Kaddour CHOUICHA
Le Comité ne peut laisser passer le fait que le Wali annonce que les travailleurs sont en faute alors qu’il sait très bien que la justice Algérienne a déclaré innocent les travailleurs et que la direction de LAFARGE a fait appel sauf s’il considère que les ordres de LAFARGE dépassent les décisions de justice.
Certes deux travailleurs ont été sanctionnés par une amende en sursis mais le Wali n’ignore pas que ces même deux travailleurs ont été déclarés innocents avec leurs camarades pour la même plainte. Les licenciements dont parle le Wali sont nuls car la procédure est illégale il ne suffit pas dans l’Algérie de 2014 de notifier par huissier pour que cette décision soit réglementaire. Le Wali et la direction de LAFARGE semblent rejeter les articles 74 à 76 inscrits dans le règlement intérieur déposé auprès de l’inspection de travail.
Une partie des travailleurs en grève s’est déplacée au niveau de la direction de LAFARGE à Alger pour y continuer leur protestation. Le comité dénonce la décision de la police de leur refuser de rester devant la direction en leur enlevant les tentes et en voulant utiliser la force ajoutant ainsi une violence à celle que subissent les travailleurs en grève de la faim.
De plus il semble que la gestion de LAFARGE depuis son retour en Algérie n’est pas sans poser des questions de fond quant à la souveraineté du pays. En effet non seulement l’achat de l’usine avait suscité maintes controverses mais il se trouve que le non-respect de la législation Algérienne réside aussi lors de l’achat par LAFARGE d’actions de la SPA SAMBA qui exploitait la carrière située à Hammam Melouane puisque la loi minière n°01/10 du 03-07-2001 prévoit dans son article 75 que le transfert total ou partiel des droits et obligations ne peut se faire sans l’autorisation préalable de l’Agence nationale du Patrimoine minier (ANPM), autorisation qui n’a pas été demandée.
Ce refus d’application de la réglementation devait être caché par le fait que la même dénomination de la société était conservée mais alors que la première était sous forme de SPA la deuxième l’était sous forme de SARL.
C’est pourquoi on se retrouve avec des documents avec en tête SARL SAMBA mais avec un cachet SPA SAMBA en bas des documents.
Si effectivement il y a eu retrait du titre minier par l’ANPM et fermeture de la carrière les sanctions appliquées dans ce cas (amende et emprisonnement de deux années) n’a pas été appliqué. La solution a été facile pour la direction de LAFARGE SAMBA qui consistait tout simplement à mettre en chômage technique la vingtaine de travailleurs qui deviennent les dindons de la farce et qui deviennent les victimes d’une transaction non respectueuse de la réglementation Algérienne.
Faut-il ajouter à cela la dissolution de l’unité LAFARGE béton Algérie sis à Keddara et le licenciement des quarante travailleurs pour comprendre que LAFARGE même si elle a signé un accord social avec deux fédérations syndicales internationales semble considérer les travailleurs Algériens comme du papier mouchoir jetable.
Le Comité ne cessera de soutenir les travailleurs de la cimenterie LAFARGE Oggaz ainsi que tous les autres travailleurs car il y va du respect des droits des travailleurs et du refus de voir les multinationales, quelles qu’elles soient, de se comporter en terrain conquis en Algérie avec l’appui des autorités Algériennes.