Les peuples arabes continuent à croire à l’angélisme américain s’agissant de l’instauration de la démocratie en Libye, en Syrie et ailleurs, alors que la manipulation est strictement la même que celle sur l’Irak en 1991 et 2003, basée sur les mêmes slogans : terrorisme, instauration d’une démocratie, dictature, Etat voyou, armes de destruction massive, massacres, crimes contre l’humanité, menace contre la sécurité d’Israël…

Revenons à Mahmoud Jibril : durant ses études universitaires aux Etats-Unis, ce docteur en sciences économiques fut parrainé par un officier de la CIA impliqué dans le coup d’Etat contre le Premier ministre d’Iran, Mohamed Mossadegh, en 1953(3). Kadhafi fait appel à Jibril en 2007 et lui octroie les postes de ministre du Plan et de directeur de l’Autorité de développement, soit le fauteuil numéro 2 du gouvernement, avant qu’il ne trahisse et rejoigne le CNT ainsi que le ministre de la Justice, Abdel Jalil, également lié à Hamad. En mars 2012, Jibril créera l’Alliance des forces nationales, le parti politique qui remportera les élections du 7 juillet dernier ! Le Libyen Mahmoud Chamman, futur ministre de l’Information du CNT, était membre du Conseil d’administration d’Al Jazeera. Quant à l’actuel ministre tunisien des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem (gendre de Rachid Ghennouchi, chef d’Ennahda), il était directeur du département études de la chaîne qatarie !
Aujourd’hui Al Jazeera a perdu l’audience d’antan, ses journalistes sont chassés de partout, et la rue arabe l’appelle Al Khanzira (la cochonne). Basées sur un même modèle de propagande et de désinformation, d’autres chaînes ont été créées, Al Arabia pour l’Arabie Saoudite, France 24, la chaîne américaine Al-Hurra (Irak) créée en 2004… Al Jazeera attend toujours une vraie concurrente, que les masses arabes espèrent vraiment digne. Une chaîne puissante, ce n’est au fond que du professionnalisme articulé sur un soutien étatique et un budget suffisant pour rayonner à l’échelle arabe et représenter des masses privées de télés à la hauteur de leurs attentes.
A. E. T.
lesoir D’Algérie