un temps minimum !. La production répond exactement à la demande !.
– tuer : Il faut faire le dumping contre le concurrent, abaisser les prix pour tuer les concurrents, déferrer les profits, et enfin avoir le monopole pour faire ce qu’on veut !.
Stratégie contre le client
– il faut le leurrer avec la performance, la qualité, la fiabilité, et la sûreté totale.
– il faut le berner avec la technologie (obligation de modernité)
– il faut l’agresser par le besoin (martelage publicitaire)
– il faut le séduire par la beauté (prestige)
– il faut l’escroquer par la bassesse du rapport prix – qualité.
– il faut l’abuser par la nécessité (fonctionnalité, utilité et modernité)
Stratégie avec les employés
– recrutement : élitisme, fierté et dévouement.
– endoctrinement : identification au groupe, sacrifice pour la corporation-communauté, acceptation du commandement et mobilisation totale.
– prise en charge complète : socialement, scientifiquement, culturellement, et formation.
Stratégie avec la Cité
– La stratégie de Recherche et développement (R&D) incorpore une relation étroite entre l’université et l’industrie. La Cité est devenue une entreprise.
– Incorporation technologique permanente.
Stratégie avec soi-même
– contraintes ; sociales (employés et conflits), industrielles (capacité de production), commerciales (compétition) et administratives (gestion optimale).
– fonctions ; planification, organisation, contrôle, communication et formation
– prises de décision ; transformation de l’Information en Action par la boucle fermée (Information, Décision, Action, Effet)
Stratégie avec le client-électeur
Chaque citoyen-client est sous le contrôle (et donc manipulation) bio-informatique continue grâce au numéro de carte de crédit, au téléphone portable (lieu et écoute même lorsque le téléphone est fermé) et au tatouage permanent sur le corps d’un numéro invisible. Le Système connaît toutes sur nos faveurs (politiques, cultures, culinaires, sexualités et mêmes nos rêves, désirs et mythes qu’on ne connaît pas nous-mêmes.
Jamouli Ouzidane