El-Yazid DIB : Le quai des incertitudes

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Auteur : El-Yazid DIB.
Le titre : Le quai des incertitudes
Édition : Elyazid édition.com
Année : 2014

La première de couverture présente un quai de gare dans la brume. Une brume épaisse laissant apercevoir un tronçon de rails et un auvent. Du noir et du gris en dégradé, le blanc est-il banni dans le monde des gradés de l’administration ?

Ok, ou Okay, souvenons-nous en, sont des expressions que les américains employaient pour encourager les débardeurs, les manutentionnaires, les portefaix à décharger les bateaux et à entreposer les marchandises sur les quais. « Au quai ! » Les quais existent autant pour les ports « porcs » que pour les gares « gare ! »

La première de couverture annonce une ouverture à deux tons sans révéler les instruments de l’orchestre : à vent, à cordes ou à percussions ?

El-Yazid Dib les a bien orchestrés puisque démystifiant le conte de Cendrillon, il fait prendre la poudre d’escampette au Prince sous la menace de la poudre de l’escopette. Un amour de chaussures pour un chausseur chassé d’avoir voulu rechausser sa belle d’un soulier qu’il croyait à sa pointure.

Sacrée nouvelle ! Elle nous donne des nouvelles sur les amours neuves d’une veuve peu éplorée dont on ne peut déplorer les frasques tant que le divan ne connaît l’intervention d’un sur-moi armé d’un fusil de chasse : le beau-père.

Le cordonnier dans son échoppe, précairement installé pour un long voyage dans l’univers de la semelle, se transforme en Prince dès qu’il en pince pour la belle voisine. Mais le rêve en se cherchant une trêve rencontre sa fin.

Le conte n’était qu’un rêve. Le réveil matin sonne. Monsieur de l’administration, roide dans son complet cravate se prépare hâtivement et attentivement à entrer dans un monde roide et sans rêves, celui des commis de l’état.

D’une cendrillon inversée et incomplètement renversée, El-Yazid nous emmène vers le titre d’un conte des mille et une nuit sans empêcher le coup de feu de partir. On tire sur le professeur dans la nouvelle : « Le professeur et le président » prise entre « La fin d’un cauchemar » « le portrait d’un cadre » et « L’oncle Krimkani et le tapis de Bagdad »

La nouvelle étant un texte court, il serait injuste de ma part d’en trop dévoiler.
Recueil de huit nouvelles, qui nous donnent des nouvelles sur l’administration et ses fonctionnaires : leur vie, leurs vies, leurs envies, leurs amours, leurs faîtes et leurs défaites, «

Le quai des fonctionnaires » est rédigé dans un style qui jure son appartenance à l’administration et se parjure à vouloir s’en défaire. Un parjure inscrit tel un article au code de l’honneur.

L’écriture est ronflante, parfois pompeuse pour dénoncer l’obséquiosité, d’autres cérémonieusement magistrale s’élançant dans un discours théorique donnant l’aval aux compétences certaines. Il lui arrive aussi de sombrer dans une dysphorie paranoïde et hypocondriaque.

« Le quai des incertitudes » s’essaie et réussi de mettre « à quai » les bagages discrets et visibles d’un fonctionnaire en voyage dans les territoires de l’administration.

Fateh. Boureboune.

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