La nouvelle première ministre du Québec, Pauline Marois, a dévoilé mercredi l’équipe ministérielle qu’elle a choisie pour affronter les défis économiques auxquels feront face le Québec et son gouvernement minoritaire au cours des prochains mois.
Premier à être nommé, Nicolas Marceau devient le nouveau ministre des Finances et de l’Économie. Il aura entre autres comme mission de réviser le mandat de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Il devra également « rétablir la justice fiscale », et « défendre les intérêts économiques et financiers du Québec vis-à-vis d’Ottawa », a affirmé Mme Marois.
Le choix de Nicolas Marceau n’est pas une surprise. Depuis août 2010, il était porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances. Docteur en économie, le nouveau ministre des Finances a été professeur à l’Université Laval et à l’UQAM de 1992 à 2001. Nicolas Marceau a aussi occupé plusieurs postes à la Société canadienne d’économie.
Par ailleurs, ne cherchez pas le nom du nouveau ministre du Développement économique. Ce poste a été aboli et relèvera plutôt de Nicolas Marceau. Ce dernier sera secondé dans sa tâche par Élaine Zakaïb, qui occupera le nouveau poste de ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec. À ce titre, elle devra créer de toutes pièces cette banque, qui deviendra le guichet unique auquel les entrepreneurs devront s’adresser pour obtenir du capital de risque. Pauline Marois donne aussi à Mme Zakaïb le mandat de relancer l’industrie manufacturière et la productivité des industries québécoises.
Élaine Zakaïb n’est pas une nouvelle venue dans le milieu du développement économique. Elle était présidente et directrice générale des Fonds régionaux de solidarité FTQ depuis 2004. Elle a également assumé divers postes au sein du Fonds de solidarité FTQ de 1992 à 2004, où elle a d’ailleurs travaillé avec l’ex-ministre libéral des Finances, Raymond Bachand.
Le poste de ministre du Travail et de l’Emploi a quant à lui été accordé à Agnès Maltais, députée de la circonscription de Taschereau, l’un des seuls comtés péquistes dans la région de Québec. Proche de Pauline Marois, Mme Maltais a été titulaire de plusieurs ministères. En plus de travailler à diminuer la pénurie d’employés spécialisés, elle sera chargée d’une mission sociale, devenant responsable de la politique de lutte contre la pauvreté.
Le nouveau président du Conseil du trésor est Stéphane Bédard, député de Chicoutimi et leader parlementaire de l’opposition officielle de 2008 à 2012. Pauline Marois a affirmé compter sur lui pour parvenir à contrôler la croissance des dépenses du gouvernement.
Lors de son discours, Pauline Marois a présenté la prospérité comme le second pilier de sa gouvernance, après l’intégrité.
Le commerce extérieur reviendra à Jean-François Lisée, qui s’occupera aussi plus largement des relations internationales du Québec, en plus d’être ministre responsable de la région de Montréal.
Réactions
Bien que le Conseil du patronat ait tenu à féliciter dans un communiqué les ministres nommés par Pauline Marois, il a amplement souligné dans sa missive les inquiétudes qu’il ressent « face à plusieurs propositions avancées par le Parti québécois au cours de la dernière campagne électorale, que ce soit en matière de réglementation, de finances publiques ou de fiscalité.
De son côté, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain affirme vouloir « travailler avec la première ministre et les membres de son Conseil des ministres afin de nous assurer que la métropole demeure créatrice de richesse et attractive pour les investisseurs ».
L’ex-ministre des Finances Raymond Bachand s’inquiète quant à lui de l’attitude de certains ministres du Cabinet Marois dans les dossiers économiques. Même s’il salue la nomination de l’économiste Nicolas Marceau comme ministre des Finances, M. Bachand ne voit pas d’un bon oeil, pour l’avenir économique du Québec, la manière dont certains ministres géreront leur ministère.
Des promesses à mettre en oeuvre
Rappelons que, lors de la campagne électorale, le Parti québécois a fait plusieurs promesses qui exerceront une pression supplémentaire sur les finances publiques du Québec. Le nouveau gouvernement entend notamment annuler la hausse des frais de scolarité, annuler la taxe santé, geler les frais de garderie tout en créant de nouvelles places et annuler la hausse des frais d’électricité prévue chez Hydro-Québec.